L'Esprit de l'Âme divers auteurs

La plupart des gens ont péri en raison de la crainte du dénigrement des gens et de l'amour de leurs louanges.

Ainsi, ils ont agit complètement en ce qui comporte l'agrément des gens, dans l'espoir de recevoir leur louange et par crainte de leur blâme.

Ceci compte parmi les perditions et il est obligatoire d'y remédier.

On y parvient en considérant la qualité par laquelle on te loue ; si elle existe en toi, c'est soit une chose dont on se réjouit comme la science et la retenue, soit une chose dont il ne convient pas de se réjouir, comme le prestige et les biens.

Dans le premier cas, il convient de prendre garde à l'issue finale, car le fait de la craindre interdit de se réjouir de la louange. Ensuite, si tu t'en réjouis en espérant une bonne issue finale, il convient que ta joie soit due à la faveur qu'Allah t'accorde dans la science et la piété, non aux louanges des gens.

Dans le deuxième cas, qui est la louange pour le prestige et les biens, le fait de s'en réjouir est semblable à la joie que procure la végétation qui se transforme rapidement en débris desséchés. Ne s'en réjouit que celui qui est doté de peu de raison. Et si tu es dépourvu de la qualité par laquelle on t'a loué, ta joie pour cet éloge est le comble de la folie.

Quant au remède à l'aversion du blâme, il se comprend à travers le remède à l'amour des louanges, car il est son contraire.

On peut dire brièvement que celui qui te blâme peut être sincère en ce qu'il dit et chercher à te conseiller, en quel cas tu dois accepter son bienfait et ne pas te mettre en colère, car il t'a fait cadeau de tes défauts.

Et s'il ne cherche pas à te conseiller, il ne fait que nuire à sa religion, alors que tu tires profit de ce qu'il dit, car il t'a fait connaître ce que tu ne savais pas, et il t'a rappelé de tes fautes ce que tu en avais oublié.

S'il t'accuse de ce dont tu es innocent, tu dois réfléchir à trois choses :

• Si tu es exempt de ce défaut, tu n'es pas dépourvu d'autres semblables. Ce qu'Allah (Exalté soit-Il) dissimule de tes défauts est plus grand encore, alors remercie Le de n'avoir pas fait connaître à cet homme tes défauts et de l'avoir repoussé, si bien qu'il n'a mentionné que ce dont tu es innocent.

• Cela constitue une expiation de tes péchés.

• Cet homme nuit à sa religion et s'expose à la colère d'Allah. Il convient donc que tu implores le pardon d'Allah en sa faveur, ainsi qu'on le rapporte d'un homme qui blessa à la tête Ibrâhîm Ibn Adham qui demanda à Allah pardon en sa faveur et dit : " J'ai été récompensé à cause de lui, et je ne veux pas qu'il soit châtié à cause de moi ".