L'Imploration du Pardon - L'Istighfâr

Il faut que tu sois assidu à l'état de retour à Dieu et d'imploration de Son pardon, si tu veux que ton coeur garde sa pureté originelle.

L'istighfâr dérive de ghafara qui veut dire couvrir, caché. Ghafara désigne ainsi le fait de pardonner les péchés en les couvrant de manière à ce qu'ils soient cachés.

L'istighfâr consiste à demander le pardon par le verbe et par l'acte.

Selon les doctes, l'istighfâr englobe quatre significations :

- le regret du méfait dans le coeur

- la rupture avec le péché

- la ferme détermination de ne plus recommencer

- la réparation du dommage causé à autrui

L'istighfâr est le signe que le coeur est vivant, qu'il ressent la douleur que produit le péché.

L'istighfâr permet l'obtention de la Maghfira, laquelle veut dire, selon les philologues, recouvrement [sitr], et selon les érudits, le fait de recouvrir et de passer outre le péché, de ne pas le reprocher au serviteur, et de ne pas sanctionner ce dernier.

L'istighfâr est une protection contre le châtiment. Ne vois-tu pas que Dieu a dit dans le Coran :

" Dieu n'est point tel qu'Il les châtie, alors que tu es au milieu d'eux.

Et Dieu n'est point tel qu'Il les châtie alors qu'ils demandent pardon ".

(Coran 8:33)

La demande de pardon possède aussi d'autres vertus dont les plus importantes sont l'obtention du pardon, la paix du coeur, la santé du corps, la protection contre les maux, les calamités, les épreuves, et les séditions, l'abondance des biens et de la subsistance venant de Dieu.

Pour que l'istighfâr aboutisse et produise la maghfira [pardon], il est une condition qu'il faut satisfaire : ne pas persister dans l'erreur. Dieu le Très Haut dit :

" Ceux qui, après avoir fait une mauvaise action ou s'être fait tort à eux-mêmes, se souviennent de Dieu et demandent pardon pour leurs péchés [et qui donc pardonne les péchés si ce n'est Dieu !], ceux qui ne s'obstinent pas sciemment dans leurs agissements ".

(Coran 3:135)

Egalement, l'imploration du pardon est un préambule au rappel de Dieu. Elle accroît aussi les chances du serviteur de voir ses invocations exaucées. Il sied dès lors de faire précéder les invocations, les demandes de faveurs que l'on adresse à Dieu, d'istighfâr.

Un homme demanda à Ibn Al-Jawzî : Dois-je louer la transcendance de Dieu [tasbîh] ou implorer le pardon ? A quoi Ibn Al-Jawzî répondit : L'habit sale a plus besoin de savon que d'encens. La demande de pardon est pour le coeur ce que le savon est pour le vêtement impropre.

La demande de pardon doit se faire dans le respect de ses règles de politesse ; ainsi convient il d'implorer le pardon de Dieu en étant empli d'humilité, en exprimant son extrême indigence, en aspirant à la miséricorde divine, en étant présent de coeur, car il est fort déplacé que la langue adresse à Dieu la demande de pardon lors même que le coeur est distrait.

Il est également recommandé de persister dans l'imploration du pardon et de le faire plus particulièrement à la fin de la nuit.