Les Mérites Prière de l'Aube

9 - CELUI QUI PRIE LE SUBH BENEFICIE D'UNE PLEINE LUMIERE AU JOUR DE LA RESURRECTION.

Burayda (qu'Allah l'agrée) rapporte que le Prophète (saws) a dit :

" Annoncez la bonne nouvelle à ceux qui marchent assidûment dans l'obscurité jusqu'aux mosquées, d'une pleine lumière au Jour de la Résurrection ".

(Rapporté par Abû Dâwud et Tirmidhi)

Le musulman qui se rend à la mosquée pour faire la prière du subh et du isha en groupe, reçoit une récompense pour chaque pas qu'il fait. La récompense est d'autant plus grande que la difficulté éprouvé [pour aller à la mosquée] est grande, en particulier pour faire la prière du fajr et celle du isha en groupe. Au Jour de la Résurrection, où les sources de lumière habituelles disparaîtront [le soleil s'obscurcira et les étoiles s'éteindront] il bénéficiera d'une lumière complète, c'est à dire qu'il aura de la lumière devant lui, à sa droite et à sa gauche. Les créatures auront ce jour là grand besoin d'une lumière pour voir où elles mettent les pieds surtout au moment où elles devront traverser le pont jeté sur l'Enfer [Sirât]. Ce jour là Dieu conférera aux Croyants une lumière. Dieu dit à ce propos :

" Le jour où tu verras les croyants et les croyantes, leur lumière courant devant eux et à leur droite; on leur dira :

" Voici une bonne nouvelle pour vous aujourd'hui: des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux pour y demeurer éternellement ". Tel est l'énorme succès ".

(Coran 57:12)

La précision que fait le Prophète (saws), dans ce hadith, est importante; la lumière accordée aux Croyants qui vont régulièrement dans l'obscurité à la mosquée est "pleine". Autrement dit, ils n'en seront pas dépossédés à un moment ou dans un lieu donné au Jour de la Résurrection. Ils la garderont jusqu'à ce qu'ils accèdent au Paradis.

Afin qu'ils puissent disposer d'une lumière, dans ce monde, qui distingue le vrai du faux, surtout en période de troubles, mais également dans la tombe et au Jour Dernier, l'Envoyé de Dieu (saws) a appris aux membres de sa communauté de dire une invocation toutes les fois qu'ils quittent leur foyer en direction de la mosquée pour prier la prière du subh en assemblée.

A ce sujet, Ibn 'Abbâs (qu'Allah l'agrée) dit : J'ai passé la nuit chez l'Envoyé de Dieu (saws).

" Il pria les deux unités surérogatoires du fajr puis sortit (*) en disant : " Seigneur ! Mets dans mon coeur de la lumière, dans ma vue de la lumière, dans mon ouïe de la lumière, dans ma langue de la lumière, à ma droite de la lumière, à ma gauche de la lumière. Seigneur ! Mets au-dessus de moi de la lumière, au-dessous de moi de la lumière, devant moi de la lumière, derrière moi de la lumière et intensifie-moi cette lumière ".

(Rapporté par Boukhâri, Mouslim, Ahmad, An-Nasâ'i et Ibn Hibbân)

(*) Il est préférable de prier les deux unités surérogatoires du fajr à la maison, car la pratique de l'acte adoratif recommandé chez soi et non à la mosquée, confère à celui-ci plus de perfection et accroît la rétribution qui lui est allouée. C'est ce qu'atteste la Sunna. Ainsi répondant aux habitants de l'Iraq qui l'interrogèrent à ce sujet 'Umar dit : J'avais posé la question à l'Envoyé de Dieu (saws) qui me dit : " Quant à la prière que l'homme fait chez lui, c'est une lumière; illuminez donc vos demeures ! ".

10 - QUE RISQUE CELUI QUI DELAISSE LA PRIERE DU SUBH ET NE LA PRIE PAS A SON HEURE PRESCRITE ?

Samar Ibn Jundab (qu'Allah l'agrée) a dit : L'Envoyé de Dieu (saws), entre autres choses qu'il faisait souvent, disait à ses Compagnons :

" L'un de vous a t-il vu quelque chose en songe ? et alors, on lui racontait ce que Dieu voulait qu'on lui racontât. Un certain matin il nous dit : " Cette nuit il m'est venu en songe deux personnes qui m'étaient envoyées et qui me dirent : Viens. Je partis avec elles et nous arrivâmes auprès d'un homme qui était couché; à côté de cet homme, s'en trouvait un autre debout avec un quartier de roche. Ce dernier soulevait au-dessus de la tête de l'autre ce quartier de roche et lui en broyait la tête. Quand la pierre avait roulé sur le sol, il allait la rechercher et la reprendre et il attendait que la tête de l'homme couché redevînt comme elle était pour recommencer à faire ce qu'il avait fait la première fois. Transcendance de Dieu, m'écriai-je, quels sont ces deux personnages ? Marche ! Marche ! me répondirent ceux qui m'accompagnaient (...)

