Sharh As-Sunnah - Al-Barbahârî

L'imam Al-Hasan Ibn Alî Al-Barbahârî (qu'Allah lui fasse Miséricorde) a dit : " Combattre le dirigeant et se révolter contre lui n'est pas permis, même s'il s'agit d'un tyran. Parce que le Messager d'Allah ﷺ a dit à Abû Dharr Al-Ghifârî : " Patiente, même s'il s'agit d'un esclave Abyssin ". Et sa parole aux Ansârs : " Patientez jusqu'à ce que l'on se rencontre au bord du bassin ". Combattre le dirigeant ne fait pas partie de la Sunna, car cela mène à la corruption de cette vie et de la religion ".

Il n'est permis à personne de se révolter contre le dirigeant et de prendre les armes contre lui parce qu'il en résulte de grands maux.

Sa parole : " Combattre le dirigeant et se révolter contre lui n'est pas permis, même s'il s'agit d'un tyran ". C'est à dire qu'il est interdit de combattre le dirigeant comme le font les Khawârij.

" Même s'il s'agit d'un tyran ". C'est à dire que même s'il commet de l'injustice et de la tyrannie, il faut patienter sur cela, car patienter sur l'oppression et l'injustice du dirigeant (quelles que soient les nuisances) est moindre que les nuisances qui risquent d'avoir lieu en cas de révolte. La nuisance en patientant et obéissant au tyran est plus supportable que les nuisance causées par la révolte. Il ne fait nul doute que l'un des principes de l'Islam est " Supporter le moindre de deux maux afin d'empêcher quelque chose de pire ".

Usayd Ibn Al-Hudayr (qu'Allah l'agrée) rapporte que le Prophète ﷺ dit aux Ansârs :

" Vous verrez certes de l'égoïsme après moi. Patientez jusqu'à ce que l'on se rencontre au bord du bassin ".

(Sahîh Bukhâri 2/837 n°2247 et Muslim 3/1474 n°1854)

Il leur recommanda la patience bien qu'ils verront l'égoïsme, l'appropriation de richesses sans droit tout en les en excluant. Il leur conseilla donc de patienter pour empêcher l'arrivée d'un plus grand mal.

Sa parole : " Parce que le Messager d'Allah ﷺ a dit à  Abû Dharr Al-Ghifârî : " Patiente, même s'il s'agit d'un esclave Abyssin ". C'est à dire que le dirigeant ne doit pas être traité avec dédain, même s'il n'a pas belle apparence, même s'il est de couleur noir et même s'il n'est pas Arabe. Parce que la considération est pour sa position de Calife et d'imam et non pour sa propre personne. Il faut donc lui obéir tant qu'il est Musulman. Il ne faut pas chercher dans son apparence ce qui ne plaira pas à celui qui regarde, du fait de sa laideur, vieillesse ou d'un défaut physique. " Un esclave amputé ". Rien de ceci ne justifie de révolte contre lui-même s'il est malade ou d'une santé fragile. Tant que le serment d'allégeance est confirmé, il faut patienter avec lui, l'écouter et lui obéir, même s'il a ces caractéristiques.

Sa parole : " Combattre le dirigeant ne fait pas partie de la Sunna ". Combattre le dirigeant ne fait pas partie de la Sunna prouvée du Prophète ﷺ. Cela ne peut être trouvé dans aucun hadith faible, bon ou authentique. Il n'existe aucun hadith dans la Sunna qui indique la permission de combattre un dirigeant Musulman, même s'il est pécheur, injuste et oppresseur ou qu'il détourne les biens. Il n'est pas permis de se révolter contre lui. En fait, tous les hadiths indiquent de patienter dans ce cas et l'interdiction de se révolter contre lui. Cela ne signifie pas que le dirigeant ne doive pas être conseillé. Il doit l'être en secret, que cela se passe entre lui et le conseiller. Celui qui a une nasîhah (conseil sincère) doit la donner au dirigeant, comme le dit le Prophète ﷺ :

" La religion est la sincérité ".

Nous dîmes : " Envers qui ? "

Il dit : " Envers Allah, Son Livre, Son Messager, les dirigeants des Musulmans et les gens de la Sunna ".

(Sahîh Muslim 1/74 n°55 de Tamîn Ad-Dârî)

Cela ne signifie pas qu'il ne doit pas être conseillé ou qu'il doit être laissé à lui-même. Au contraire, il est obligatoire de lui montrer et de le conseiller. Il fait partie de ses droits sur les savants, ses sujets, l'organe consultatif et des gens d'opinion qu'ils le conseillent.

" Combattre le dirigeant ne pas partie de la Sunna ". C'est à dire qu'il n'existe aucune preuve authentique ou faible qui permette de combattre le dirigeant Musulman. Au contraire, il s'y trouve ainsi que dans le Coran, l'ordre de lui obéir.

" Ô les croyants ! Obéissez à Allah et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détienne le commandement ".

(Coran 4:59)

Regardez la parole d'Allah : " ceux d'entre vous ". Elle signifie tant qu'il est Musulman et il est obligatoire de lui obéir.

Sa parole : " parce que cela mène à la corruption de cette vie et de la religion ". Lorsque le dirigeant est combattu, la corruption se répandra là où la communauté Musulmane sera sans dirigeant. L'anarchie se répandra et pavera la voie aux ennemis pour l'emporter sur les Musulmans et les amener à négliger leur religion. Car personne n'appliquera les peines légales, ne fera appliquer la loi du talion, ne jugera par les règles de la Charia et ne rendra leurs droits à qui ils appartiennent. Personne ne s'occupera des affaires judiciaires. Dans cet état, la religion sera corrompu, la chaos et la corruption se répandront, la main du voleur ne sera pas tranchée et donc des biens seront perdus. Les voleurs de grands chemins ne seront pas stoppés et les routes s'en trouveront désertées. Qui est celui en charge de cela ? Celui qui détient le pouvoir. Ceci fait partie des fonctions de l'autorité. Personne d'autre ne peut s'en charger, même si tous les gens s'unissaient, ils ne pourraient s'en occuper. Le chaos régnerait sans arrêt.