Explication des Paraboles du Coran A.Q

Allah illustre les personnes qu'Il a favorisées en leur accordant Son Livre, en leur enseignant ce dont d'autres individus furent privés et qui, malgré cela, n'ont pas mis ces connaissances en pratique.

Au contraire, ils ont suivi leurs penchants et on préféré la colère d'Allah à Son agrément. Le bas monde à la vie dernière. Les créatures au créateur.

Allah compare donc ces gens au chien qui fait partie des animaux les plus répugnants, les moins désirables, qui ont le pire des tempéraments.

Le chien n'a d'autre souci que de se remplir l'estomac. C'est un des animaux les plus avides, les plus voraces.

En voici des exemples :

Lorsqu'il marche son museau rase toujours le sol. Il passe ainsi son temps à renifler, poussé par l'avidité, la voracité. Il ne cesse de humer son anus et aucune autre partie du corps. Lorsque tu lui jettes un caillou, il retourne le mordre, tellement sa voracité est débordante. Le chien est un des animaux les plus vils, qui acceptent le mieux d'être méprisés, qui s'accommodent le mieux avec les tâches ingrates. Il préfère les charognes puantes à la viande fraîche, les crottes aux pâtisseries. Lorsqu'il trouve un cadavre qui suffirait à nourrir une centaine de chiens, il n'en laisse aucun partager avec lui, il grogne et le chasse, animé par l'avidité, la voracité et l'avarice.

Ce qui est étonnant, entre autres, chez cet animal c'est qu'il aboie dès qu'il voit un homme en haillons, à l'apparence misérable. Il s'en prend à lui, comme s'il s'imaginait que ce malheureux avait quelque chose en commun avec lui, comme s'il s'agissait d'un concurrent qui allait lui disputer sa subsistance !

En revanche, quand le chien voit un homme qui a fière allure, joliment vêtu et laissant voir qu'il a un quelconque pouvoir, alors il baisse la tête et fait le doux.

Comparer à un chien haletant tout individu qui fait passer cet éphémère bas monde avant Allah et l'Au-delà alors que ses connaissances sont étendues est d'une belle subtilité.

En effet, les personnes qui répondent aux critères décrits par Allah, c'est à dire les gens qui se débarrassent de Ses versets et suivent leurs penchants, ces personnes font cela car ils meurent d'envie à la vue de ce bas monde. Et ce, car leurs coeurs n'ont aucun lien avec Allah et la demeure finale. Ils brûlent donc de passion pour cette vie d'ici bas.

Cette flamme est semblable au perpétuel halètement du chien. Qu'il soit dérangé ou laissé tranquille le halètement ne cesse pas.

On remarquera qu'un rien sépare ceux qui sont en proie à une ardente et insatisfaite aspiration [lahaf] et ceux qui sont en proie au halètement [lahath]. Ces deux notions sont extrêmement proche, phonétiquement et sémantiquement.

Ibn Jurayj explique que " le chien ne dispose d'aucune moralité. Il ne cesse de haleter, que vous le chassiez ou non. Il ressemble donc à l'homme qui abandonne le droit chemin, il n'a aucune moralité, celle-ci lui fait défaut ".

Ibn Jurayj signifie que le chien n'a pas la moralité qui l'aurait poussé à endurer au lieu de hateler.

Pareillement, celui qui se débarrasse des versets d'Allah, n'a plus cette moralité qui l'aurait amené dans ce bas monde à la retenue et qui lui aurait évité d'être en proie à une insatisfaite aspiration.

Cette homme languit devant les biens matériels, car il a du mal à se retenir. Cet animal halète, car il a du mal à se passer de boire.

En fait, le chien fait partie des bêtes qui supportent le moins la soif, celle-ci le pousse même à manger la terre, bien qu'il supporte bien la faim.

Quoi qu'il en soit, il fait partie des animaux qui halètent le plus, debout, assis, en marchant, à l'arrêt. Tout cela en raison d'une avidité débordante dont la chaleur le prend aux tripes et le force à haleter continuellement.

Il en est de même pour les personnes comparées au chien, la chaleur du désir consume leurs coeurs et provoque une convoitise jamais satisfaites.

Tu as beau les chasser, en les sermonnant et en leur prodiguant des conseils, ils halètent. Lorsque tu les laisses sans rien leur dire, ils brûlent de convoitise.

Mujâhid explique que " cette allégorie illustre les gens à qui fut donné le Livre mais qui ne l'ont pas mis en pratique ".

" Il ne supporte aucune de tes paroles, et si tu le laisses il ne trouve pas la bonne voie. Comme le chien, il ne cesse de haleter qu'il soit immobile ou chassé explique Ibn Abbâs ".

Al-Hasan dit " qu'il s'agit de l'hypocrite, il ne reste pas ferme sur le véritable chemin. Et ce, qu'il y soit invité ou non, qu'il soit exhorté ou non. Comme le chien, il halète toujours, qu'il soit chassé ou non ".

Atâ explique " il ne cesse d'aboyer, que tu le charges ou non ".

Ibn Qutayba commente ainsi le verset : " Tous les êtres qui halètent le font en raison d'une fatigue ou d'une soif qu'ils éprouvent. Sauf le chien. Il halète sans cesse, qu'il soit épuisé ou non, qu'il soit bien portant ou non, qu'il soit assoiffé ou non. Allah en a donc fait l'exemple illustrant ceux qui traitent Ses versets de mensonge ".

Ibn 'Atiyya explique : " Quand tu le sermonnes, il reste dans son égarement. Quand tu le laisses, il reste dans son égarement. Comme le chien, il halète quand tu le chasses et il halète quand tu le laisses. Cela ressemble à ce qui est dit dans cet autre verset :

" Si vous les appelez vers le chemin droit, ils ne vous suivront pas. Il est égal pour eux que vous les appeliez ou que vous vous taisiez ".

(Coran 7:193)

Observe bien toute la sagesse, toutes les significations incluses dans cette comparaison.