Les Mérites de l'Evocation d'Allah A.Q

Sans aucun doute le coeur se rouille comme se rouillent le cuivre, l'argent et autres métaux, mais il retrouve sa clarté par le dhikr, celui-ci le polit jusqu'à le rendre comme un miroir brillant.

La rouille qui envahit le coeur est causée par deux choses :

• l'insouciance

• le péché

et il retrouve sa clarté grâce à deux vertus :

• la demande du pardon

• le dhikr

Celui qui passe la majeure partie de son temps dans l'insouciance, la rouille s'accumule dans son coeur, ce qui fait que les enseignements ne s'impriment pas en lui comme il faut, ainsi, il voit le faux dans l'image du vrai et le vrai dans l'image du faux.

Plus la rouille s'accumule en lui, plus il devient obscur et les images des réalités n'apparaissent pas en lui comme il se doit.

Lorsque enfin la rouille [ar rân] (signifie à l'origine la prédominance) l'envahit complètement et qu'il devient entièrement obscur, sa conception des choses et sa compréhension se corrompent.

- Al Hasan Basrî a dit : " C'est l'accumulation des péchés l'un sur l'autre jusqu'à aveugler le coeur et le tuer ".

- Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée) rapporte que le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit :

" Lorsque le croyant commet un péché, son coeur se tache d'un point noir ; s'il se repent, revient totalement sur sa faute et demande pardon, son coeur est à nouveau poli, mais s'il persiste dans sa faute le point grandit jusqu'à recouvrir le coeur tout entier. Et c'est cela la "rouille" -ar-rân- ".

(Rapporté par Tirmidhî, Ibn Mâja et Hâkim)

Allah le Très Haut a dit :

" En fait, leur coeur a été rouillé par ce qu'ils ont accumulé comme fautes ".

(Coran 83:14)

Désormais il n'accepte plus la vérité et ne désapprouve plus le faux, et c'est là le pire châtiment auquel le coeur puisse s'exposer.

- Ibn Jarîr at-Tabarî a dit : " L'Envoyé d'Allah(sallallahu 'alayhi wa sallam) a indiqué que les péchés incessants qui assaillent le coeur arrivent à le recouvrir et lorsqu'ils le recouvrent complètement, un sceau de la part d'Allah y est apposé, lorsque le coeur est ainsi scellé, la foi et la guidance ne peuvent plus y pénétrer et l'impiété ne peut plus en sortir. C'est là le sens du sceau [khatm] lorsque "Allah a scellé leur coeur et leur ouïe" (Coran 2:7)

L'origine de tout ce mal est l'insouciance et la course derrière les passions. Ces deux fléeaux éteignent la lumière du coeur et aveuglent sa vision.

" Ne cède pas à celui dont Nous avons rendu le coeur indifférent à Notre rappel [dhikr], qui se conforme à ses passions et de qui le comportement n'est qu'outrance [furutâ]

(Coran 18:28)

- Ibn Kathîr dit à propos : " Et n'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le coeur inattentif à Notre Rappel ": /c'est à dire, celui qui est absorbé par la vie d'ici-bas au détriment de la religion et de l'adoration du Seigneur, qui " poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier " : c'est à dire, celui dont les oeuvres sont irréfléchies, outrancières, ne lui obéis pas et n'envie pas sa façon de faire.

Si le serviteur veut prendre quelqu'un comme modèle, qu'il s'interroge à quelle catégorie de gens il appartient.

Figure t'il parmi les gens du dhikr ou des indifférents, et qu'est ce qui le gouverne : est-ce la passion ou la Révélation ? Si c'est quelqu'un d'indifférent, qui ne fait que suivre sa passion, alors son comportement n'est qu'outrance [furut].

Certains exégètes expliquent [furut] par perte. Cela veut dire que son affaire, à savoir celle qu'il doit s'appliquer à accomplir et dont dépend sa guidance et sa réussite - est perdue, parce qu'il l'a négligée [farrata fîh] -. D'autres l'expliquent par l'outrance et le dépassement de la mesure, d'autres par le gâchage.

Ce qu'il faut comprendre de tout cela, c'est qu'Allah (exalté soit-Il) a interdit de suivre celui qui réunit ces mauvaises qualités. Il est donc du devoir de l'homme d'observer son sheikh et guide ; s'il le trouve ainsi, il doit s'en éloigner, s'il remarque que prédominent chez lui le dhikr et la conformité à la Sunna, c'est à dire qu'il ne néglige pas son affaire et qu'il la prend au sérieux, il s'attachera à lui.

Or le vivant ne se distingue du mort que par le dhikr ; celui qui invoque le Nom de son Seigneur et celui qui n'invoque pas Son Nom sont respectivement comparables à un vivant et à un mort.