Sourate 73 Al-Muzzamil

Sa'd Ibn Hishâm raconte qu'après avoir répudié sa femme, celui-ci partit à Médine vendre un immeuble qui s'y trouvait dans le but d'en dépenser le prix dans les chevaux et les armes, et combattre les Byzantins jusqu'à la mort.

Comme il rencontrait des gens de sa tribu, ceux-ci lui dirent qu'un groupe de six personnes de son peuple avait voulu faire la même chose à l'époque de l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) et que ce dernier leur avait dit : " Ne suis-je pas un exemple pour vous ? ", puis qu'il les en avait dissuadés et les avait fait témoigner de la reprise de leurs femmes.

Sa'd étant retourné ensuite vers son peuple, il leur apprit qu'il était allé chez Ibn Abbâs (qu'Allah l'agrée) et l'avait questionné sur la prière du witr [impaire] : " Veux-tu, me répondit Ibn Abbâs, que je t'apprenne qui, parmi les habitants de la terre, est le plus au fait de la prière impaire que l'Envoyé d'Allah ? " - Certes, rétorquai-je. - Va voir Aïcha et pose lui la question, puis retourne chez moi et informe moi de ce qu'elle t'aura répondu.

Je me rendis donc chez Hakîm Ibn Aflah pour qu'il m'accompagne chez elle, mais il me dit : " Je n'irai pas chez elle, car je lui avait défendu de dire quoi que ce soit à propos de ces deux partis, mais elle a refusé et a continué à le faire ! " Comme je l'adjurai, il m'accompagna finalement et nous introduisit auprès d'elle. " C'est toi, Hakîm ? demanda t-elle en le reconnaissant. - Oui, dit-il. - Qui est avec toi ? - Sa'd Ibn Hishâm. - Quel Hishâm ? - Le fils de Âmir.

Puis Sa'd ajouta : A ces mots elle s'exclama : " Qu'Allah lui soit miséricordieux ! Quel excellent homme que Âmir ! " Je dis alors : " Ô Mère des Croyants, informe moi sur les moeurs de l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam). - Ne lis-tu pas le Coran ? rétorqua t-elle. - Si, repris-je. - Alors sache que les moeurs de l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) étaient celles du Coran ".

J'allai me lever, lorsque je songeai aux prières de nuit du Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) et demandai : " Ô Mère des Croyants, parle moi de veillées en prière de l'Envoyé d'Allah. - Ne lis-tu pas la sourate : Ô toi, l'enveloppé dans tes vêtements ? objecta t-elle. - Si. - Alors sache qu'Allah ayant rendu obligatoires les veillées en prière au début de cette sourate, l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) et ses Compagnons prièrent la nuit pendant un an, au point que leurs pieds en furent gonflés. Allah garda la fin de cette sourate dans les cieux durant douze mois, puis Il la révéla sous forme d'allégement, et les veillées en prière, après avoir été obligatoires, devinrent surérogatoires ".

J'allai me lever une nouvelle fois, lorsque je pensai à la prière impaire de l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam). Je demandai donc : " Ô Mère des Croyants, parle moi de la prière impaire du Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam). - Nous préparions à l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) son frottoir à dent et l'eau pour ses ablutions, répondit-elle. Ensuite, Allah tirait le Prophète de son sommeil au moment de la nuit qu'Il trouvait opportun ; alors celui-ci se curait les dents, faisait ses petites ablutions et accomplissait plusieurs unités de prière en ne s'asseyant qu'au huitième cycle. Une fois assis, il rappelait son Seigneur, L'invoquait et Lui demandait pardon, puis il se relevait sans prononcer la salutation finale. Il faisait alors une neuvième unité de prière, puis s'asseyait et prononçait la Louange de son Seigneur, Le rappelait, L'invoquait et disait ensuite la salutation finale suffisamment fort pour qu'on l'entende. Enfin, après la salutation finale, il faisait encore deux unités de prière en position assise. Ce qui fait onze unités de prière en tout, mon garçon.

Cependant, lorsque le Prophète eut prit de l'âge et de l'embonpoint, il se mit à faire la prière impaire en sept unités et en pria deux autres en position assise après avoir dit la salutation finale. Ce qui fait neuf unités de prière, mon garçon.

Quant l'Envoyé d'Allah commençait à accomplir telle prière en surérogatoire, il aimait à la perpétuer. Lorsque l'Envoyé d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) manquait ses prières dans la nuit à cause du sommeil, d'une douleur ou d'une maladie, il faisait douze unités de prière dans la journée. D'autre part, je ne sache pas que le Prophète ait récité la totalité du Coran en une nuit ou veillé en prière toute la nuit jusqu'à l'aube ; je ne sache pas non plus qu'il ait jeûné un mois entier hormis celui du Ramadan ".

Ensuite, je retournai auprès d'Ibn Abbâs et lui rapportai les paroles d'Aïcha. - " Elle a dit la vérité, déclara Ibn Abbâs. S'il m'était donné d'entrer chez elle, je m'y rendrais moi-même pour l'entendre de sa bouche ".

(Rapporté par Muslim 746)

" Et rappelle toi le nom de ton Seigneur et consacre toi totalement à Lui ". Evoque beaucoup ton Seigneur ; livre toi entièrement à Lui en te détachant de toute autre chose ; une fois libéré de tes affaires terrestres, voue ton temps à Son adoration, comme Allah dit :

" Quand tu te libères, donc, lève toi ".

(Coran 94:7)

C'est à dire : quant tu te libères de tes occupations, lève toi pour Lui obéir et L'adorer, afin d'avoir l'esprit libéré.

Selon un commentateur approchant, Ibn Zayd a dit : " Consacre toi totalement à Lui " : voue Lui un culte exclusif.

D'après Ibn Jarîr : On dit à propos de l'ascète  mutabattil, comme il est rapporté dans le hadith : " Le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a défendu de se détacher totalement du monde [tabattul] ", c'est à dire de se détacher totalement du monde pour se vouer au culte d'Allah et renoncer au mariage.

" Le Seigneur du Levant et du Couchant. Il n'y a point de divinité à part Lui. Prends-Le donc comme Protecteur ". Il est le Roi qui dispose du Levant et du Couchant - il n'est de dieu que Lui -. De la même manière que tu Lui voues un culte exclusif, de la même manière, mets ta confiance exclusivement en Lui.

" Prends-Le donc comme Protecteur ". Comme Allah dit dans le verset suivant :

" Adore-Le donc et place ta confiance en Lui ".

(Coran 11:123)

" C'est Toi que nous adorons ; Toi dont nous implorons le secours ".

(Coran 1:5)

Nombreux versets ordonnent aux créatures d'obéir à Allah, de L'adorer et de s'en remettre spécialement à Lui.