" Cette nuit, dis-je à ces deux compagnons, j'ai vu des choses étranges. Qu'est-ce que ces choses que j'ai vues ? Eh bien, me répondirent ils, nous allons te renseigner. Le premier homme que tu as rencontré et dont on broyait la tête avec des pierres, c'est l'homme qui repousse le Coran après l'avoir reçu, et qui dort sans avoir fait les prières prescrites ".

(Rapporté par Boukhâri)

Si le musulman ne s'acquitte pas de la prière du subh en son heure prescrite, Dieu lui réserve les châtiments qu'Il a mentionnés dans le Coran ou que Son Envoyé (saws) a explicités dans les hadiths.

Il subit, en plus, un autre châtiment terrible si au lieu de se lever prier il demeure endormi. C'est cette punition qui met en exergue le hadith supra; à celui qui, dans cette vie, a négligé la prière du subh lui préférant la douceur et la chaleur du lit, on broiera sans cesse la tête. Il est possible que cette sanction lui soit appliquée dans la tombe ou dans le Feu ou dans les deux endroits.

Dans un autre hadith, 'Abd Allah [Ibn Mas'ud] (qu'Allah l'agrée) a dit : On parlait devant le Prophète (saws) d'un homme qui avait dormi toute la nuit, jusqu'au matin.

Le Prophète (saws) dit alors :

" Cette homme-là, Satan lui a uriné dans les oreilles ou dans l'oreille ".

(Rapporté par Boukhâri et Mouslim)

Dans son commentaire du Sahîh Mouslim, l'imam An-Nawawî a dit à propos de ce hadith : Les érudits divergent sur le sens de l'expression "Satan lui a uriné dans les oreilles". Ainsi Ibn Qutayba a dit : Il l'a corrompu. Al-Muhallab, At-Tahâwi et d'autres ont dit : Il s'agit d'une métaphore indiquant que le serviteur se soumet à Satan qui le domine.  On a également dit : Satan le dédaigne et a le dessus sur lui, car les Arabes disent de l'homme qui méprise et trompe quelqu'un : Il lui a uriné dans l'oreille. Al-Harbî a dit : Il le domine et se moque de lui. Toutefois, selon al-Qâdî 'Iyâd, il n'est pas invraisemblable que le sens apparent soit vrai.

Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée) rapporte que l'Envoyé de Dieu (saws) a dit :

" Lorsque l'un de vous dort, Satan lui fait sur la nuque trois noeuds. A chaque noeud qu'il fait il dit : " Que la nuit soit longue pour toi. Allons dors ". Quand le fidèle se réveillera et qu'il mentionnera Dieu, un des noeuds s'en ira; s'il fait ses ablutions, un autre noeud se détachera, et s'il prie, un noeud encore se dissipera. Alors, il sera le matin dispos, l'âme calme; sinon, il sera le matin l'esprit troublé et abattu ".

(Rapporté par Boukhâri et Mouslim)

Dans ce hadith on apprend que celui qui manque la prière du subh " sera le matin l'esprit troublé et abattu ".

Par ailleurs, il y a dans le Coran des versets qui menacent ceux qui négligent la prière :

" Vinrent à leur suite d'autres générations qui délaissèrent la prière et suivirent leurs passions, se vouant ainsi au malheur et à la perdition ".

(Coran 19:59)

" Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant et retardant leur prière ".

(Coran 107:4-5)

Touchant le verset de la sourate Marie, les érudits divergent quant au sens à conférer au délaissement de la prière. Les uns ont dit : cela veut dire l'accomplir après l'écoulement de son temps prescrit. Les autres ont affirmé, cela signifie le non-respect de ses conditions de validité. Un troisième groupe de doctes a dit : Il convient d'entendre par ce terme le fait de ne pas l'acquitter en assemblée.

Quant à la négligence dont il est question dans le second verset, elle se traduit, selon Ibn Kathîr, par le retardement de la prière, le non-respect de ses piliers et conditions ou l'absence de recueillement et de méditation.