Ibn Al-Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : 

" Si tu désires tirer des bénéfices du Coran, il faut que ton cœur soit tourné exclusivement vers lui lors de sa récitation et de son écoute, en y prêtant attentivement l'oreille. Aie également à l'esprit qu'Allah te parle directement à travers lui, car il s'agit ni plus ni moins du discours qu'Il t'a adressé par la voix de Son Messager. Il dit à cet effet :

" Il y a bien là un rappel pour quiconque a un cœur et prête l'oreille tout en étant témoin ".

(Coran 50:37) 

Ibn Al-Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) dans Badâ'i Al-Fawâ'id 2/32 a dit : Les Anciens ont dit :

" Quiconque parmi les savants de notre communauté se corrompt, a un point commun avec les Juifs.

Quiconque parmi les dévots de notre communauté se corrompt, à un point commun avec les Chrétiens ".

Ils ont raison de dire cela. En effet, celui d'entre les savants qui s'est corrompu en adoptant la conduite des Juifs dans le déplacement des mots de leurs lieux, l'occultation de ce qu'Allah a fait descendre, la falsification, l'accès aux interdits par la ruse, l'enrobement du vrai par le faux, sa ressemblance avec les Juifs est évidente.

Quant à celui d'entre les dévots qui s'est corrompu, en adorant Allah selon sa passion et non pas selon le Message avec lequel le Prophète a été envoyé, en exaltant les maîtres spirituels au point de les élever à un degré propre au Seigneur et même en dépassant cela vers les doctrines de l'incarnationnisme (hulûl) et de l'union d'Allah avec la créature (ittihâd), sa ressemblance avec les Chrétiens est évidente.

Au musulman de s'éloigner le plus loin possible de ces deux imitations.

Quand les hommes ont manqué de faire du Livre et de la Sunna leur juge et ont manqué de s'en remettre à eux, pensant qu'ils pouvaient s'en passer au profit d'opinions personnelles, de raisonnements analogiques, d'appréciations subjectives et des paroles des docteurs de la Loi, leur prime nature s'est corrompue, leurs cœurs se sont obscurcis, leur intelligence s'est entachée et leur raison a régressé.

Ces idées se sont tellement généralisées et on tellement prédominé, que les enfants ont grandi et les adultes ont vieilli dans cet esprit ; désormais ils ne considèrent plus une telle attitude comme une chose blâmable.

Bonheur pour celui qui a été juste envers son Seigneur

S'agissant de son savoir, il Lui avoue son ignorance.

S'agissant des œuvres salutaires, il Lui avoue ses défaillances.

S'agissant de sa propre personne, il Lui avoue ses défauts.

S'agissant du droit qu'Il a sur lui, il Lui avoue ses négligences.

S'agissant de l'attitude à Son égard, il Lui avoue ses torts.

Quand Il lui tient rigueur de ses fautes, il contemple Son équité. Quand Il ne lui en tient pas rigueur, il contemple Sa grâce.

Quand il accomplit une bonne action, il voit qu'elle est une faveur et une aumône qu'Allah lui a accordées. S'Il l'accepte, c'est une faveur et une aumône supplémentaire. S'Il la rejette, il comprend qu'une pareille action n'est pas digne de Lui.

Quand il commet une mauvaise action, il voit en elle un signe qu'Allah l'a laissé tomber, l'a abandonné et a levé l'immunité qu'Il lui accordait auparavant, et que dans tout cela Il a été juste envers lui. Il voit en cela son indigence à l'égard de son Seigneur, son injustice à l'égard de son âme et que si Allah lui pardonne, c'est purement en vertu de Sa munificence, Sa prodigalité et Sa générosité.

Ibn Al-Qayyim a dit :

Quand tu regardes la majorité des agonisants, tu constates qu'entre eux et la bonne fin, se dresse un obstacle en punition de leurs mauvaises actions.

