Explication des Trois Fondements

La preuve concernant la peur (1) se trouve dans Sa parole :

" N'ayez donc pas peur d'eux. Mais ayez peur de Moi, si vous êtes croyants (2) ".

(Coran 3:175)

(1) Ceci compte parmi les adorations du coeur et c'est même plus que cela. C'est le plus grand pilier de l'adoration. La sincérité envers la religion d'Allah n'existera pas tant que n'existera pas la peur. La peur se rattache à des choses craintes par la personne. Elle est un tremblement du coeur face à une situation dont l'on craint qu'elle ne se produise rapidement.

(2) Le début du verset est :

" C'est uniquement le Diable qui vous fait peur de ses alliés ".

(Coran 3:175)

Il vous les faits voir grands dans vos poitrines et vous laisse imaginer qu'ils ont de la force. Allah nous interdit cependant d'avoir peur d'eux, mais plutôt " ayez peur de Moi ". Cet ordre s'oppose à l'acte précité. Faites donc confiance à Allah, Il vous suffira " si vous êtes croyants ". Allah a fait de cela une condition de la validité de la foi. Tout comme celui qui invoque ou demande à autre qu'Allah est un mécréant, dont la foi est niée, de même celui qui craint autre qu'Allah, d'une peur secrète, qui le pousse à penser que quelque chose pourrait lui arriver. La peur se divise en plusieurs catégories, dont la peur secrète. Celui qui intérieurement, ressent de la peur pour un autre qu'Allah, dans une chose que seul Allah est capable, celui-ci devient mécréant polythéiste.

La preuve concernant l'espoir (3), réside dans Sa parole :

" Quiconque espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions (4) et qu'il n'associe personne dans l'adoration de son Seigneur (5) ".

(Coran 18:110)

(3) L'espoir est également une adoration du coeur. Et comme chaque adoration, si elle est vouée à autre qu'Allah, ceci est de la grande mécréance. Le sens du terme " espoir ", c'est une longue espérance quant à la réalisation d'une chose.

(4) Celui qui espère la récompense d'Allah et craint Son châtiment, espère revenir vers Lui, et souhaite Le rencontrer et le voir. Le verset : " qu'il fasse de bonnes actions ", signifie ce qui est conforme à la législation d'Allah, tout en étant accompli pour Lui.

(5) Ne donne aucun associé à Allah dans l'adoration, car toute adoration n'est valable que si elle est pour Allah, seul et sans associé. Le terme " personne " est indéfini, et donne à la phrase le sens d'une interdiction, englobant tout ce qui pourrait être invoqué en dehors d'Allah, tels les anges, les prophètes, les saints et autres. Dès lors que la personne espère d'un autre qu'Allah, dans une chose que seul Allah détient la capacité, cette personne devient polythéiste, du grand polythéisme. Les deux piliers d'un acte agrée sont : La sincérité pour Allah et la conformité à la Sunna du Prophète (Salla Allah 'alayhi wa sallam)

La preuve concernant la confiance (6) se trouve dans Sa parole :

" Et c'est en Allah qu'il faut avoir confiance, si vous êtes croyants (7) ".

(Coran 5:23)

" Et quiconque place sa confiance en Allah, Il lui suffit (8) ".

(Coran 65:3)

(6) Ceci est la véracité du fait de se reposer et de laisser à Allah la gestion de nos affaires, afin que nous prenions conscience de notre incapacité à le faire seul et que pour cela nous devons nous soumettre à Allah. Placer sa confiance se dit : " tawakkala " et " ittakala " et ceci signifie, se soumettre à Allah, se reposer sur Lui et Lui confier nos affaires en toute sérénité. Cela compte parmi les plus nobles adorations et c'est même la plus noble catégorie d'adoration, et le plus haut degré de l'unicité. Qu'un serviteur ne se repose sur personne, ni ne confie la gestion de sa vie à quelqu'un d'autre qu'Allah, Celui qui est capable de toute chose, Qui détient dans Sa main la royauté et qui est capable de toute chose.

