Taysîr Al-Karîm Ar-Rahmân - As-Sa'dî

Le cheikh Abd Ar-Rahman As-Sa’dî (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit dans son l'explication des versets :

Allah le Très Haut dit en montrant l'incapacité des divinités des polythéistes et leur fausseté en tant qu'associés d'Allah. Dis ô Messager : " Voyez ces associés que vous invoquez en dehors d'Allah ? " méritent-ils vraiment d'être invoqués et adorés ? " Montrez moi leur contribution dans la création de la terre" Ont-ils créé une mer, des montagnes, des animaux ou des minéraux ? Ils avoueront que le Créateur de toute chose est Allah Seul " ou dans celle des cieux ! " Auxquels ils auraient contribué dans la création et la disposition ? Ils avoueront n'être associés en rien à cela. Dans la mesure où ils n'ont rien créé de tout cela et qu'ils n'étaient pas associés au Créateur dans Sa création, pourquoi les adorez-vous et les invoquez-vous en avouant leur impuissance. Par conséquent, la preuve rationnelle sur la validité de leur adoration ne tient plus la route et a montré son aberration et sa fausseté.

Ensuite, Il cita l'argument auditif en montrant qu'il ne tient pas aussi la route. C'est pour cela qu'Il dit : " Leur avons-Nous révélé un Livre " qui expose les thèses de leur polythéisme, qui leur ordonne d'associer à Allah et d'adorer des idoles " dont ils pourraient tirer des preuves valables" pour attester de la validité de leur polythéisme ? Il n'en est rien, car ils n'ont rien reçu comme Livre avant le Coran, ni comme avertisseur avant le Messager d'Allah Muhammad ﷺ. A supposer qu'ils aient reçu un Livre et un Messager en prétendant qu'il leur aurait ordonné d'associer à Allah, cela ne serait qu'un mensonge de leur part, car Allah dit :

" Nous n'avons envoyé avant toi aucun Prophète à qui il n'ait été révélé qu'il n'existe point d'autre divinité que Moi et que c'est Moi que vous devez adorez ".

(Coran 21:25)

Tous les Messagers et tous les Livres sacrés sont d'accord sur le dévouement à Allah dans la religion :

" Pourtant, il ne leur a été ordonné que de se vouer exclusivement au culte d'Allah ! "

(Coran 98:5)

Si quelqu'un rétorque : " Dans la mesure où les preuves rationnelles et textuelles prouvent la vanité du polythéisme, qu'est-ce qui pousse les polythéistes à associer à Allah alors qu'il y a parmi eux des gens intelligents et sensés ". Le Très Haut répond à cette question ainsi : " Les promesses que se font les impies entre eux ne sont que des promesses fallacieuses ! " C'est à dire que leurs thèses ne reposent sur aucun argument, mais il s'agit seulement de promesses fallacieuses qu'ils se font les uns les autres, et un embellissement du mensonge de leur part, les uns servant d'émules aux autres, en plus des suggestions et de la séduction de Satan qui leur enjolive leurs croyances dans leurs cœurs. Dès lors, devenues des certitudes pour eux, ces croyances deviennent difficiles à faire disparaître, ce qui les amène à rester accrochés à l'incroyance et au polythéisme erroné et aberrant.

Allah maintient les cieux et la terre pour les empêcher de s'affaisser. Et si jamais ils s'affaissaient, qui pourrait les soutenir si ce n'est Lui ? Le Très Haut nous informe sur la perfection de Son pouvoir, sur la totalité de Sa miséricorde et sur l'ampleur de Son indulgence et de Sa clémence, Lui qui maintient les cieux et la terre, afin qu'ils ne s'affaissent pas. Auquel cas, personne parmi les créatures ne pourrait les soutenir, n'ayant pas la force et les capacités de le faire. Mais Il a décrété qu'ils soient comme Il les a créés, afin que les créatures puissent y vivre et s'y fixer, en tirant profits et avantages, et afin qu'ils prennent conscience de l'immensité de Son pouvoir et de la force de Sa puissance, ce qui est de nature à remplir leurs cœurs de majesté et de glorification, d'amour et d'exaltation pour Lui. Afin qu'ils sachent aussi la perfection de Son indulgence et de Sa clémence, Lui qui accorde des délais aux pécheurs et e la châtie pas sur le champ, bien que s'Il le voulait, les cieux les écraseraient et la terre les engloutirait. Mais Son indulgence et Sa clémence les embrassent. " Il est toute indulgence et toute clémence ".