Jésus monta vers Capharnaüm. Et pendant qu'il approchait de la ville, il vit surgir d'entre les tombes du cimetière quelqu'un possédé par le diable. Aucune chaîne ne pouvait le retenir, et il faisait grand tort aux hommes.

Les démons crièrent par sa bouche : " Ô saint de Dieu, pourquoi est-tu venu nous troubler avant l'Heure ? " Et ils le prièrent de ne pas les chasser avant.

Jésus leur demanda combien ils étaient. Ils répondirent : " Six mille six cent soixante six ". Quand les disciples eurent entendu cela ils furent effrayés, et prièrent Jésus de s'en aller. Jésus dit alors : " Où est votre foi ? Il est nécessaire que le démon parte, et non pas moi ". Les démons crièrent : " Nous sortirons, mais permets nous d'entrer dans ces porcs là, près de la mer ". Il y avait là un innombrable troupeau qui passait et qui appartenait aux Cananéens.

Sur quoi Jésus leur dit : " Sortez, et entrez dans les porcs ! " Avec un hurlement, les démons pénétrèrent dans les porcs, et alors ils se précipitèrent dans la mer. Aussi ceux qui gardaient les porcs coururent vers la ville pour raconter ce qui leur était arrivé lors du passage de Jésus.

Aussitôt, les hommes de la ville vinrent en direction de Jésus. Ils le trouvèrent en compagnie de l'homme qui avait été guéri. Saisis de crainte, ils prièrent Jésus de quitter leur région. Jésus s'en alla donc et monta du côté de Tyr et Sidon. Et là, une femme de Canaan, avec ses deux fils, qui était sortie de son pays à la recherche de Jésus, le trouva avec ses disciples. L'ayant aperçu, elle cria : " Jésus, fils de David, aie pitié de ma fille, elle est tourmentée par le diable ! "

Jésus ne lui prêta pas attention parce qu'elle faisait partie d'un peuple d'incirconcis. Emus par les plaintes de la femme, les disciples dirent : " Maître, aie pitié d'eux, voix comme ils se lamentent et pleurent ! "

Jésus répondit : " Je n'ai été envoyé qu'au peuple d'Israël ! " Puis la femme avec ses fils vint au devant de Jésus et en pleurant lui dit : " Ô fils de David, aie pitié de moi ! " Jésus répondit : " Il n'est pas bon de prendre le pain des mains des enfants et de le donner aux chiens ". Cette parole fut énoncée par Jésus en raison de leur impureté, parce qu'ils faisaient partie d'un peuple d'incirconcis.

La femme répondit : " Seigneur, les chiens mangent bien les miettes qui tombent de la table de leur maître ". Jésus fut sensible aux mots de la femme et il lui dit : " Ô femme ! Grande est ta foi ". Et après avoir élevé les mains au ciel et prié Dieu, il lui dit alors : " Ô femme, va en paix, maintenant ta fille est libérée ". La femme s'en retourna chez elle. A son domicile elle trouva sa fille, qui était en train de louer Dieu. Sur ce, la femme dit : " En vérité, il n'y a d'autre Dieu que celui d'Israël ". Puis toute sa parenté se rallia à elle selon la loi écrite dans le Livre de Moïse.

Les disciples interrogèrent Jésus ce jour, et dirent : " Maître ! Pourquoi avez-vous dit à la femme qu'ils étaient des chiens ? " Jésus répondit : " En toute vérité, je vous le dis, un chien est meilleur qu'un homme incirconcis ! " Les disciples attristés lui répondirent : " Ces paroles sont dures, qui peut les accepter ? " Jésus répondit : " Insensés que vous êtes ! Si vous considérez le comportement du chien au service de son maître, alors qu'il n'est pas doué de raison, vous constaterez que j'ai dit vrai. N'est-il pas vrai que le chien garde la maison de son maître en exposant sa vie contre les voleurs ? " Oui, assurément. Mais que reçoit-il en échange ? Beaucoup de coups et d'injures et peu de nourriture, et il montre toujours à son maître de la reconnaissance. Est-ce vrai ? " Cela est vrai, Maître, répondirent les disciples ".

Jésus dit alors : " Considérez maintenant tout ce que Dieu a donné à l'homme, et vous verrez a quel point il est injuste de ne pas observer l'engagement que Dieu a fait avec Abraham, Son serviteur ".

