Sourate 16 An-Nahl

" Il en est ainsi, parce qu'ils ont aimé la vie présente plus que l'Au-delà. Et Allah, vraiment, ne guide pas les gens négateurs. Voilà ceux dont Allah a scellé les cœurs, l'ouïe, et les yeux. Voilà les insouciants. Nul doute que dans l'Au-delà, ils seront les perdants ".

(Coran 16:107-109)

Dans ces versets, le Très Haut nous informe que quiconque renie Allah après avoir fait acte de foi et de clairvoyance et ouvre délibérément son cœur à la mécréance, mérité Son courroux ainsi qu'un châtiment terrible dans l'Au-delà.C'est qu'après avoir pris connaissance de la fois, les apostats s'en sont détournés et ont troqué la vie de l'Au-delà contre celle d'ici-bas. Leur amour pour la vie présente, est tel qu'ils ont apostasié.Allah a privé ainsi leurs cœurs de Sa guidance sur la voie de la religion, si bien que leurs cœurs désormais scellés, ne leur sont d'aucun profit.Il a également scellé leur ouïe et leurs yeux de telle sorte qu'ils ne leur sont d'aucune utilité, puisqu'ils ne peuvent prétendre ce qui est requis d'eux. "Nul doute " que ceux qui présentent ces caractéristiques et il est certain " que dans l'Au-delà ils seront les perdants ". C'est à dire : qu'ils ont causé au Jour de la Résurrection, leur propre perte ainsi que celle de leurs familles.

Quant au segment : " Sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de sérénité de la foi ", il exprime une exception qui concerne celui qui, sous la contrainte physique, mécroit verbalement en prononçant oralement son adhésion aux convictions des associants cependant que son cœur, serein dans la foi qu'il a en Allah et en Son Messager, demeure rebelle à ce que sa bouche prononce.

Selon une version, ce verset a été révélé au sujet de Ammâr Ibn Yâsir (qu'Allah l'agrée) qui avait été torturé par les polythéistes en vue de lui faire renier sa foi en Muhammad ﷺ, et qui finit par accéder à leur demande sous la contrainte. Lorsque par la suite il vint s'en excuser au Messager d'Allah ﷺ, le Très Haut fit descendre ce verset.

Les érudits conviennent qu'il est permis à une personne qui y est contrainte, de renier sa foi pour avoir la vie sauve, de même qu'il lui est permis de refuser d'apostasier, malgré les violences qu'on pourrait exercer sur elle, comme ce fut le cas de Bilâl (qu'Allah l'agrée) qui refusa d'associer des divinités à Allah au moment où, exposé à une chaleur torride, il fut contraint par les associants à supporter le poids d'un rocher qu'ils avaient posé sur sa poitrine. Malgré ces tortures, il ne cessa de répéter : " Allan est Unique ! Unique ! " et de leur déclarer : " Par Allah, si je connaissais une parole susceptible de vous mettre en colère plus encore, je la prononcerais ".

Ce fut également le cas de Habîb Ibn Zayd Al-Ansâri (qu'Allah l'agrée) : chaque fois que Musaylima le menteur lui demandait : " Reconnais-tu que Muhammad est le Messager d'Allah ? ", il lui répondit : " Oui ", mais lorsqu'il lui demandait : " Reconnais-tu que je suis le Messager d'Allah ? ", il lui rétorquait : " Je n'entends pas ". Quand bien même Musaylima entreprit de le découper vivant en morceaux, il refusa d'obtempérer.

Ikrima a dit : " On avait amené à Alî (qu'Allah l'agrée) des apostats et il les fit brûler. En apprenant cette nouvelle Ibn Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) dit : " Si c'eût été moi, je ne les aurais pas fait brûler parce que l'Envoyé d'Allah ﷺ l'a défendu lorsqu'il a dit : "N'infligez pas le châtiment d'Allah ", et je les aurais fait mettre à mort à cause de ces paroles de l'Envoyé d'Allah ﷺ :

" Quiconque change sa religion, tuez-le ".

(Rapporté par Bukhâri 6922)

Lorsqu'on informa Alî des propos d'Ibn Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) il dit : " Malheur à la mère d'Ibn Abbâs ! "Il ressort de cela qu'il vaut mieux demeurer fidèle à l'Islam, quitte à le payer de sa vie.