Les Histoires des Prophètes - Ibn KathÃ

 

Le croyant du peuple de Yâ-Sîn

 

" Et du fin fond de la ville, un homme vint en courant " afin de porter secours aux messagers et montrer qu'il croyait en eux, et dit :  " Ô mon peuple ! Suivez les messagers. Suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et sont bien guidés ". Car ils vous appellent à la pure vérité sans contrepartie. Puis il les appela à l'adoration d'Allah Seul et sans associé, et leur interdit d'adorer tout autre que Lui, ce qui n'est d'aucune utilité dans ce bas monde et dans l'Au-delà. " Je serais alors dans un égarement évident " si je délaissais l'adoration d'Allah et adorais autres avec Lui. Puis il s'adressa aux prophètes : " Je crois en votre Seigneur. Écoutez-moi donc ". On rapporte que le sens est : écoutez ce que je dis et témoignez pour moi auprès de votre Seigneur ; ou encore : ô mon peuple, entendez clairement ma foi aux messagers d'Allah.

 

A cet instant, ils le tuèrent. On rapporte qu'ils le lapidèrent, ou qu'ils se ruèrent sur lui comme un seul homme et le tuèrent. Ibn Jarîr rapporte de Ibn Mas'ûd qu'ils le piétinèrent jusqu'à faire sortir son estomac par son anus. At-Thawrî rapporte d'après Abû Mijlaz que le nom de cet homme était Habîb Ibn Miryî. On dit également qu'il était charpentier, cordier ou presseur et qu'il se consacrait à l'adoration dans une grotte. Et Allah est plus savant.

 

Ibn Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que Habîb le charpentier était atteint par la lèpre, il pratiquait beaucoup l'aumône, mais fut tué par son peuple. C'est pour cela qu'Allah ﷻ dit : " On lui dit alors : Entre au Paradis ". Lorsqu'ils le tuèrent, Allah le fit entrer au Paradis et quand il vit l'opulence et la joie, il dit : " Ah ! Si seulement mon peuple savait ! Ce grâce à quoi mon Seigneur m'a pardonné et a fait de moi un homme comblé de bienfaits ". C'est à dire qu'ils croiraient en ce quoi j'ai cru et ils obtiendraient ce que j'ai obtenu.

 

Ibn Abbâs dit : " Il conseilla son peuple de son vivant en disant : " Ô mon peuple ! Suivez les messagers " et après sa mort en disant : " Ah ! Si seulement mon peuple savait ! Ce grâce à quoi mon Seigneur m'a pardonné et a fait de moi un homme comblé de bienfaits ".

 

Qatâda quant à lui a dit : " Le croyant n'est que bon conseil, jamais trompeur et lorsqu'il vit les bienfaits d'Allah, il dit : " Ah ! Si seulement mon peuple savait ! Ce grâce à quoi mon Seigneur m'a pardonné et a fait de moi un homme comblé de bienfaits ". Par Allah, il espéra que son peuple sache ce qu'il avait vu comme bienfaits venants d'Allah, et qu'elle était sa situation ! " Il dit également : " Non, par Allah ! Allah n'a pas réprimandé son peuple après son assassinat : " Si ce n'est un Cri et ils s'éteignirent ".