Rappelez-vous ce que David a dit au roi d'Israël, Saül, contre Goliath le philistin : " Mon Seigneur, a dit David, tandis que votre serviteur gardait le troupeau de votre serviteur, là vinrent le loup, l'ours et le lion qui saisirent les moutons de votre serviteur ; sur quoi votre serviteur s'en alla et les leur reprit, sauvant ainsi les moutons ".

Et qu'est-ce qu'un incirconcis sinon quelqu'un comme eux ? Par conséquent, votre serviteur ira, au Nom du Seigneur Dieu d'Israël, et tuera cet impur qui blasphème le saint peuple de Dieu.

Alors dirent les disciples : " Dis-nous maître, pour quelle nécessité l'homme a t-il besoin d'être circoncis ? " Jésus répondit : " Il vous suffit de savoir que Dieu l'a commandé à Abraham. Il lui a dit : " Abraham, circoncis ton prépuce et celui de toute ta maison, et ceci est un engagement entre Moi et toi à jamais ".

Après avoir dit ceci, Jésus alla s'installer près de la montagne. Lui faisant face, ses disciples se rassemblèrent autour de lui pour l'écouter. Jésus dit alors : " Adam, le premier homme, après avoir mangé par tromperie de Satan, la nourriture interdite par Dieu dans le Paradis, voyant que sa chair s'était rebellée contre l'esprit, fit serment de la mutiler. Et après avoir brisé un morceau de roche, il saisit sa chair pour la couper avec le tranchant de la pierre. Sur quoi l'ange Gabriel le réprimanda. Adam lui répondit : " J'ai juré par Dieu de la couper et je ne serai jamais un parjure ".

Alors l'ange lui indiqua le superflu de sa chair à découper et c'est ainsi qu'il le fit. Dès lors, comme chaque chair d'homme provient de la chair d'Adam, il est tenu d'observer ce qu'Adam a promis par serment. Ceci, Adam l'a appliqué à ses fils, et depuis de génération en génération l'engagement de la circoncision a été transmis. Mais au temps d'Abraham, peu étaient circoncis sur la terre, du fait de la propagation de l'idolâtrie. Sur quoi Dieu révéla à Abraham l'épisode de la circoncision, et lui énonça cet engagement : " Celui qui n'a pas circoncis sa chair, Je le rejetterai de mon peuple à jamais ! "

A ces mots les disciples tremblèrent de crainte à cause de la véhémence spirituelle avec laquelle Jésus leur avait parlé. Il leur dit alors : " Laissez la crainte à celui qui n'a pas circoncis son prépuce, parce qu'il s'est privé du Paradis ".

Jésus dit encore : " L'esprit, chez beaucoup, est disposé pour le service de Dieu, mais la chair est faible ". L'homme qui craint Dieu doit donc considérer ce qu'est la chair, d'où tire t-elle son origine et à quoi elle sera réduite. De l'argile de la terre. Dieu a créé la chair et Il lui a insufflé le souffle de la vie. Et quand la chair contrarie le service de Dieu, elle doit être rejetée comme de la terre et être piétinée, car celui qui haïra son âme en ce monde la préservera pour la vie éternelle.

Qu'est ce qu'est la chair à présent ? Ses désirs sont manifeste. Elle est un dur ennemi de tout bien ; pour elle, seul le péché est désiré.

L'homme, pour satisfaire un de ses ennemis, doit-il cesser d'être agréable à Dieu, son Créateur ? Considérez ceci !

Tout les saints et prophètes ont été les ennemis de leur chair pour le service de Dieu, c'est pourquoi de bonne grâce et avec joie ils sont allés à leur mort, pour ne pas offenser la Loi de Dieu, donnée par Moïse, son serviteur en allant servir de fausses divinités et des menteurs.

Rappelez vous Elie qui, fuyant vers les endroits désertiques des montagnes, mangeait seulement de l'herbe et se vêtait de peau de chèvres. Ah combien de jours n'a t-il pas jeûné ! Pendant combien de temps n'a t-il pas supporté le froids ! Que d'averses ne l'ont-ils pas trempé et cela pendant sept années, durée de la féroce persécution de l'impur Jezabel.

Souvenez-vous d'Elisée, qui mangeait du pain d'orge et qui portait les vêtements les plus grossiers. En toute vérité, je vous le dis, ceux qui ne craignaient pas de mépriser leur chair, les rois et les princes les ont craint avec grande terreur.

Ô hommes ! Ceci devrait suffire pour faire mépriser la chair. Mais si vous regardez les tombeaux, vous saurez ce qu'est la chair.