Commentaires 40 Hadiths - An-Nawawî

D'après Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée), l'Envoyé d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa sallam) a dit :

Allah dit : " Quiconque entre en hostilité contre l'un de Mes proches, Je lui déclare la guerre. Il n'est pas de meilleur moyen pour Mon serviteur de s'approcher de Moi que d'exécuter ce que Je lui ai imposé. Mon serviteur ne cesse de s'approcher de Moi par des actes surérogatoires si bien que Je l'aime. Lorsque Je l'aime, Je deviens son ouïe qui lui permet d'entendre, sa vue qui lui permet de voir, sa main qui lui permet d'attaquer, son pied qui lui permet de marcher. S'il Me demande quelque chose, Je le lui donne, s'il demande refuge auprès de Moi, Je le lui accorde. Je ne retarde jamais autant d'entreprendre un acte que celui de cueillir l'âme du croyant qui déteste la mort et de Ma part, Je déteste de lui faire du mal ".

(Rapporté par Bukhâri 6502)

Ce hadith est un hadith divin (qûdsi) où le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) rapporte les paroles d'Allah même.

Les bien-aimés d'Allah sont ceux qui ont la foi et qui Le craignent, le Très Haut a dit, en effet : " En vérité, les bien-aimés d’Allah seront à l’abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés, ceux qui croient et qui craignent [Allah] " (Coran 10:62-63). Celui donc qui se montre hostile aux bien-aimés d'Allah, qu'il s'attende à la guerre que lui fera Allah.

Dans ce hadith, Allah le Très Haut rappelle ce grâce à quoi on peut atteindre le rang de bien-aimé (awliyâ’). Il a dit, en effet : " Mon serviteur de s'approcher de Moi que d'exécuter ce que Je lui ai imposé ". C'est à dire qu'il n'y a pas une chose par laquelle un serviteur adore Allah, qui Lui est plus aimable que ce qu'Il lui a imposé, car l'adoration c'est l'acte de se rapprocher d'Allah. Deux rak'ats obligatoires par exemple, sont plus aimables à Allah que deux rak'ats surérogatoires. Un dirham d'aumône légale (zakât) est plus aimable à Allah qu'un dirham donné en simple aumône (sadaqa). Le pèlerinage est plus aimable à Allah qu'un pèlerinage surérogatoire, le jeûne du mois de ramadan est plus aimable à Allah qu'un jeune surérogatoire.

Mon serviteur ne cesse de s'approcher de Moi par des actes surérogatoires, ceci après avoir accompli les oeuvres imposées. Si bien que Je l'aime. Le fait de se rapprocher d'Allah est une cause de Son amour.

Lorsque Je l'aime, Je deviens son ouïe qui lui permet d'entendre. Il le dirige bien dans ce qu'il entend. Il n'entend désormais que ce qui est bien. Cela ne signifie pas qu'Allah est réellement son ouïe par laquelle il entend, car l'ouïe, s'agissant de l'homme, est un attribut créé. Il en va de même pour sa vue qui lui permet de voir. Allah le guide dans ce qu'il voit, il ne voit en effet que ce qui est bien et ne regarde que ce qui est bien. De même pour sa main. Il l'oriente dans les oeuvres faites par sa main, il n'oeuvre que dans ce qui est bien. Idem pour son pied qui lui permet de marcher. Il l'oriente dans sa marche, il ne va que vers ce qui est bien.

S'il Me demande quelque chose, Je le lui donne, s'il demande refuge auprès de Moi, Je le lui accorde. Allah informe qu'Il accorde à Son serviteur, qui se rapproche de Lui par les oeuvres surérogatoires ce qu'il désire et qu'Il le protège contre les choses qu'il redoute.

Les bien-aimés d'Allah sont les plus purs parmi Ses serviteurs, ils obéissent à Ses commandements et Lui sont fidèles. Le premier critère qu'il faut satisfaire pour être aimé d'Allah c'est la foi, le second c'est la piété.

Allah informe Ses adorateurs qu'il déclare la guerre à quiconque fait du tort à un croyant pieux ou l'agresse dans ses biens, sa vie ou son honneur.

Le meilleur acte auprès d'Allah consiste à s'acquitter des obligations et renoncer aux actes de désobéissance fait partie de l'acquittement des obligations.

Le bien-aimé occupe un degré très élevé auprès d'Allah, car il abandonne sa volonté pour s'en remettre entièrement à Allah. Il ne se venge pas pour lui-même, car Allah se venge pour lui, et se dégage de sa propre force et de sa propre puissance en s'en remettant sincèrement à Allah.

Lorsqu'on voit quelqu'un causer du tort à un bien-aimé et qu'Allah ne se hâte pas de l'accabler d'un malheur dans sa personne, ses biens ou sa progéniture, il ne faut pas en conclure qu'il a échappé à la vengeance d'Allah.