La chose étant ainsi, toute créature, même possédant une certaine capacité, ne doit pas être choisie pour que lui soit confié quelque chose, même si cela concerne une chose qu'elle est capable d'accomplir. Plutôt, le serviteur devra se reposer uniquement sur son Seigneur, Seul, car la confiance est un acte du coeur, et placer cette confiance en un autre que Lui, dans ce que Lui seul est capable, est du grand polythéisme.

Quant au fait de confier une affaire aux vivants, présents, dans une chose dont il en a la capacité, que ce soit en termes de nourriture, ou pour repousser un mal, ceci est une forme de petit polythéisme. Ce qui est permis, c'est qu'une personne se fie à une autre pour qu'il le remplace dans une affaire de ce bas monde. Dans ce cas précis, on ne dira pas qu'il lui fait confiance " tawwakala 'alayhi ", mais qu'il se fie à lui " wakkala 'alayhi ". Et l'on se fie à une personne tout en plaçant sa confiance en Allah.

(7) La sincérité implique la confiance en Allah et ceci est une des conditions de la validité de la foi, qui cesse lorsque celle-cesse. Le complément " Et c'est en Allah ", dans la phrase, précède le verbe " qu'il faut avoir confiance ", et ceci induit une restriction. Ce qui revient à dire : " Faites confiance à Lui seul et à nul autre que Lui ". Ceci est une règle de la grammaire arabe.

(8) Ce verset, est une deuxième preuve pour montrer que la confiance en Allah est une adoration, parmi les plus nobles. Le sens du verset : " Et quiconque place sa confiance en Allah ", c'est à dire, celui qui se repose sur Lui pour ses affaires et besoins, Il lui sera suffisant. Celui a qui Allah suffit, personne ne peut espérer l'atteindre. Allah n'a pas mentionné la récompense de la confiance vouée à Lui, si ce n'est Son engagement à apporter la suffisance à Son serviteur. Il dit donc : " Il lui suffit ". Ceci n'a pas été cité pour une autre adoration, ce qui montre la valeur grandiose de la confiance en Allah et son mérite. Il compte donc parmi les plus nobles adorations et vouer cela à autre qu'Allah est du grand polythéisme.

La preuve concernant le désir, l'effroi et la crainte révérentielle (9), réside dans Sa parole :

" Ils concouraient au bien (10) et Nous invoquaient par désir et par crainte (11). Et ils étaient humbles devant Nous (12) ".

(Coran 21:90)

(9) Ce sont également trois adorations liées au coeur. Le désir désigne la demande et la question liées à l'humiliation. L'effroi, désigne la peur et la frayeur. La crainte révérencielle, c'est l'abaissement. Ce terme est proche de " l'humiliation [Al-khudrû'] ", à la différence que l'humiliation est liée au corps et la crainte est liée au coeur, au regard et à la voix.

(10) Les Prophètes qui ont été cités dans cette sourate s'empressaient de faire le bien et étaient les premiers à rechercher les actes de rapprochement et d'obéissance

(11) Ils désiraient la miséricorde d'Allah et craignaient Son châtiment.

(12) Soumis et humiliés. Ce verset montre donc que ces trois catégories comptent également parmi les plus nobles adorations et que celui qui en voue ne serait-ce qu'une infime part à autre qu'Allah devient mécréant polythéiste.

La preuve concernant la crainte (13) réside dans Sa parole :

" Ne les craignez donc pas, mais craignez-Moi (14) ".

(Coran 2:150)

(13) La crainte a le sens de la peur, si ce n'est qu'elle a un côté plus spécifique. Elle compte parmi les plus nobles adorations et celui qui la voue à autre qu'Allah tombe dans le grand polythéisme.

(14) Ne craignez pas les gens, car Je suis votre allié. Craignez-Moi Seul, car Il est Celui qui mérite d'être craint. Allah a ordonné que notre crainte ne soit éprouvée que pour lui et nous a interdit de craindre autrui, comme Il le dit dans ce verset : " Ne les craignez donc pas, mais craignez-Moi ". N'ayez pas de crainte à cause d'eux et ne craignez que de Moi. Ce verset prouve une nouvelle fois, que cet acte compte parmi les plus nobles adorations et celui qui la voue à autre qu'Allah tombe dans le grand polythéisme.