Oû seras-tu dans l'Au-delà ? A.Q

Dans l'autre verset, il est fait mention de la dépense de nuit comme de jour, en secret comme en public (Coran 2:274), englobant ainsi toutes les périodes et toutes les circonstances. La particule fa introduisant la conséquence indique que l'aumône, qu'elle soit donnée de nuit ou de jour, en secret ou ouvertement, entraîne inévitablement la récompense, quelle que soit la situation. Ainsi, le serviteur se hâte d'accomplir cette œuvre sans en reporter l'exécution à un autre moment ou une autre condition. Qu'il ne diffère pas l'aumône de la nuit au jour, ni celle du jour à la nuit. Qu'il ne reporte pas l'aumône publique au moment propice pour la faire en secret, ni celle donnée en secret à une autre occasion pour la rendre publique. En toute circonstance et à tout instant, son aumône lui assure une récompense et une rétribution.

Réfléchis à ces subtilités du Coran, car il est possible que tu ne les retrouves pas dans les exégètes que tu consultes. Toute grâce et tout mérite reviennent à Allah, l'Unique, sans associé.

Ensuite, Allah dit :

" Des paroles convenables adressées au solliciteur et une attitude indulgente valent bien mieux qu'une aumône suivie de paroles blessantes. Allah est Le Riche qui peut parfaitement se passer des hommes envers lesquels Il est si Longanime ".

(Coran 2:263)

Allah informe ainsi que la parole bienveillance [celle que les cœurs reconnaissent et acceptent ainsi que le pardon], c'est à dire l'indulgence envers celui qui a offensé, sont meilleurs qu'une aumône accompagnée de tort. La parole bienveillante est une forme de bienfaisance et d'aumône par le langage et le pardon est une bienfaisance par l'abstention de punir ou e rendre la pareille. Ce sont deux types de bienfaisance, tandis que l'aumône accompagnée d'un tort est une bonne action entachée de ce qui l'annule. Or, il ne fait aucun doute que deux bonnes actions valent mieux qu'une seule, qui de surcroît est rendue vaine.

Cela inclut la réponse agréable au mendiant, la promesse bienveillante et l'invocation en sa faveur. Il en va de même du pardon accordé à celui qui a sollicité une aumône avec rudesse ou impolitesse, en raison du refus qu'il a essuyé. Dans ce cas, l'absolution de son offense est meilleure que de lui donner tout en lui portant préjudice.

Ceci est l'explication la plus répandue de ce verset. Une autre interprétation suggère que le pardon évoqué est celui d'Allah, c'est à dire que Son pardon à votre égard, en raison de votre parole bienveillante et de votre réponse courtoise, est préférable à une aumône suivie d'un tort. Une troisième interprétation affirme que le pardon viendrait du mendiant lui-même, c'est à dire que le fait qu'il excuse le refus de l'aumône et l'incapacité de donner est meilleur que de recevoir une aumône accompagnée de tort.

L'interprétation la plus correcte est la première, suivie de la seconde. La troisième est très faible, car l'adresse du verset concerne bien le donateur et non le mendiant. Le sens principal est donc que répondre avec bienveillance et pardonner est préférable à donner tout en portant préjudice.

Allah clôt ensuite le verset par deux attributs qui correspondent parfaitement à son contenu : " Et Allah est Riche et Indulgent ". Cela contient deux significations :

1. Allah est absolument Riche et ne tire aucun bénéfice de vos aumônes. Le plus grand intérêt de l'aumône revient à celui qui la donne, et non à Allah (exalté soit-Il). Comment un bienfaiteur pourrait-il alors se montrer hautain et blesser celui à qui il donne, alors qu'Allah est totalement indépendant de ce don et de tout ce qui existe ? Et pourtant, Il demeure Indulgent et ne punit pas immédiatement celui qui donne tout en portant tort. Ce verset contient donc un avertissement implicite.
2. Bien qu'Il soit totalement Riche sous tous les aspects, Allah est aussi Celui qui fait preuve d'Indulgence, de Clémence et de Pardon, tout en étant le plus généreux et le plus bienfaiteur. Comment donc un homme peut il nuire en donnant, alors que son don est insignifiant, qu'il est lui-même pauvre et limité ?