Sahîh Al-Bukhârî & Muslim

CE HADITH RELATE

UNE HISTOIRE MAGNIFIQUE

Un roi des générations passées avait à son service un sorcier qu'il avait inclus dans son assemblée afin de l'utiliser à son profit même aux dépens de la religion car ce roi n'accordait aucune importance si ce n'est à ce qui lui était profitable. C'était un roi qui asservit les gens à sa propre adoration comme mentionné en fin du hadith.

Lorsque le sorcier fut âgé, il dit au roi : " Je suis devenu vieux, envoie-moi donc un jeune homme que j'initierai à la science de la magie ".

Il choisit un jeune homme car celui-ci est plus prompt à apprendre vu que l'instruction prodiguées à un jeune homme est celle qui persistera et ne sera pas oubliée. C'est pour cela que l'apprentissage durant la jeunesse est de loin préférable à celui durant l'âge adulte bien qu'en toute circonstances, il y a du bien.

L'apprentissage durant la jeunesse présente deux avantages et même plus :

• Le premier avantage est que le jeune, dans la plupart des cas, est plus rapide dans la mémorisation que l'adulte vu que le jeune dispose d'un esprit vide, n'ayant aucun souci le préoccupant.

• Le second avantage est que ce qu'apprend le jeune persistera tandis que ce qu'apprend l'adulte sera oublié. C'est pour cela que la sagesse connue auprès des gens est la suivante : " L'apprentissage dans la jeunesse est telle la gravure dans la pierre ", cela ne s'efface pas.

• Il y a un troisième avantage : Le jeune instruit dès le début prendra la science comme une habitude et seconde nature. Ce sera une caractéristique avec laquelle il a grandi et avec laquelle il vieillira.
  

Ce sorcier donc était vieux et âgé, il a expérimenté la vie et connaît les choses. Il demanda au roi de lui choisir un jeune homme qu'il initiera à la magie. Il lui en envoya un et lui apprit ce qu'il lui apprit. Mais Allah voulut du bien pour ce jeune homme.

Le jeune homme passa un jour par la retraite d'un moine, il entendit ses propos et fut séduit par son enseignement. Ce moine [un ascète] adorait Allah (Glorifié et exalté soit-Il), il ne s'exprimait qu'en bien. Il se peut qu'un ascète soit savant mais vu son degré prééminent d'adoration, il reçoit l'appellation de son caractère dominant qui est l'ascétisme.

Il fut donc séduit. Chaque fois que le jeune homme quittait sa famille, il s'arrêtait chez le moine et tardait à se rendre chez le sorcier.

Le sorcier se mit à le battre à cause de cela : " Pourquoi tardes-tu ? " Le jeune se plaignit auprès du moine du comportement du sorcier envers lui le battant lorsqu'il tardait.

Le moine lui conseilla une solution lui permettant d'y remédier : " Si tu te rends chez le sorcier et que tu crains qu'il ne te punisse, dis que ta famille t'a retenu, que tu as tardé chez eux. Et lorsque tu te rends chez ta famille, dis que le sorcier t'a retenu. Ainsi, tu éviteras ceux-là et celui-ci ".

Il apparaît que le moine [et Allah sait mieux] lui ordonna cela bien que c'était un mensonge. Il se peut qu'il considérait que l'avantage prévalait sur le méfait de ce mensonge alors qu'il pouvait donner une autre interprétation.

Le jeune s'exécuta. Il se rendit chez le moine et écoutait son enseignement puis se rendait chez le sorcier. Lorsque celui-ci désirait le punir à cause de son retard, il prétextait que sa famille l'avait retenu et lorsqu'il retournait auprès de sa famille après avoir tardé chez le moine, il prétextait que le sorcier l'avait retenu.

Un jour, il trouva une bête énorme (le hadith ne précise pas de quelle bête il s'agit) qui empêchait les gens de passer, ceux-ci ne trouvaient aucun moyen de s'échapper. Or, le jeune homme voulut se prêter à un test pour savoir qui du moine ou du sorcier était le meilleur. Il prit une pierre et invoqua Allah (Glorifié et exalté soit-Il) en disant que si la cause de l'ermite était meilleure, qu'Il tue cette bête avec cette pierre. Il lança la pierre et tua sur le coup la bête, les gens purent poursuivre leur chemin.

Le jeune homme sut alors que la cause du moine était meilleure que celle du sorcier, c'est une chose sur laquelle il n'y a pas le moindre doute vu que le sorcier est soit un oppresseur injuste soit un mécréant polythéiste. S'il s'aide dans sa magie des démons en se rapprochant d'eux, en les adorant et en les invoquant, il est mécréant polythéiste. Et s'il ne fait pas cela, mais se montre injuste envers les gens en leur causant du tort avec sa magie, c'est un oppresseur injuste.

Quant au moine, s'il adore Allah avec science, il est guidé, mais s'il présente quelque ignorance et égarement, son intention est bonne même si son acte est mauvais.

Quoiqu'il en soit, le jeune homme informa le moine de ce qui s'était passé, il lui dit : " Aujourd'hui, tu es meilleur que moi " car le jeune homme avait invoqué Allah qui l'a exaucé.

Tel est le bienfait d'Allah envers Son adorateur, lorsque la personne doute d'une chose puis demande à Allah un signe lui permettant de voir la nature réelle de celle-ci, Allah la lui montre, c'est un bienfait de Sa part.

De là, la prière de consultation fut instaurée pour la personne lorsqu'elle décide d'une chose mais que cette dernière lui pose problème : y a t-il du bien de s'y lancer ou le bien consiste t-il à la délaisser ? Lorsque l'on consulte Allah avec sincérité et foi, Allah lui indiquera si le bien consiste à aller de l'avant ou à délaisser l'affaire, soit par quelque chose qu'il ressentira dans le cœur élargissant sa poitrine dans telle décision soit par la vision qu'il verra en rêve ou encore suite à la consultation d'une tierce personne ou toute autre chose.

Ce jeune homme avait le prodige de guérir les muets et les lépreux, c'est à dire qu'il invoquait Allah en leur faveur d'où ils guérissaient. C'était un prodige octroyé par Allah en sa faveur.

Cela n'est pas semblable à Îsâ, fils de Maryam, qui touchant l'invalide guérissait. Ce jeune invoquait Allah qui l'exauçait. C'est par son invocation qu'il guérissait les muets et le les lépreux.

Ensuite, le moine informa le jeune qu'il serait éprouvé, il lui demanda aussi de ne pas indiquer le lieu de sa retraite s'il était torturé.

Ce jeune homme avait la faculté d'être exaucé par Allah, lorsqu'il L'invoquait, Il acceptait sa demande.

Le roi avait un courtisan qui était aveugle, cette personne apporta de nombreux cadeaux au jeune homme, il avait entendu parler de lui. Il lui dit : " Tout ceci est à toi si tu me guéris ". Et lui de répondre : " En fait, c'est Allah qui te guérira ".