Ainsi était Muhammad le Messager d'Alla

Le sceau (al-khâtam) est un anneau comportant une pierre montée en chaton. Si cet anneau n'en comporte pas, cela est uniquement considéré comme un bague (fatkhah). Ce chapitre est consacré au sceau que le Messager d'Allah ﷺ portait à la main : sa description, sa gravure et d'autres choses encore.

Notre Prophète ﷺ adopta tardivement un sceau, après son émigration : à la fin de l'an 7 de l'Hégire, lorsqu'il commença à écrire aux rois pour les inviter à la religion d'Allah (Glorifié et exalté soit-Il). Lorsqu'il voulut écrire aux Byzantins, on lui dit qu'ils ne lisaient que les missives scellées, et c'est pourquoi il adopta dès lors un sceau.

C'est la raison pour laquelle certains savants ont dit concernant le fait de porter un sceau que cela ne devait être fait qu'en cas de nécessité, pour un juge ou un responsable ayant besoin d'un sceau. Pour ceux-ci, le sceau est une Sunna. Par contre, si cela est fait sans nécessité, cette pratique est uniquement permise.

- Anas Ibn Mâlik rapporte :

" Le sceau du Prophète ﷺ était d'argent et sont chaton provenait d'Abyssinie ".

(Rapporté par Muslim 2094)

" Le sceau du Prophète ﷺ était d'argent " ce qui indique qu'il est permis à l'homme de porter un sceau en argent.

" et son chaton provenait d'Abyssinie ". Le chaton est l'emplacement comportant la gravure du sceau. Celui du Prophète ﷺ était une pierre venant d'Abyssinie. On peut également penser que sa forme et la manière dont il était gravé était typique de e qui se pratiquait en Abyssinie.

- Ibn Umar rapporte :

" Le Prophète ﷺ adopta un sceau en argent. Il s'en servait pour sceller ses missives, mais il ne le portait pas à la main ".

(Rapporté par Ahmad 2/68)

Ceci s'oppose aux nombreux hadiths qui indiquent que le Prophète ﷺ portait à la main son sceau. Certains savants ont donné une explication conciliant tous ces hadiths et d'autres ont établi que cet ajout s'opposait à des formulations plus authentiques.

On a également dit que le Prophète ﷺ possédait plusieurs sceaux et qu'il en portait certains à l'exclusion d'autres. Il a pu ne pas le porter à la main en raison du fait que ce sceau ait été fait d'argent pour, ou plus encore parce qu'il était mélangé à une matière qu'il n'est pas permis de porter, comme le fer par exemple.

L'imam Ahmad (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit : " Le Prophète ﷺ possédait un sceau en fer comportant de l'argent, puis il le jeta ".

Al-Hâfidh Ibn Rajab (qu'Allah soit satisfait de lui) dit dans son ouvrage Ahkâm Al-Khawâtîm : " Il se peut qu'il soit question du sceau avec lequel il scellait et qu'il ne portait pas, ainsi qu'il est mentionné dans le hadith d'Ibn Umar qu'At-Tirmidhî rapporte dans As-Shamâ'il, s'il est établi ". Il fait allusion à ce hadith. Si cet ajout : " mais il ne le portait pas à la main " est établi, il doit être compris dans un cadre spécifique.

- Anas Ibn Mâlik rapporte :

" Le sceau du Prophète ﷺ était d'argent, tout comme son chaton ".

(Rapporté par Bukhâri 5870)

Les propos d'Anas : " tout comme son chaton " s'opposent à ce qu'il dit dans le hadith précédent : " son chaton provenait d'Abyssinie ". Certains savants ont concilié les deux en disant qu'il était typique d'Abyssinie dans sa forme et sa gravure. On a également dit, afin de concilier les hadiths, que le Prophète ﷺ en possédait deux : un sceau dont le chaton était d'Abyssinie et un autre dont le chaton était d'argent.

- Anas Ibn Mâlik rapporte :

" Lorsque le Messager d'Allah ﷺ voulut écrire des missives aux non-Arabes, on lui dit : " Les non-Arabes n'acceptent que les missives scellées ". Il fit donc façonner un sceau dont je vois encore la blancheur dans sa paume ".

(Rapporté par Bukhâri 5875 et Muslim 2092)

Ce hadith indique la raison pour laquelle le Prophète ﷺ adopta un sceau. Il ne le fit que lorsqu'il voulut envoyer des missives aux rois, à la fin de l'an 6 de l'Hégire, à son retour d'Al-Hudaybiyyah. On lui dit que les rois non-Arabes, ainsi que leurs dignitaires, n'acceptaient de missives que si elles étaient scellées par son expéditeur.

Le terme ('ajam) désigne les non-Arabes et le verbe (khatama) l'action de sceller, d'estampiller.