Ces Héros de l'Islam - Andalouci

Allah, dans Son Livre, nous raconte l'histoire de deux hommes qui eurent des destins différents alors qu'Allah leur avait offert les mêmes chances.

Tous deux avaient décidé de faire des affaires ensemble. Le premier était noble et plein d'arrogance. Il avait la moquerie et le mépris faciles, et était d'un égoïsme sans nom.

Le second était un homme modeste, altruiste et généreux. Mais la plus grande différence entre les deux hommes était que le second était un croyant sincère, qui aimait Allah et faisait tout pour Lui plaire. Il croyait aux promesses faites par Allah, il savait qu'il allait mourir et devoir rendre des comptes lors d'un jugement sans appel.

L'autre homme, quant à lui, était totalement différent ; malgré le fait qu'il soit croyant, c'était un homme arrogant. La richesse avait endurci son coeur, au point qu'il croyait ne devoir sa puissance qu'à sa seule personne. Il avait même oublié qu'il serait amené à mourir et qu'il devrait rendre des comptes.

Quoi qu'il en soit, Allah fit en sorte qu'ils firent des affaires ensemble. Après que le travail eut été effectué, ils purent collecter huit mille dinars. Ils décidèrent donc de partager équitablement l'argent, chacun décidé à en disposer comme bon lui semble.

Quelque temps plus tard, l'arrogant décida d'acheter avec la somme de mille dinars une maison magnifique qui avait été la propriété d'un roi. Il appela son compagnon pour se vanter de sa maison en lui disant :

- Que penses-tu de cette maison que j'ai acquise pour mille dinars ? N'est-ce pas là la plus belle des demeures ?

- Elle est splendide, répondit son ami, sans y accorder réellement d'importance. Mais je préfère, quant à moi, investir dans ce qui dure éternellement.

Son compagnon lui répondit avec le dédain habituel, persuadé que notre homme était un ignare.

Alors notre homme prit congé de lui et, sur le chemin du retour, il fit cette prière :

- Ô Allah dit-il, mon compagnon vient d'acheter cette demeure pour mille dinars. Quant à moi, je préfère ce qui est auprès de Toi et je T'implore de me donner une des plus belles demeures au Paradis.

Sur ce, il donna mille dinars en aumône à un pauvre.

Le temps passa autant qu'Allah le voulut. Puis l'arrogant décida de prendre épouse. Mais il ne voulait pas n'importe laquelle. Il lui fallait la plus belle de toutes les femmes et il était prêt pour cela à offrir une dot conséquente. Ainsi, il décida d'aller demander en mariage la plus belle fille de la cité et lui offrit mille dinars de dot. Il organisa un festin dans lequel il invita son ami et lui présenta son épouse. Il dit :

- J'ai épousé la plus belle femme de la cité et je lui ai donné pas moins de mille dinars de dot. Ne suis-je pas la personne qui a le plus réussi sur terre ?

L'homme lui répondit quelques amabilités qui provoquèrent l'agacement de son compagnon.

Puis il prit congé et partit. Sur la route, il fit cette prière :

- Ô Allah, mon compagnon a épousé une très belle femme et il lui a offert mille dinars de dot. Quant à moi, ma demande ne s'adressera qu'à Toi. Je te demande de me donner l'une des plus belles femmes du Paradis.

Puis il trouva un pauvre sur la route dans la main duquel il entreposa une bourse de mille dinars, dans l'espoir de voir sa prière exaucée.

Le temps passa encore et l'homme arrogant décida de s'établir davantage en achetant deux immenses et magnifiques jardins, chacun coûtant mille dinars. Personne n'en avait de plus beau dans la contrée. Il se pensait alors l'homme le plus puissant de la terre. Il décida d'inviter une nouvelle fois son ami à venir admirer sa nouvelle acquisition, cherchant là quelque moyen de narguer son ami et de quémander quelques compliments.

Mais là, notre homme lui rappela qu'il ne possédait cela que grâce à Allah, que tout avait une fin, puis il prit congé.

Sur la route du retour, il dit :

- Seigneur, mon compagnon a acheté deux jardins pour deux mille dinars. Quant à moi, je préfère mettre cette somme entre Tes Mains en Te demandant de m'accorder les jardins du Paradis.

Et il donna les deux mille dinars qui lui restaient en aumône à des pauvres.

Le temps passa et bientôt les deux hommes eurent à subir la rencontre avec l'ange de la mort. Celui qui avait décidé de mettre son argent entre les Mains d'Allah fut emmené au Paradis par les anges. On lui présenta la plus belle maison qu'il avait jamais vue. En sortit la plus belle des femmes, si belle que le sol qu'elle foulait de ses pieds s'illuminait aussitôt. Elle le salua en lui disant :

- Bienvenue à toi mon cher époux ! Comme l'attente de ta venue nous a semblé longue !

Et on l'emmena ensuite dans deux jardins immenses, comme il n'en existe pas de pareils sur Terre en lui disant qu'ils étaient désormais les siens. Il reçut bien d'autres présents qu'Allah Seul connaît, et notre homme se rendit compte combien il avait fait un usage profitable de son argent et de sa vie. Il était désormais là, à jouir des promesses d'Allah. Il regarda ses jardins, son épouse et sa demeure, quand soudain il se souvint de son compagnon. Il demanda alors à l'ange :

- J'avais un compagnon sur terre qui avait pour habitude de dénigrer mon rapport à Allah. Il se moquait de mon adoration qu'il jugeait excessive. Qu'en est-il de lui aujourd'hui ?

L'ange lui répondit alors :

- Ne te préoccupe plus de lui ! Il est en Enfer.

Il demanda à le voir et l'ange lui montra alors la vision la plus horrible qui soit : il vit son ami, au milieu des flammes de l'Enfer, subissant les coups de fouet, la chaleur, et l'eau bouillante. Il était là à crier et supplier qu'on l'épargne.

A la vue de cette scène horrible, le croyant dit :

- Par Allah, tu as bien failli m'amener à la ruine ! Si ce n'avait été la grâce de mon Seigneur, j'aurais été moi aussi des gens de l'Enfer.

Et il remercia son Seigneur pour lui avoir permis de choisir la voie droite et pour tous les bienfaits dont il L'avait comblé.

AUJOURD'HUI, CETTE HISTOIRE RÉSONNE COMME UN RAPPEL POUR MONTRER COMBIEN LES BIENS DE CE MONDE SONT TEMPORAIRES ET QUE L'HOMME SERAIT BIEN IDIOT DE NE PENSER QU'A CONSTRUIRE DANS CE MONDE ALORS QUE LA DEMEURE VÉRITABLE ET ÉTERNELLE EST AUPRÈS D'ALLAH LE MAJESTUEUX.