Erreurs dans la compréhension du mariag

Linguistiquement " Al-Shighâr " signifie être dépourvu de. Si l'on dit d'un pays qu'il est " Shâghir ", c'est qu'il est dépourvu de gouverneur.

La base du mot est tirée du chien qui lève sa patte pour uriner suite à quoi, le sol est dépourvu de la présence de cette patte.

(Voir Al-Hâwi Al-Kabîr 9/323)

An-Nawawî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :  " Al-Shighâr ", à la base ce mot signifie le fait de lever. On dit du chien " Shaghrara " quand il lève sa patte pour uriner. Et dans le contexte du mariage dit " Al-Shighâr " cela reviendrait à dire : ne lève pas la jambe de ma fille jusqu'à ce que je lève la jambe de ta fille. On dit aussi que cela vient de l'expression concernant : le pays " Shaghara " quand il est dépeuplé, c'est à dire dépourvu de dot. Et on dit également de la femme " Shagharat " quand elle lève sa jambe durant le rapport sexuel ".

(Sahîh Muslim 9/545)

L'interdiction concernant " Al-Shighâr " est mentionné en précisant de quoi il s'agit dans un hadith rapporté par Bukhâri ( dit :

" Umar Ibn Al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Prophète  interdit le mariage Al-Shighâr ", qui consiste que l'homme donne en mariage sa fille à un autre sous condition que celui-ci lui donne en mariage la sienne, sans qu'ils aient recoursai sadâq (la dot) ".

(Rapporté par Bukhâri 5112)

An-Nawawî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Son exemple clair serait : je te marie ma fille à condition que tu me maries à ta fille. Et chacune d'entre elles est considérée comme dot vis à vis de l'autre. Il dit alors : " J'accepte ". Et Allah est plus savant.

(Sahîh Muslim 9/545)

Al-Zarkashî (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit : " Ce mariage est appelé de Al-Shighâr ". On dit qu'il est accepté ainsi pour indiquer sa répugnance en comparaison au chien qui lève sa patte pour uriner de manière répugnante. On dit : le chien " Shaghara " quand il fait cela ".

(Sharh Al-Zarkashî ala Al-Karqî 5/122)

Ibn Hajar (qu'Allah lui fasse miséricorde) rapporte qu'Ibn Abd Al-Bar a dit : " Les savants sont unanimes sur le fait que le mariage de " Al-Shighâr " n'est pas permis. Toutefois, ils ont divergé quant à sa validité. La majorité penche pour son invalidité. Selon une version rapportée d'après l'imam Mâlik, ce mariage doit être rompu avant la consommation du mariage, mais pas après. Ibn Al-Mundhîr rapporte également cela d'après Al-Awzâ'î. Les Hanafites penchent pour sa validité et l'obligation de donner une dot réciproque, c'est l'avis d'Al-Zuhrî, Makhûl, Al-Thawrî, Al-Layth et une version selon Ahmad, Ishâq et Abû Thawr, c'est également un avis de l'école Shafî'ite en tenant  compte d'autres de leurs opinions.

(Fath Al-Bârî 9/68)

Remarque : La mention de la fille dans l'explication de " Al-Shighâr " est un exemple et  une autre version qui mentionne la sœur.

An-Nawawî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Ils sont unanimes sur le fait qu'autres que les filles comme les sœurs, les nièces, les tantes, les cousines et les domestiques sont comparables aux filles à ce propos ".

(Sahîh Muslim 9/545)

Source : Source : Erreurs dans la compréhension du mariage p.88-90 d'Ibn Ibrahim Al-Hamad