DIVERS SUJETS & Auteurs

• La première catégorie: Ceux qui manifestent lors de l'épreuve de l'indignation (as-sakhat)

Il s'agit de l'individu manifestant son mécontentement face au malheur qu'il vit par l'indignation avec son cœur en s'indignant contre son Seigneur et en manifestant sa colère face à ce qu'Il lui a prédestiné. Agir de la sorte peut conduire son auteur à devenir mécréant, comme ce verset le témoigne :

" Il en est parmi les gens qui adorent Allah marginalement. S'il leur arrive un bien, ils s'en tranquillisent, et s'il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) de l'ici bas et de l'Au-delà. Telle est la perte évidente ! "

(Coran 22:11)

Cette indignation peut également se manifester par la langue comme le fait d'implorer le malheur et la destruction ou toute autre chose semblable. Cela peut aussi se manifester par les membres comme le fait de se frapper les joues, de déchirer ses vêtements, de s'arracher les cheveux et ainsi de suite.

• La deuxième catégorie : Ceux qui font preuve de patience (as-sabr)

Cette patience telle que le décrit le poète :

La patience comme son nom l'indique son goût est amer,

Mais le résultat qu'on obtient d'elle (après avoir patienté) est plus suave que le miel.

L'individu ressent son épreuve comme quelque chose de difficile à supporter, mais cependant, il la supporte et il se motive à patienter. Ce dernier a conscience que toute situation de bien être dans laquelle il peut se trouver diffère de l'épreuve qui le touche, il peut même ressentir un sentiment de réprobation, mais sa foi en Allah l'empêche de la manifester en s'indignant.

• La troisième catégorie : Ceux qui montrent leur satisfaction (ar-ridâ) d'être dans cette situation

Son degré est plus élevé que celui de la catégorie précédente. Concernant ce qu'Allah décrète et réalise comme sentence envers le fidèle, qu'il soit dans le bien être ou qu'une épreuve le touche cela lui est égal même si l'intensité du malheur qu'il vit lui fait ressentir de la tristesse. Car cet individu vit au gré du quotidien qui lui est destiné. Là où le destin le touche, qu'il soit sur une plaine ou une montagne, que cela soit du bien être ou son contraire, peu importe cela lui est égal, non du fait que son cœur est mort, mais plutôt du fait qu'il se montre totalement satisfait de ce que son Seigneur a décrété pour lui, il se dirige vers ce qu'Allah lui a destiné. Ces choses qui l'atteignent, ce serviteur les considère comme faisant partie intégrante de la sentence de son Seigneur à son égard. Voici la différence entre l'agrément (ar-ridâ) et la patience (as-sabr).

• La quatrième catégorie : Ceux qui manifestent leur reconnaissance (ash-shukr)

C'est là le plus haut des degrés des quatre catégories. C'est le fait que le serviteur remercie Allah des épreuves qu'Il lui a données. Par cela, il rentre dans la catégorie des serviteurs d'Allah reconnaissants, car ce serviteur sait qu'il y a plus éprouvé que lui. A ses yeux, les épreuves de la vie d'ici bas sont moindres que celles qui impacteraient sa religion et pour lui le châtiment mondain est moins dur que celui de l'Au-delà, il voit cette épreuve comme une cause afin que ses péchés soient expiés. Il se peut qu'à titre de reconnaissance Allah lui augmente ses bonnes actions (hassanât). Le Prophète ﷺ a dit :

" Nul malheur n'atteint un croyant comme tracas, anxiété ou tout autre chose sans qu'on ne lui expie grâce à cela ses péchés, jusqu'à l'épine qui le pique ".

(Rapporté par Bukhâri 5642 et Muslim 2573)

Extrait : La Patience face aux épreuves p.26-28 de cheikh Uthaymin