Al-Hâfiz Abû Muhammad Abd Al-Haqq Ibn Abd Ar-Rahmân Al-Ishbîlî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :

Sache que la mauvaise fin (qu'Allan nous en protège) a des causes. Il y a des voies qui mènent à elle et des portes qui s'ouvrent sur elle, dont les plus graves sont : L'occupation de tout l'esprit par ce bas monde, la recherche de ses jouissances, l'attachement à ses biens, l'éloignement de l'Au-delà, le fait de commettre impudemment ce qu'Allah Puissant et Majestueux a interdit.

Il arrive même que l'homme soit dominé par une sorte de péché ou un genre d'acte de désobéissance qui envahit son cœur, captive son esprit et éteint sa lumière, ce qui fait que tout rappel adressé à lui est inutile et toute exhortation est vouée à l'échec. Il se peut même que la mort lui advienne alors qu'il est toujours dans cet état.

Abd Al-Haqq (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit aussi :

On a dit à un homme, que je connais, pendant qu'il agonisait :  Dis : " Il n'y a de dieu sinon Allah ", il se met alors à dire : " Telle maison... il faut y rénover telle et telle chose. Tel potager... mettez dedans telle et telle chose "

On a dit à un autre : Dis : " Il n'y a de sinon Allah ", et il se mit à dire : " Où est le chemin vers le hammam de Manjâb ? "

Il dit :

" Cette parole a une histoire, c'est parce qu'un homme se tenait debout un jour près de la porte de sa maison, l'entrée de sa maison ressemblant à celle du hammam, puis il vint à passer une jeune femme qui était belle. Elle lui dit : " Où est le chemin qui mène au hammam de Manjâb ? " Il répondit : " Le voici le hammam de Manjâb ". Elle entra et il la suivit. Quand elle découvrit qu'elle était dans sa maison et qu'il l'avait trompée, elle fit semblant d'être consentante et contente d'être avec lui, et elle dit dans un esprit de ruse et pour se dégager du piège dans lequel il l'avait mise et éviter ainsi de commettre le péché : " Il faut qu'il y ait avec nous ce qui rend délicieuse notre rencontre et rafraîchit nos yeux ". Il lui dit : " Je vais tout de suite t'apporter tout ce que tu désires ". Il sortit et la laissa dans la maison sans fermer la porte. Il acheta ce qu'il fallait et retourna à la maison pour découvrir qu'elle était partie... Fou d'amour, l'homme ne put l'oublier, et se mit à errer dans les rues et à déclamer ces vers :

Ô toi qui as dit un jour alors que tu étais épuisée :

Où est le chemin qui mène au hammam de Manjâb ?

Il est resté ainsi toute sa vie jusqu'à ce que ces vers aient été ces dernières paroles dans ce monde.

Sufyân Ath-Thawrî a pleuré une fois toute la nuit. Le matin, on lui a dit : " Est-ce tout cela par peur des péchés ? " Il prit une poignée de terre et dit : " Les péchés n'ont pas plus de valeur que celle-ci, mais je pleure par crainte de la mauvaise fin ".

Certes, il relève d'une grande connaissance de la religion que l'homme craigne que ses péchés ne le trompent lors de la mort et ne s'interposent entre lui et la bonne fin.

Source :  Ad-Daa Wad-Dawaae (Al-Jawâb Al-Kâfî) p.243-245 d'Ibn Al-Qayyim

Gloire à Celui dont la Loi s'est exécutée sur Ses créatures, gloire à Celui qui a jugé entre elles avec équité, les a administrées sous Sa volonté et Sa sagesse, les a honorées en leur inspirant d'affirmer Son unicité et de Le connaître. Il a fait :

• Des gens qui L'évoquent, des gens qui siègeront avec lui,

• Des gens qui ont la gratitude envers Lui, des gens qui Le visiteront,

• Des gens qui Lui obéissent, des gens qui feront l'objet de Sa générosité.

Quant aux gens qui Lui désobéissent, Il ne les laisse pas désespérer de Sa miséricorde :

• S'ils se repentent, Il est leur bien-aimant (Habîd), en effet :

" Allah aime les enclins au repentir ".

(Coran 2:222)

• S'ils ne se repentent pas, Il est leur médecin (Tabîb). Il les éprouve par différentes sortes de calamités jusqu'à les purifier de leurs défauts.

