Les Grands Péchés - Adh-Dhahabî

L'imam Dhahabî, dans son ouvrage Al-Kabâ'ir p.314-315 (Les grands péchés), rapporte ce qui suit : 

On a rapporté qu’un homme aveugle s’est présenté auprès de Umar Ibn Al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui), pour se plaindre du mauvais caractère de son épouse. Il resta devant la porte de celui-ci, attendant sa sortie. Il entendit la femme de Umar qui lui manquait de respect ; et Umar se taisait et ne lui répondait pas ! Alors l’homme s’en alla, en se disant : " Si c’est ce qui se passe chez Umar, qui est connu par sa rudesse et sévérité, et qui, en plus, est le chef de la communauté, alors que dire de mon cas ! " A ce moment Umar sortit, et vit l’homme qui s’en allait de devant sa porte. Il l’appela et lui demanda ce qu’il désirait.

L’homme dit :

" Je suis venu pour me plaindre de mon épouse, mais je me suis retiré en me disant : " Si telle est la situation du Chef de la communauté avec son épouse, alors que dire de mon cas ! "

Umar lui dit :

" O mon frère ! Si je la supporte, c’est parce qu’elle a des droits sur moi : c’est elle qui cuisine ma nourriture, qui prépare mon pain, qui lave mes vêtements et qui allaite mes enfants… Alors qu’elle n’est pas obligée de le faire ! Auprès d’elle mon cœur s’apaise et s’éloigne de l’interdit (fornication) : pour tout cela je la supporte ! "

L’homme dit :
" C’est vrai ! Et c’est la même chose pour ce qui est de ma femme ! "

Umar lui dit :
" Alors supporte-la ! Ô mon frère ! Et ce n’est qu’un court moment (la vie) ! "

On a raconté qu’un homme pieux avait un frère dans la foi, qui était un ami très intime. C’était un homme vertueux aussi. Il venait lui rendre visite une fois par an. Une fois qu’il était venu lui rendre visite, il frappa à sa porte, et l’épouse de celui-ci lui demanda qui est là. Il lui répondit : " Le frère de ton mari, dans la foi ! Je suis venu lui rendre visite ! " Elle lui dit qu’il était parti pour couper du bois. " Et que Dieu fasse qu’il ne revienne pas en paix, et qu’Il lui fasse telle ou telle chose ! Tandis qu’il attendait devant la porte, son ami se présenta,  conduisant un lion, qui transportait le bois ! Il rentra dans la maison, entreposa le bois, et dit au lion : " Pars ! Que Dieu te bénisse ! " Puis il invita son frère à entrer ; sa femme continuait à l’agresser avec sa langue, alors que lui ne répondait pas ! Il mangea avec son frère, qui le salut et s’en alla, surpris de ce qu’il avait vu, et de la patience de son frère avec sa femme !

Une année s’étant écoulée, il retourna rendre visite à son frère, et quand il frappa à sa porte et demanda auprès de lui et informa qu’il était le frère du mari, la femme lui répondit avec gentillesse et égard. Elle lui souhaita la bienvenue et lui dit que son mari était parti chercher du bois, et qu’avec la Grâce de Dieu, il arriverait bientôt ! Il fut surpris de sa gentillesse, et resta à attendre la venue de son frère. Ce dernier arriva, transportant sur son dos un fagot de bois ! Il fit entrer son frère ; sa femme leur servit à manger avec hospitalité et ne cessa d’invoquer Dieu pour eux. Avant de partir, il demanda à son frère de lui expliquer ce qu’il avait vu l’année précédente, avec cette mauvaise épouse qui ne cessait de lui nuire, et l’histoire du lion transportant le bois ; puis cette année, il le trouvait avec une femme avenante, douce et gentille ! Et pourquoi il transportait lui-même le bois ! Il lui répondit : " Ô mon frère ! Mon ex-femme, sauvage est morte. J’endurais avec patience tout ce qu’elle faisait envers moi, malgré toute ma peine, alors Dieu U m’a soumis ce lion qui transportait à ma place les charges de bois. Lorsqu’elle est morte, j’ai épousé cette femme pieuse, je mène une vie de douceur avec elle, alors le lion n’est plus venu à mon service, et j’eus besoin pour transporter le bois de m’y mettre moi-même, car je suis tranquille avec cette femme pieuse et bénie ".

Nous prions Dieu le Très Haut de nous accorder la patience pour persister sur ce qu’Il aime et Le satisfait. Il est Le Très Généreux par excellence.