Taysîr Al-Karîm Ar-Rahmân - As-Sa'dî

Le cheikh Abd Ar-Rahman As-Sa'dî (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit dans l'explication des versets :

Par serments, il faut entendre la glorification du Nom de celui avec lequel on jure. Allah a ordonné, certes, de respecter les serments, mais Il a excepté de cela les serments qui impliquent l'abandon d'une bonne œuvre ou d'une conciliation entre les gens. Aussi, celui qui jure de délaisser une obligation devra se parjurer et s'interdire de respecter son serment. Celui qui jure de délaisser une chose recommandée, il lui sera recommandé de se parjurer. Celui qui jure de commettre un péché sera obligé de se parjurer. Il en est de même pour celui qui jure de faire une chose abhorrée. Par contre, pour ce qui est des choses licites, il n'est pas obligatoire de se parjurer.

Ce verset confirme la règle célèbre qui dit : " Lorsque les intérêts se bousculent, fais passer en premier lieu le plus important d'entre eux ". En effet, dans des cas pareils, bien que le respect du serment reste important, la conformité aux directives d'Allah est plus importante encore. C'est pourquoi elle passe en premier lieu.

" Allah vous tiendra rigueur non pas d'un serment que vous aurez prononcé à la légère, mais de celui que vous avez proféré en toute conscience, car Allah est Clément et Plein de mansuétude ".

(Sourate 2 verset 225)

C'est à dire qu'Allah ne vous tient pas rigueur pour ce que vous prononcez comme serments, intentionnellement, sans aucun dessein ni but, sauf d'avoir échappé à leur auteur, comme le fait de dire : " Non, par Allah ! " ou " Si, par Allah ! " ou comme le fait de jurer au sujet d'un évènement passé qu'on croit comme vrai, etc. Allah ne tient rigueur que pour ce que le cœur a comme intentions.

Il y a là une preuve sur le fait que les buts des paroles sont pris en considération à l'image des buts des actes.