" Allah (Exalté soit-Il) a inauguré la création la louange et a clôturé l'affaire de ce monde par la louange ".

(Rapporté par Muslim 223)

" Louange à Allah qui a créé les cieux et la terre ".

(Coran 6:1)

" Et il a été décidé entre eux dans la Vérité, et il est dit : " Louange à Allah, Seigneur des univers ".

(Coran 39:75)

Il a fait descendre Son Livre par la louange.

Il a instauré Sa religion par la louange.

Il a établi Sa récompense et Son châtiment par la louange.

Le louer est un acte qui s'ensuit nécessairement de Son essence, il est impossible qu'il ne soit pas louable.

La louange est une cause de la création et de son aboutissement.

Sa louange est aussi étendue que l'étendue de Sa science et de Sa miséricorde, et notre Seigneur étend sur toute chose Sa miséricorde et Sa science.

C'est pour cela que Sa louange a rempli les cieux, la terre, leur entre deux et après eux, toute autre chose qui Lui plaira parmi celles qu'Il a créées et qu'Il créera dans l'Au-delà après cette créature. Sa louange a rempli tout cela.

La louange du Très Haut se fait de différente manières :

• Il est loué en vertu de Sa seigneuralité (Rubûbiyya), etIl est loué en vertu du fait qu'Il est le seul à l'exercer.
• Il est loué en vertu de Sa divinité (Ulûhiyya) et en vertu du fait qu'Il est le seul qui est en droit d'être divinisé.
• Il est loué par Son bienfait.
• Il est loué pour Sa grâce.
• Il est loué pour Sa sagesse.
• Il est loué pour Son équité envers Sa créature.
• Il est loué en vertu du fait qu'Il est assez riche pour se passer de mettre en existence une progéniture ou un associé ou un protecteur contre la moindre vilenie.
• Il est loué pour Sa perfection, que personne ne mérite.

Il est loué dans toute situation, à tout instant, pour tout ce qu'Il a fait, tout ce qu'Il a légiféré, tout ce qu'Il a porté comme attributs, tout ce dont il est exempté, tout ce qu'il y a dans l'existence comme bien et mal, plaisir et souffrance, santé et maladie.

Tout comme la royauté entière appartient à Allah, le pouvoir entier appartient à Allah, la puissance entière appartient à Allah, la science entière appartient à Allah, la beauté parfaite appartient à Allah, la louange entière appartient elle aussi à Allah, comme le confirme l'invocation prophétique suivante :

" Ô Allah ! A Toi vont toutes les louanges. A Toi appartient toute la royauté. Dans Ta main il y a tout le bien. A Toi revient l'ordre tout entier. Tu es digne d'être loué ".

(Rapporté par Ahmad)

Allah le Très Haut a divisé Ses créatures en deux catégories :

• Les repentants
• Les injustes

Il a en effet dit :

" Quiconque ne se repentirait pas... ceux-là sont les injustes ".

(Coran 49:11)

Il l'a aussi divisée en deux : Ceux qui encourent le châtiment et les repentants, car celui qui ne se repent pas, est condamné immanquablement à subir le châtiment. Il a dit :

" Afin qu'Allah châtie les hypocrites hommes et femmes, les associateurs et les associatrices et qu'Il accueille le repentir des croyants et des croyantes ".

(Coran 33:73)

Il a ordonné à tous les croyants, du premier au dernier, de se repentir, sans en excepter un seul, et a subordonné leur réussite au repentir.

Il (Exalté soit-Il) a dit :

" Et repentez-vous envers Allah, vous tous les croyants, peut-être réussirez-vous ".

(Coran 24:31)

Quand Allah a énuméré Ses bienfaits sur la meilleure de Ses créatures, la plus noble d'entre elles, la plus obéissante, celle qui Le craint le plus, Il a cité le repentir :

" Allah a accueilli le repentir du Prophète, des émigrants et des auxiliaires qui suivirent l'Envoyé à l'heure difficile ".

(Coran 9:117)

Source : Shifâ Al-Alîl de Ibn Al-Qayyim