Epreuves & événements fin des temps

L'épreuve

Hudhayfa Ibn Al-Yamân (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit :

" Par Allah ! Nul ne connaît mieux que moi toutes les épreuves qui auront lieu jusqu’à l’avènement de l’Heure. Non pas que le Messager d’Allah ﷺ m’ait révélé certains secrets qu’il aurait dissimulés aux autres, mais le Prophète ﷺ, alors qu’il s’adressait à un groupe de croyants dont je faisais partie, a énuméré les épreuves à venir, disant : " Trois d’entre elles laisseront presque rien sur leur passage, certaines seront à l’image des vents d’été, certaines seront sans gravité, d’autres terribles ". Tous s’en sont allés, je suis le seul encore en vie aujourd’hui ". 

(Rapporté par Muslim 2891)

Hudhayfa Ibn Al-Yamân (qu'Allah soit satisfait de lui), illustre compagnon et confident du Messager d’Allah ﷺ, a interrogé plus que quiconque le Prophète ﷺ sur les épreuves qui allaient s’abattre sur la nation musulmane, redoutant leurs conséquences pour lui et les musulmans  Ainsi, il a dit par ailleurs :

" Les gens avaient l’habitude d’interroger le Messager d’Allah ﷺ sur le bien, tandis que moi je le questionnais sur le mal, de crainte d’être rattrapé par lui ".

(Rapporté par Bukhâri 3606 et Muslim 1847)

Le croyant est tenu de connaître à la fois le bien et le mal, le bien pour l’accomplir, et le mal pour s’en prémunir et pour le fuir. Car celui qui ne connaît pas le mal et le péché risque d’y tomber, persuadé qu’il fait le bien. Le musulman doit donc apprendre sa religion afin de distinguer le bien du mal. Il ne doit pas se dire, comme le font certains ignorants, qu’il n’a pas besoin de connaître le mal, mais qu’il doit uniquement apprendre le bien. 

Ainsi, le musulman doit connaître la réalité du Chirk afin de s’en écarter et les péchés pour s’en éloigner. Il doit non seulement connaître le bien pour l’accomplir, mais aussi ce qui s’y oppose, c’est à dire, le mal, pour s’en prémunir. Car celui qui ne connaît pas le mal risque de le commettre sans s’en rendre compte. 

Hudhayfa (qu'Allah soit satisfait de lui) avait donc l’habitude d’interroger le Messager d’Allah ﷺ à la fois sur le bien et le mal. Mais Hudhayfa  a précisé dans ce hadith que ces prédictions du Prophète ﷺ sur les épreuves à venir ne lui ont pas été dévoilées à lui seul, comme un secret, mais l’ont été à un groupe de compagnons dans lequel il se trouvait. Le Messager ﷺ leur a donc annoncé la venue d’épreuves de diverses importances, certaines étant plus graves que d’autres. Certaines passeront rapidement, tandis que d’autres s’attarderont. Toutes ces épreuves auront des conséquences néfastes sur la nation de l’islam, mais se distingueront les unes des autres par leur gravité. Ce hadith met donc en garde les musulmans contre ces épreuves et ces troubles à venir. 

Puis Hudhayfa (qu'Allah soit satisfait de lui) précisa que tous les hommes présents sont morts, lui seul étant en vie. C’est donc lui qui a pu rapporter les paroles prononcées ce jour-là par le Messager d’Allah ﷺ, puisqu’il est le seul survivant parmi ce groupe de croyants. Hudhayfa n’avait pas pour habitude de dissimuler la science, mais au contraire de la transmettre aux autres. 

Les paroles du Prophète ﷺ : " Trois d’entre elles laisseront presque rien sur leur passage…" signifient que trois de ces épreuves à venir réuniront en elles tous les maux et tous les malheurs. 

"…certaines seront à l’image des vents d’été ". Autrement dit : certaines de ces épreuves seront aussi rapides que le vent, ne laissant que peu de traces. 

"…certaines seront sans gravité, d’autres terribles ". Autrement dit : certaines de ces épreuves seront légères, d’autres lourdes de
conséquences. Certaines prendront rapidement fin, tandis que d’autres seront sans fin. 

Quant aux paroles de Hudhayfa (qu'Allah soit satisfait de lui) : " Tous s’en sont allés, je suis le seul encore en vie aujourd’hui ", elles concernent les hommes qui étaient présents lorsque le Prophète ﷺ a prononcé ces mots. Ce hadith indique enfin le mérite de propager la science religieuse et l’interdiction de la dissimuler.

Hudhayfa Ibn Al-Yamân (qu'Allah soit satisfait de lui) toujours, relate ce qui suit :

" Le Messager d’Allah ﷺ m’a indiqué tout ce qui se produira jusqu’à l’avènement de l’Heure. Je l’ai alors interrogé sur tous ces événements, mais je ne lui ai pas demandé ce qui pousserait les habitants de Médine à quitter leur cité ".

(Rapporté par Muslim  2891 dans un autre version)

Hudhayfa (qu'Allah soit satisfait de lui) entretenait des relations particulières avec le Prophète ﷺ :

1. Hudhayfa (qu'Allah soit satisfait de lui) était le confident du Messager d’Allah ﷺ.
2. Il était soucieux d’interroger le Prophète ﷺ sur les épreuves et les troubles. Il connaissait donc mieux que quiconque ces événements à venir. 

Il est toutefois une question qu’il n’a pas posée au Prophète ﷺ : " Qu’est-ce qui poussera les habitants de Médine à quitter leur cité ? " En effet, le Messager d’Allah ﷺ a annoncé que les Médinois quitteraient leur ville pour aller vivre en d’autres lieux. Or, Médine est la plus bénie des terres après celle de la Mecque. Elle est la ville où le Prophète ﷺ et les compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux) ont émigré. Elle abrite la mosquée du Prophète ﷺ où une seule prière équivaut à mille prières accomplies dans une autre mosquée. Le Prophète ﷺ a prié pour elle et a rendu son territoire sacré, de même qu’Abraham a rendu la Mecque sacrée. Et Médine a bien d’autres mérites qui devraient inciter les musulmans à la choisir comme résidence. Pourtant, ses habitants la quitteront ! 

Et de fait, beaucoup de Médinois ont quitté la ville pour s’installer dans les régions de l’empire musulman : le Cham, l’Egypte ou l’Irak. Certains l’ont quittée pour le négoce et pour amasser de l’argent, d’autres l’ont quittée pour le djihad, d’autres encore à la recherche de la science religieuse. Or, le Prophète ﷺ a dit :

" Il vaut mieux pour eux vivre à Médine, si seulement ils savaient ".

(Rapporté par Muslim 1363)

Mais Hudhayfa (qu'Allah soit satisfait de lui) ne l’a pas interrogé sur les raisons qui les pousseront à quitter Médine.