Âmina Bint Wahb - Mère du Prophète

SA BEAUTE PHYSIQUE AINSI QUE SA BONNE MORALITE

Certes, la beauté seule, dépourvue de moralité, ressemble à s'y méprendre, à une marchandise à bas prix qui, tout compte fait, n'attire l'admiration que de ceux qui ne regardent que la coquille et négligent le noyau, ceux qui ont une vision superficielle de la vie et qui ne s'intéressent qu'à la jouissance matérielle et éphémère des choses sans aller au-delà de cet aspect purement matériel et physique.

Ne dit-on pas que la beauté d'une femme ou encore le beau visage d'un homme constitue une question purement relative ? En d'autres termes, l'estimation d'une beauté varie en fonction de l'appréciation de la personne, et ce qui semble beau chez certains ne l'est pas nécessairement chez d'autres.

Il va sans dire, que lorsqu'une femme est dotée d'une grande beauté physique alors qu'elle est d'une moralité douteuse et est dépourvue de tout principe, verra sa beauté se retourner obligatoirement contre elle, contre son époux, dans le cas où elle serait mariée bien entendu, de même que contre sa future progéniture, garçon ou fille.

Les historiens tout comme les auteurs de la biographie prophétique, n'ont pas mit l'accent, de façon générale pour les premiers et de façon spécifique pour les seconds, sur les qualités physiques de Âmina Bint Wahb.

A ce titre, Ibn Hichâm rapporta dans sa Sirâ du Prophète ﷺ qu'Âmina portait le voile depuis son plus jeune âge, ce qui dénote de sa pudeur et de sa noblesse (1). On rapporte qu'elle mit le voile dans une cérémonie organisée à Dâr Al-Nadwa, comme c'était l'usage à l'époque. Ibn Hichâm disait qu'elle était la meilleure jeune fille de son époque, parmi les Quraychites, aussi bien sur le plan de la lignée que de la position. Lorsqu'on demanda sa main pour Abd Allah Ibn Al-Muttalib, elle fit tout simplement de l'ombre aux autres jeunes filles Quraychites, autant par sa beauté physique que par ses qualités morales et ses vertus.

Sur la plan religieux, selon certains historiens, Âmina ne partageait pas les croyances polythéistes de ses concitoyens, à l'instar de l'un de ses ancêtres du nom d'Abû Kabacha (2), qui renia les croyances idolâtres des Quraychites et les prit en dérision en adorant les planètes comme le faisaient les Arabes à cette époque là. Âmina voyait elle aussi, avec scepticisme et étonnement ces idoles entourant la Ka'ba, à qui les habitants de la Mecque vouaient un culte sacré, sans savoir qu'elle serait la mère de celui qui les détruirait, pour restaurer le culte monothéiste pratiqué par ses ancêtres Abraham ('alayhi salam) et Ismaël ('alayhi salam) ainsi que par tous les Prophètes d'Allah.

Abû Nu'aym rapporte dans son livre " Les preuves de la prophétie ", avec un isnâd [référence] faible, que la mère d'Umm Samâ'a a dit : " J'étais aux côtés d'Âmina, la mère du Prophète ﷺ, lors de ses derniers moments. Muhammad était alors un petit garçon âgé de 5 ans. En le regardant, elle récita ces quelques vers :

" Allah a fait de toi un garçon béni,

Ô fils de celui qui sur le lieu de l'oracle funeste n'a pas péri,

Car du Roi Bienfaisant, il reçut l'appui.

Par le sort des flèches, la rançon eut au matin un prix,

Soit à sacrifier cent chameaux de la prairie.

Et si ce que j'ai vu en rêve devient réalité,

A toutes les créatures, tu seras envoyé.

De la part du Possesseur de la Majesté et de la Générosité,

Pour définir le licite et l'illicite, tu sera envoyé.

Tu seras messager pour amender et instaurer l'Islam,

La religion de ton père bienfaisant Abraham.

Allah t'interdira le culte des idoles infâmes,

Dès lors, ne te joins pas à ceux qui les acclament ".

Après avoir rapporté ces propos, le savant As-Suyûtî a fait le commentaire suivant : " Il est aisé de constater que les propos que tient ici Âmina contiennent d'une part, la condamnation du culte des idoles et, d'autre part, la connaissance de la religion d'Abraham ('alayhi salam). Mais aussi celle de la prophétie de son fils, envoyé par Allah, le Possesseur de la Majesté et de la Générosité, avec l'Islam. Tous ces propos sont contraires au polythéisme ".

- Fin de citation -

(1) Chez les anciens Arabes, les femmes de noble descendance se voilaient pour sortir, et seules les femmes du commun et les esclaves pouvaient sortir dévoilées. A l'avènement de l'Islam, le port du voile devint obligatoire pour toutes, selon des injonctions coraniques, et ce dans un but de pudeur et de chasteté.

(2) C'est pour cela que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) était appelé "péjorativement" Ibn Abî Kabcha [le fils d'Ibn Kabcha] par les idolâtres qui le comparaient à Abî Kabcha qui avait renié leurs croyances à l'époque préislamique.