Étude et critique de la règle

Les précédents propos des notables parmi les savants ont démontré les grands malheurs et les grands méfaits des innovateurs, et l’individu a besoin de connaître les priorités concernant l’ordre d’ordonner le bien et d’interdire le mal, ainsi que les priorités concernant l’ordre de soutenir la religion et de combattre pour la cause d’Allah.

Compte tenu de la grande ignorance et de la propagation des innovations parmi les Musulmans, il est obligatoire de bâtir la communauté musulmane d’une manière authentique dans sa croyance, dans ses comportements et dans ses relations, afin que l’attribut de la foi lui soit attribué, avec lequel la promesse d’Allah est obtenue et puisse être réalisé Son soutien, et également pour que cet attribut soit une raison de sa force avec laquelle elle obtiendra la victoire sur son ennemi.

Le ministre Abû Habîrah a commenté l’ordre de tuer les Kharéjites en disant : " Cet ordre indique la grande récompense qu’il y a dans le fait de tuer les Kharéjites , à tel point que ‘Ali eut peur que ses compagnons fassent un massacre parmi les Kharéjites s’il les informait de la récompense qu’ils obtiendraient en les combattant ; en fait, il a mentionné ces choses, afin que lors de l’apparition de personnes telles que les Kharéjites , personne ne pense que tuer les polythéistes passe avant le fait de tuer les Kharéjites , bien plus, tuer ces derniers lors de cette situation passe avant le fait de tuer les polythéistes, et ce, car tuer les Khawarijs représente une protection du capital de l’Islam, alors que tuer les polythéistes est une recherche de gain pour l’Islam ".

(Al-Ifssâh' An-Ma'âni As-Sihâh 1/280) 

Mohammed Ibn Yahyâ Ad-Dhahlî a dit : " J’ai entendu que Yahyâ Ibn Ma’în dire : " Défendre la Tradition est meilleur que combattre pour la cause d’Allah " ; je lui dis alors : " L’individu dépense son argent, se fatigue et combat, et celui-ci est meilleur que lui ?! " ; il répondit : " Oui, et de beaucoup !"

(Siyar A'lâm An-Nubalâ' 10/518)

Ibn Al-Qayyim  (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit  : " Faire parvenir la Tradition du Prophète ﷺ à la communauté, est meilleur que de faire parvenir les flèches au cou de l’ennemi, et ce, car ce dernier est un acte que beaucoup de personnes peuvent faire, tandis que communiquer les traditions, seuls les héritiers des Prophètes et leurs successeurs dans leurs communautés peuvent le faire ; puisse Allah le Très Haut par Sa grâce et Sa générosité, que nous soyons de ceux-là ".

(Jalâ'u Al-Afhâm p.528) 

Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit  : " Il en est de même pour le fait de montrer celui qui s’est trompé dans un avis qu’il a adopté, en ce qui concerne une chose concernant la religion et qui fait partie des cas scientifiques et pratiques. Concernant une telle personne, si un individu parle à son sujet avec science et équité en désirant donner le bon conseil, alors Allah le Très Haut récompensera cet individu pour cela, surtout si la personne sur laquelle il parle est une personne qui prêche une innovation. Pour une telle personne, il est obligatoire de démontrer aux gens son état, et ce, car repousser des gens les préjudices de cette personne est meilleur que de repousser les préjudices d’un voleur de grand chemin ".

(Minhâj As-Sunnah 5/146)

C’est ainsi que nos chefs de file se comportaient, considéraient que combattre les hérétiques était la base, et que combattre les mécréants et les athées était une branche de cette base.

Le grand savant Abd Ar-Rahmân As-Sa’dî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Il y a deux genres de combat : le combat qui a pour objectif de corriger dans leur croyance,dans leurs comportements, dans toutes leurs affaires religieuse et celles relatives à la vie terrestre, ainsi que dans leur éducation scientifique et pratique ; ce genre de combat est la base du combat et son énergie (*). C’est sur ce combat que se bâtit le second qui a pour objectif de repousser et de lutter contre ceux qui agressent l’Islam et les Musulmans parmi les mécréants, les hypocrites, les athées et l’ensemble des ennemis de la religion".

(Wujub At-Ta'âwun Bayna Al-Muslimîn 7/8)

Parmi les choses qui poussent à l'étonnement, c’est que lorsque nous voyons une personne faire une réplique [à celui qui a commis] une erreur scientifique, un égarement ou une hérésie, les expressions réprobatrices et les critiques se déclenchent en disant : " Pourquoi ne fait-il pas de répliques aux laïques ?"

La personne qui se comporte ainsi, dissuade les combattants qui combattent avec la parole et la plume ainsi que ceux qui surveillent la législation contre les égarements et les passions. 

Le grand savant Bakr Abû Zaîd (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Donc, si tu vois une personne faire une réplique à un opposant en ce qui concerne une excentricité jurisprudentielle ou un avis hérétique, alors remercie-la pour la défense dont elle s’est chargée en fonction de ses possibilités, et ne l’abandonne pas en disant sur elle ces propos humiliants tels que " Pourquoi ne fait-elle pas de répliques aux laïques ? ", car les gens ont chacun des capacités et des aptitudes, et réfuter le faux est une obligation, quel que soit son degré, et chaque musulman occupe une des frontières de sa religion".

(Ar-Rad'alâ Al-Mukhâlif p.59 du recueil des répliques)

(*) C'est cette méthodologie que le grand savant Al-Albâni appelle : " La purification et l'éducation ".

Source : Étude et Critique de la règle " S'excuser et s'entraider " p.183-186 - Cheikh Hamad Ibn Ibrahim Al-Uthmân