La Civilisation arabo-musulmane

Le Messager d'Allah ﷺ compatissait même à la peine d'un petit enfant qui venait de perdre son animal de compagnie et il le consolait avec des paroles bienveillantes comme le hadith suivant :

Anas (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit : Un jour, le Prophète ﷺ entra chez Oum Soulaym [la mère de Anas). Elle avait un fils d'Abû Talha surnommé Abû Umayr avec qui le Prophète ﷺ plaisantait souvent. En entrant, celui-ci vit Abû Umayr triste. Il demanda :

" Pourquoi Abû Umayr est-il triste ? "

Ils répondirent : " Son petit oiseau avec lequel il jouait est mort ! "

Le Prophète ﷺ alla consoler l'enfant et il lui a dit  :

" Ô Abû Umayr ! Qu'a fait le petit oiseau ? "

(Rapporté par Bukhâri)

Les Compagnons du Messager d'Allah ﷺ ont été éduqués sur ces principes de compassion, de gentillesse et de miséricorde envers les animaux.

Notamment, Umar Ibn Al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui) veillait particulièrement au bien être de ceux-ci. Il craignait même d'être interrogé par Allah, le Jour de la Résurrection, si une bête venait à se casser la patte en tombant dans un trou sur un chemin, ou une route, dont il aurait négligé l'entretien et pour lequel il serait tenu pour responsable !

Lorsque Abû Dardâ (qu'Allah soit satisfait de lui) sut que les derniers instants de son chameau étaient arrivés, il alla le voir et lui dit :

" Ô Damûn ! Je t'en prie, ne te plaint pas de moi auprès de ton Seigneur et ne me demande pas de compte auprès d'Allah. En effet, j'ai toujours fait en sorte de ne jamais te charger plus que tu pouvais supporter ".

(Rapporté par Abû Hasan dans Al-Akhimî 1/63)

Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) était toujours accompagné de sa petite chatte qu'il portait sur son épaule, d'où son surnom : " Le père de la petite chatte ".

En arabe le mot Hirr, signifie : chat, matou. Et le mot Hurayr, qui est le diminutif signifie : chaton. D'où Hurayra qui signifie : une petite chatte.

Le pieux calife Umar Ibn Abd Al-Azîz (qu'Allah soit satisfait de lui) n'hésitait pas à sanctionner toute personne qui se comportait mal avec sa bête en l'affamant, la frappant ou en la surchargeant. Par la suite, de nombreuses fondations venant en aide aux animaux virent le jour dans les territoires musulmans. A Damas, il y avait en autres : Le Pré Vert ou la Prairie Verte [Al-Marj Al-Akhdar] pour les chevaux infirmes. Certaines s'occupaient de chameaux et d'autres prenaient en charge les chats errants. Il serait bien trop long de tous les citer ici.

Et pendant ce temps là, en Europe, le chat noir était assimilé au serviteur du Diable. Au Moyen-Âge, il n'était pas rare que le propriétaire d'un chat noir était condamné au bûcher en même temps que son chat. Au début du XIVe siècle, le pape Innocent VII [puis à sa suite Innocent VIII] fit passer des décrets qui se traduisirent par une intense campagne de persécution à l'égard des chats noirs et des sorcières. Le comble, c'est qu'au même moment, au XIVe siècle, la Peste Noire ou la Grande Peste Bubonique ravagea l'Humanité entre 1346 et 1350, au moins un tiers de la population européenne fut décimée, soit environ 25 millions de personnes. Cette peste resta endémique pendant trois siècles ! Elle se propagea à cause des puces du rat. Malgré les croyances de l'époque, le chat ne jouait aucun rôle dans la transmission de la peste. En revanche, comme il était massacré, la maladie se répandit davantage car le rat n'avait plus de prédateur. Le pire est que le chat fut accusé à tort d'être le responsable de la peste. Sans ces croyances absurdes, l'épidémie n'aurait pas duré aussi longtemps. Notamment, le maire de Londres de l'époque appela au massacre de tous les chats. Sans le savoir, il facilita la propagation de la maladie. A cette époque, en Occident le seul animal qui n'était pas soupçonné était le rat ! Alors qu'en Orient et depuis longtemps, les personnes savaient que cet animal était associé à la peste. Malgré les risques encourus, certains paysans avaient conservé leurs chats. Ces gens-là échappèrent à l'épidémie car les chats avaient joué leur rôle dans la chaine alimentaire en éliminant et éloignant les rongeurs.

Nous voudrions conclure ce chapitre avec une parole de cheikh Al-Albânî extraite de son livre " As-Silsilah as-Sahîhah " sous le chapitre : " La douceur envers les animaux ". Après avoir rapporté une série de hadiths et d'anecdotes authentiques concernant notre sujet abordé ici, il effectue le commentaire suivant en guise de conclusion :

" Voilà quelques récits que j'ai pu trouver. Ils indiquent le haut degré d'influence que les recommandations prophétiques avaient sur les premiers musulmans en ce qui concerne la douceur à l'égard des animaux, même si en réalité il ne s'agit là, que d'une partie infime parmi les nombreux récits rapportés à ce sujet. En ce sens, on s'aperçoit clairement que l'Islam a instauré la notion de bienfaisance et de bienfaisance à l'égard des animaux, contrairement à ce que pourraient croire à tort les personnes qui ignorent totalement la réalité de l'Islam.

En effet, certains pensent que ces valeurs ont été instaurés par les Européens. En réalité, les Européens ont hérité cela des premiers musulmans et par la suite, ils ont développé cette notion pour en faire un code de règlementation bien précis qui fut ensuite adopté par leur gouvernement, au point où le respect des animaux est devenu une caractéristique propre à ces pays de nos jours (*).

Ainsi, beaucoup d'ignorants pensent que cette valeur leur est propre, trompés par le fait qu'ils ne voient quasiment pas ce genre de réglementation mise en pratique, ne serait-ce dans un seul pays musulman, alors que ce sont ces mêmes musulmans qui devraient être le plus dignes de cette vertu ! "

- Fin de citation -

(*) Notamment, en France avec des associations telles : 30 Millions d'Amis, la Ligue de Protection des Oiseaux, la Société Protectrice des Animaux, etc. qui œuvrent au bien être animal et à sa protection.