Le Statut de l'handicapé en Islam

- Le soutien moral en lui rappelant les vertus de l’endurance et en l’induisant à ne pas regretter ce qu’il a pu rater dans sa vie.

En effet, l’handicap touche plus le moral que le physique. Et dans l’instabilité psychique, la foi peut se déstabiliser elle aussi. L’indignation envers Allah trouve ainsi son chemin dans le coeur et le doute de la Miséricorde divine et de Sa justice s’installe. Le risque est de tomber dans la mécréance. Qu’Allah (subhânahu wa ta'âla) nous protège tous !

Le manque d’endurance fait que ces épreuves peuvent conduire au suicide, aux dépressions ou à l’isolement, ce qui mène à perdre cette vie et celle de l’au-delà.

Quelle erreur par conséquent de négliger l’aspect psychique en s’occupant d’un handicapé et d’oublier qu’il peut se sentir privé de ce que la vie promet ?

Il ne peut ni marcher comme les autres, ni faire du sport, ni nager, ni se sentir libre, ni manger, ni boire comme tout le monde, ni se marier.

Celui qui perd tout cela se désintéresse complètement de ce qu’on s’occupe uniquement de ses besoins vitaux. Son coeur et sa foi ne doivent donc pas être négligés.

Par conséquent, le premier des devoirs de l’entourage et de la communauté vis à vis de l’handicapé, consiste à préserver sa liaison avec le Ciel, rééduquer son coeur comme on rééduque son corps, lui rappeler continuellement la croyance en la destinée pour qu’il accepte le sort tel qu’il est, lui faire prendre conscience que la vie n’est qu’éphémère, lui apprendre à être confiant en ce que lui réserve Allah de plus durable auprès de Lui.

- L’aider à revoir ses compétences, à réactiver ses qualifications et à rééduquer ses capacités.

Une main bien entraînée peut faire ce que ne peuvent faire deux mains, un boiteux peut réaliser ce que ne peut réaliser le sain avec ses deux pieds, un aveugle peut avoir plus de clairvoyance que celui qui voit avec ses yeux, un impuissant peut ressentir plus de plaisir en s’adonnant au savoir et à la lecture que celui qui ne cesse de se marier avec de belles femmes.

Combien parmi ceux qui adorent Allah goûtent si intensément au plaisir de la foi que leur état semble dire :

" Nous jouissons de l’un de ces plaisirs pour lesquels les rois et les fils de rois nous auraient fait la guerre afin d’en bénéficier ? "

Ainsi, nous devons tous participer à la rééducation de l’handicapé afin qu’il atteigne un degré d’indépendance suffisant et qu’il puisse lui-même, dans la mesure du possible, assumer ses fonctions vitales : repas, toilette et autres besoins.

Pour y parvenir, il existe de multiples moyens désormais disponibles tels que les techniques d’apprentissages pour les sourd-muets ou pour les aveugles, les dispositifs modernes d’adaptabilité pour les handicapés, ou les technologies leur permettant une autonomie plus aisée comme celles utilisées dans le cas de tétraplégie totale.

Participer, chacun avec ce qu’il peut apporter, est un devoir pour tout citoyen et une porte ouverte sur le Paradis.

La grande part d’actions revient surtout aux ONG et aux institutions gouvernementales étant donné que les programmes de soutien aux personnes handicapées nécessitent des budgets importants que seuls les fonds publics, les zakats et les aumônes peuvent alimenter.

- Le troisième devoir de la communauté envers cette classe sociale, est de l’intégrer dans la vie active et d’éviter son isolement.

Cette action contribue à :

• Rééquilibrer l’état psychique des malades en normalisant leur quotidien, en les aidant à faire leurs prières à la mosquée, en les invitant comme tout le monde aux fêtes, aux cérémonies et aux divers rassemblements et enfin, en leur rendant visite à domicile.

• Inciter les personnes saines qui voient les handicapés dans les rues et dans les lieux publics à se rappeler des devoirs qui ont été cités précédemment.

• Faire en sorte que les rencontres entre les personnes saines et malades ne soient pas seulement une occasion de rappel des devoirs religieux mais qu’elles soient aussi un raffermissement des liens sociaux et fraternels. Ainsi, saluer un handicapé, prier pour lui, prendre par la main un aveugle, le guider, pousser celui en fauteuil roulant, leur adresser de belles et douces paroles sont toutes des oeuvres récompensées par Allah et dont personne ne profiterait si on les mettait dans des centres spécialisés ou si on les enfermait chez eux.

D’ailleurs, nombreux sont ceux qui devraient les prendre en charge mais qui se débarrassent d’eux dans des institutions spécialisées, fuyant ainsi l’embarras que cause le fait d’avouer que son vieux père est malade ou que son enfant est handicapé !

Agir de la sorte n’est que corrompre les bonnes valeurs sur terre et se priver de la Miséricorde d’Allah aussi bien dans cette vie ici bas que dans l’Au-delà.