Les Mérites Prière de l'Aube

Le terme arabe salat recouvre moult sens : l'invocation, la demande de pardon, la miséricorde, le lieu de culte, etc.

Lorsque ce terme est employé par le musulman, il renvoie à la prière, cette pratique adorative qui constitue le pilier essentiel de l'Islam.

La Salat est une adoration indispensable à l'être humain, car elle est l'échelle que celui-ci emprunte pour découvrir les cimes de la paix intérieure et se refaire une santé spirituelle.

Son âme revivifiée, à la suite de la prière, l'homme peut à nouveau faire face aux épreuves et aux difficultés de la vie, avec discernement et patience.

La salat revêt une importance primordiale en Islam.

Elle est le second pilier, la première chose dont le serviteur devra rendre des comptes au Jour de la Résurrection, le signe distinctif des Croyants, la preuve que le serviteur aime Son Seigneur. Celui qui la préserve sauvegarde sa foi, et la place de l'Islam dans son coeur sera égale à celle qu'y occupe la prière.

Par ailleurs, le musulman sain d'esprit ne peut, en aucun cas, en être dispensé, quelle que soit sa situation: résidence, voyage, guerre, maladie.

Enfin, celui qui abandonne la prière brise le lien entre lui et Son Seigneur et ne jouit plus de Sa protection.

Rappelons que la prière fit la dernière recommandation de l'Envoyé de Dieu (saws) à l'adresse de sa communauté.

La prière parfaitement accomplie permet au fidèle d'être moins sujet à l'angoisse et à la mélancolie causées par les épreuves de ce monde qui peuvent être très rudes. Elle lui assure, dans ce monde, une tranquillité spirituelle à la mesure de l'effort qu'il déploie pour s'en acquitter. Elle est aussi la clé de sa réussite dans la vie dernière.

Explicitant les bienfaits de la prière, Ibn Al-Qayyim (qu'Allah l'agrée) a dit :

" La prière procure la subsistance et la bénédiction, préserve la santé, repousse les maux et les maladies, renforce le coeur, illumine le visage, réjouit l'âme, chasse l'apathie, revigore les membres, épanouit la poitrine, nourrit l'âme, éclaire le coeur, sauvegarde les bienfaits, écarte le courroux de Dieu et chasse le démon ".

Selon la définition des juristes [Fuqahâ], la prière est cette adoration faite de verbes - récitation coranique, formules d'exaltation, de glorification, invocations - et d'actes s'amorçant par la proclamation de la Grandeur de Dieu [takbîr] et se terminant par les salutations finales, en passant par les différentes positions rituelles qui la ponctuent. Elle doit être effectuée aux heures fixées par le Législateur.

Pour être en mesure d'entrer en prière il est obligatoire d'avoir ses ablutions, et il est indispensable, pour que la prière soit valable, de l'accomplir dans le respect de ses conditions.

Coran et Sunna ont insisté sur l'importance de la prière, attendu son effet primordial sur la réforme des coeurs, mais ils ont davantage souligné la portée de deux prières en particulier, celle de "asr" et celle de "fajr" ou "subh".

Dieu (swta) dit :

" Soyez assidus aux Salats et surtout la Salat médiane ".

(Coran 2:238)

Selon certains érudits, il s'agit de la prière du subh, tandis que pour la majorité il convient d'entendre par le terme salat wustâ celle de l'asr [après midi].

Par ailleurs, l'Envoyé de Dieu (saws) a dit :

" Celui qui accomplit à leur moment prescrit les deux prières dela fraîcheur [al-bardyn] (les prières de l'aube subh et de l'après midi asr) entrera au Paradis ".

(Rapporté par Boukhâri et Mouslim)

Mais les textes sur les mérites de la prière canonique du fajr et des deux unités surérogatoires qui la précède sont beaucoup plus nombreux que ceux explicitant les avantages qu'il y a à s'acquitter des autres prières prescrites.

Ainsi le Coran dit :

" Fais aussi la Lecture à l'aube, car la Lecture à l'aube a des témoins [les anges] ".

(Coran 17:78)

La prière du subh est si importante qu'elle établit une distinction claire entre le Croyant sincère et l'hypocrite.

Le Prophète (saws) a dit :

" Il n'y a pas de prières plus pénibles pour les hypocrites que celles de l'aurore [fajr] et du soir ".

(Rapporté par Boukhâri et Mouslim)

Parmi les traits distinctifs de la prière du subh l'on peut citer les éléments

suivants :

- L'appel ou adhan qui y est lié diffère quelque peu de celui des quatre autres prières canoniques.

- Des invocations particulières y sont rattachées.

- Elle est la seule prière que l'on ne peut ni raccourcir ni regrouper avec une autre prière.

- L'accomplissement adéquat de cette prière efface les péchés que l'homme commet pendant la moitié de sa vie.

- Les deux unités de prière surérogatoires qui la précèdent valent mieux que ce monde.

Cependant, nombreux sont les musulmans qui, par ignorance ou faiblesse de foi, négligent cette prière, invoquant des prétextes qui les ne excusent point.

1 - PRIER LE SUBH PERMET L'EXPIATION DES PECHES COMMIS DEPUIS LA PRIERE DU ISHA.

L'accomplissement correct de la prière du subh efface les fautes commises dans l'intervalle de temps la séparant de la prière du isha qui est le plus long laps de temps existant entre deux prières, à savoir toute la nuit, ce qui représente la moitié du jour, voire la moitié de la vie si on est assidu à la prière.

Aussi, il convient de bien accomplir la prière du subh en ayant au préalable correctement fait ses ablutions, et en s'acquittant convenablement du recueillement, des inclinaisons et des prosternations.

Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée) rapporte que l'Envoyé de Dieu (saws) a dit :

" Les cinq prières [canoniques], l'office publique d'un vendredi à l'autre, sont une expiation des péchés commis entre deux, pourvu que l'on ne se charge pas de péchés capitaux ".

(Rapporté par Mouslim)

'Uthmân Ibn 'Affân (qu'Allah l'agrée) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (saws) dire :

" Il n'est pas d'individu musulman à qui une prière prescrite ne se présente et qui ne s'acquitte correctement des petites ablutions, du recueillement et des inclinations qui s'y rapportent, sans que cette prière ne soit une expiation des péchés qu'il a commis par le passé, à condition de ne pas commettre un péché capital. Il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps ".

(Rapporté par Mouslim)

Les prières canoniques expient les petits péchés. Si le fidèle n'en a pas à son actif, parce qu'ils auraient été effacés grâce à ses autres bonnes oeuvres - les petites ablutions, le jeûne du Ramadan, du jour de 'Arafa, et du jour de 'Ashurâ, la prière du vendredi -, on lui inscrit de bonnes actions et on l'élève en degrés.

Quant aux grands péchés, ils ne peuvent être effacés à moins que le serviteur fasse oeuvre de résipiscence ou qu'il soit touché par la miséricorde et la grâce de Dieu.