Sermons Divers

Ô assemblée des Croyants ! Cette noble Législation tient compte de toutes les situations, qu'elles soient difficiles ou aisées. Pendant les périodes difficiles, la prière de la pluie a été légiférée. Alors que pendant les périodes d'aisance, d'autres sortes d'adoration ont été légiférées, parmi elles : l'invocation.

L'imam Ash-Shâfi`î (qu'Allah l'agrée), rapporte que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) dit :

" Demandez l'exaucement de vos invocations lors du combat (lorsque les armées se font face), au moment de l'Iqâma (accomplissement de la prière), et en temps de pluie ".

(Hadith authentifié par Albanî dans Sahîh Al-Jami' 1026)

Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) dit :

" Lorsque le Prophète apercevait des nuages éparpillés à l'horizon, il délaissait ses occupations même s'il était en prière, puis disait : " Ô Seigneur ! Je me réfugie auprès de Toi contre son mal ". S'il pleuvait, il disait : " Ô Seigneur ! Rends cette pluie agréable ".

(Rapporté par Abû Dawûd)

La légitimité de regrouper deux prières fait partie des facilités qu'Allah (Exalté soit-Il) a accordées à Ses serviteurs dans ce genre de situations pénibles.

D'après Sa'îd Ibn Jubayr, Ibn Abbâs (qu'Allah l'agrée) dit :

" Le Messager d'Allah a regroupé la prière du Dohr et du Asr, ainsi que celle du Maghrib et Ishâ sans craindre un quelconque danger et sans être en voyage ".

(Rapporté par Muslim 705)

Abd Ar-Razzaq a rapporté dans son Musanaf avec une chaîne de transmission authentique : " Lors des nuits pluvieuses, les habitants de Médine regroupaient la prière du Maghrib et du Ishâ. Et Abd Allah Ibn Umar (qu'Allah l'agrée) priait avec eux sans le leur reprocher ".

La définition correcte de la pluie durant laquelle il est permis de regrouper les prières est celle qui mouille abondamment les vêtements et durant laquelle il est pénible de sortir pour se rendre à la mosquée. En cas de pluie fine et légère, ce regroupement n'est pas permis.

Cheikh Al-IslamIbn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :

" La parole d'Ibn Abbâs : Le Prophète a regroupé les prières sans telle et telle chose ne signifie pas qu'il nie que les prières puissent être regroupées pour des raisons telles que la pluie ou le vent. Mais plutôt, il atteste que le Prophète a regroupé les prières en l'absence des dites raisons. Même s'il lui est arrivé de les regroupées lorsqu'il s'est retrouvé en présence de ces situations. Donc, si le Prophète a regroupé les prières sans raisons (peur, pluie, voyage...) il est encore plus légitime de le faire en présence de ces excuses ".

- Fin de citation -

Parmi les cas qui sont liés au regroupent de deux prières :

• 1 - Le regroupement entre Dohr et le Asr. Certaines personnes autorisent le regroupement entre le Maghrib et le Ishâ, mais interdisent le fait de regrouper entre le Dohr et le Asr. Alors que le hadith de Ibn Abbâs, par lequel ils légitiment le regroupement entre le Maghrib et le Ishâ, on retrouve le bien-fondé du regroupement entre le Dohr et le Asr. Parmi les savants qui ont permis le fait de réunir entre le Dohr et du Asr en cas de pluie : Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya, Al-Qadi Abû Ya'la, Abû Al-Khattâb et un bon nombre d'autres savants. Ibn Hubayra ne cite rien d'autre que cet avis venant de l'imam Ahmad.

• 2 - Il est permis de rassembler entre deux prière, en cas de boue abondante, ou de grand vent très froid par une nuit sombre, même si cela n'est pas accompagné de pluie.

Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Le regroupement des prières est permis en cas de boue abondante, et en période de grand vend froid dans la nuit obscure, ou autres raisons semblables, même s'il ne pleut pas. Ceci est le plus juste des deux avis des savants sur cette question. Et cela est préférable pour les Croyants de réunir les prières en communs, plutôt que de prier dans leurs maisons ". 

-Fin de citation -

Donc, il est permis de regrouper les prières en cas de boue et de vent fort et glacial, même s'il ne pleut pas. Chacune de ces situation (vent, pluie) tiennent lieu de raisons justifiant le regroupement des prières. Ainsi, il n'est pas permis de regrouper deux prières en l'absence de grand vent, même s'il fait très froid. Car il est possible de se protéger du froid en se couvrant convenablement. Le regroupement n'est pas permis en l'absence de froid, même s'il y a du vent, sauf si celui-ci soulève de la terre ou de la poussière qui peut nuire au prieur. Dans ce cas, il est permis de réunir les prières car la gêne et la difficulté sont présentes.

(Voir le Sharh d'A-Moumti de son éminence Al-Uthaymine)

• 3 - Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " La formulation de l'intention (niya) n'est pas nécessaire pour accomplir le regroupement. C'est l'avis de la majorité des savants, à la lumière de la Sunna du Prophète. Il a dit aussi : Personne n'a rapporté du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) ni des Califes bien guidés qu'ils ordonnaient aux Compagnons de formuler l'intention de raccourcir ou regrouper les prières, en sachant que les prieurs n'étaient pas au courant des agissements de l'imam durant l'office. Et lorsque le Prophète ( Salla allahu 'alayhi wa sallam) raccourcissait ou regroupait la prière avec ses Compagnons, il n'ordonnait pas à l'un d'entre eux d'en formuler l'intention ".

Fin de citation.

Nous pouvons donc déduire à partir de ces informations que l'intention n'est pas obligatoire lors de la première takbira (lors de l'entrée en prière). Par contre, il est indispensable que le regroupement des prières soit accompli pour une raison valable. Le prieur peut donc formuler l'intention du regroupement après avoir terminé la première prière (après le salut), et même lors de l'accomplissement de la deuxième tant qu'il soit fait pour une raison valable. Ceci est l'avis de Cheikh Al-Uthaymine.

• 4 - Lors du regroupement des prières, est-il obligatoire de les faire suivre sans interruption, en accomplissant, par exemple, la prière du Maghrib et en la faisant suivre directement par celle du Ishâ ?

Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Le plus juste ici, est que la succession des prières n'est en aucun cas une condition de validité. Car il n'y a rien dans la Législation qui le stipule ".

- Fin de citation -

Usâma Ibn Zayd Ibn Hâritha dit :Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) déferla de Arafat et s'arrêta au col. Il urina et fit de sommaires ablutions.

" Nous allons faire la prière ? " lui dis-je. - La prière c'est pour plus loin, dit-il ".

Arrivé à Muzdalifa, il refit ses ablutions à la perfection. On fit l'iqâma de la prière d'Al-Maghrib et le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) la présida ; puis chacun fit agenouiller son chameau là où il comptait camper. Ensuite, on fit l'iqâma de la prière d'Al-Ishâ et le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) la présida sans faire de prières (surérogatoires) entre ces deux rituelles ".

(Rapporté par Bukhâri 1972)