L'Invocation, concept etc... - Al-Hamad

Plusieurs irrégularités peuvent entacher l'invocation et relèvent toujours du chapitre de la transgression dans l'invocation.

Ibn Al-Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) dans Badâ'i Al-Fawâ'id a dit :

" Toute demande contraire à la sagesse d'Allah ou comportant la transgression de Sa législation et de Ses ordres ou opposé à des informations qu'Il a révélées, est certes une transgression qu'Allah réprouve autant qu'Il réprouve son auteur ".

- Fin de citation -

Quelques formes d'erreurs et de transgressions qui surviennent dans l'invocation.

Lorsque l'invocation est entachée de polythéisme : C'est le cas lorsque l'invocation est adressée à un autre qu'Allah, qu'il s'agisse d'un homme, d'une pierre, d'un arbre, d'un djinn... Ce type de transgression est la plus grave qui puisse entacher l'invocation. En effet, l'invocation est un acte d'adoration et la vouer à un autre qu'Allah un acte de polythéisme. Or, le polythéisme est le péché le plus grave.

Se recommander à Allah de manière hérétique dans l'invocation : Tel est le cas de ceux qui se recommandent à Allah de la personne du Prophète ﷺ ou de son prestige dans leurs invocations. Cette manière de se recommander à Allah est hérétique. Or, la foi consiste à suivre et non à innover. Quant à l'innovation, elle est le courrier de la mécréance. (VoirQa'îda Jalila fi at-Tawasul wal-Wasilap.160-170 d'Ibn Taymiyya)

Souhaiter la mort et invoquer Allah pour cela : D'aucuns ont tendance à souhaiter la mort chaque fois qu'ils se trouvent accablés par des épreuves. Ils vont même jusqu'à demander à Allah de les faire passer de vie à trépas. C'est là une erreur.

Qays Ibn Hâzim (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit :

" Je rendis visite à Ibn Khabbâb et le trouvai qui s'était fait cautériser à sept reprises au niveau de l'abdomen. Quand il me vit, il me dit : " Si le Prophète ﷺ ne nous avait interdit d'invoquer la mort, je l'aurais fait ".

(Rapporté par Bukhâri 6350 et Muslim 2681)

Anas Ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Prophète ﷺ a dit :

" N'invoquez jamais la mort à cause d'un mal qui vous frappe. S'il le faut, dites : " Seigneur ! Puisses-Tu me faire vivre aussi longtemps que la vie me sera meilleure que la mort et me faire mourir si la mort m'est meilleure que la vie ".

(Rapporté par Bukhâri 6351 et Muslim 2680)

Commentant ce hadith, cheikh Abd Ar-Rahmân Ibn Nâsir As-Sadî dansBahjat Qulûb al-Abrâr (Explication de 99 hadiths concis)a dit :

" Il est interdit de souhaiter la mort lorsqu'on est frappé par un malheur, qu'il s'agisse d'une maladie, une indigence, une peur, une quelconque adversité, un péril, etc. Ce type de souhait a en effet plusieurs inconvénients :

• Il nous amène à céder à la colère et l'angoisse là où l'on doit faire montre de patience et de diligence.
• Il suscite l'abattement ainsi que la faiblesse et la paresse et conduit au désespoir. Or le musulman doit plutôt lutter autant que possible, contre ces fléaux et se forger un caractère à même de surmonter les épreuves. Épreuves que l'on ne saurait surmonter sans la grâce divine et les actions utiles qui découlent de la force de caractère.
• Il témoigne de notre ignorance et manque de discernement. Ne sachant pas en effet le sort qui nous attend après la mort, on ignore si la mort ne sera pas le prélude à un supplice pire que les difficultés que l'on endure sur le moment.
• La mort implique la fin des bonnes œuvres que le musulman est en train d'accomplir. Il est donc inconcevable que le croyant souhaite la fin de ces bonnes œuvres dont le moindre atome a plus de valeur que le monde entier et tout ce qu'il contient. Citons seulement parmi ces bonnes œuvres, l'endurance face aux peines que l'on subit. En effet, Allah récompense pleinement les endurants sans qu'ils aient à subir le moindre jugement ".

- Fin de citation -