L'ÉLIXIR - Résumé Actes du Cœur

Une fois que ses pieds se seront stabilisés dans l'étape du repentir, le serviteur passera à l'étape du fait de revenir repentant. Le Très Haut a certes ordonné cela dans Son Livre et a fait les éloges de celui qui a obtenu le plus haut degré de Son Amour pour l'avoir fait, disant :

" Et revenez repentant à votre Seigneur ".

(Coran 39:54)

" Ibrahim était, certes, longanime, très implorant et revenait constamment vers Nous ".

(Coran 11:75)

Il a informé que Sa récompense et Son Paradis seront pour les adeptes de la crainte et du fait de revenir repentant, disant :

" Le Paradis sera rapproché à proximité des pieux. " Voilà ce qui vous a été promis, [ainsi qu’] à tout homme plein de repentir et respectueux [des prescriptions divines] qui redoute le Tout Miséricordieux bien qu’il ne Le voit pas, et qui vient [à Lui] avec un cœur porté à l’obéissance. Entrez-y en toute sécurité ".

(Coran 50:31-34)

Revenir repentant se divise en deux catégories :

1. Le fait de revenir repentant en ce qui concerne Sa Seigneurie et il s'agit du fait de revenir repentant de toutes les créatures qui est commun au croyant et au mécréant, au bon et au mauvais. Allah le Très Haut dit : " Et quand un mal touche les gens, ils invoquent leur Seigneur en revenant à Lui repentants ". (Coran 30:33)
2. Le fait de revenir repentant émanant de Ses alliés et il s'agit du fait de revenir repentant en ce qui concerne Sa Divinité, un fait de revenir repentant de servitude et d'amour.

Il comprend quatre points :

1. Son amour, 
2. L'assujettissement à Lui,
3. Se tourner vers Lui,
4. Se détourner de ce qui est en dehors de Lui.

Seul celui qui regroupe ces quatre points, sera digne du titre de " revenant constamment " et l'explication des prédécesseurs de ce terme tourne autour de cela. Ce terme comprend les significations de l'empressement, du retour et de l'avancée. Ainsi, celui qui revient repentant à Allah est celui qui s'empresse vers Son Agrément, qui revient à Lui à tout moment, qui avance vers ce qu'Il aime.

LES SIGNES DE LA VÉRIDICITÉ DU FAIT DE REVENIR REPENTANT

Si le fait de revenir repentant est pur pour son Seigneur, il sera débarrassé du fait de penser au plaisir du péché. Lorsqu'il mentionne et pense au péché, cela sera remplacé par une douleur et une peine. Tant qu'existe dans son cœur le plaisir d'y penser, son fait de revenir repentant ne sera pas pur.

Si l'on dit : Quel état est supérieur ? L'état de celui qui ressent le plaisir du péché dans son cœur et le combat pour Allah, le délaissant par crainte envers Lui, Son amour et pour Sa Majesté ou l'état de celui dont le plaisir du péché a disparu de son cœur, ayant été remplacé par de la douleur et de la peine, ainsi que de la sérénité envers son Seigneur, de l'apaisement auprès de Lui, de la délectation de Son amour et des délices en L'évoquant ?

Il a été dit que l'état de ce dernier est plus élevé et plus parfait et que le summum de l'état du premier est de combattre son âme afin qu'il arrive à l'état de celui-ci et son statut. Cependant, il est derrière lui en rang et rapprochement, et est éloigné de lui.

S'il est dit qu'en est-il de la récompense du combat de celui qui ressent du plaisir, de son délaissement de ce qu'il aime pour Allah, donnant préséance à l'Agrément d'Allah par rapport à ses désirs, alors que c'est pour cela que le genre humain est meilleur que le genre des anges, selon les gens de la Sunna et que les humains sont les meilleures des créatures, alors que celui qui est serein est reposé de ce combat, en a été préservé et la différence entre eux est comme la différence entre celui qui a été préservé et celui qui a été éprouvé ?

On dira, l'âme à trois états. L'ordonnancement du péché, puis le blâme et le regret à son sujet, puis la sérénité auprès de son Seigneur, se tournant entièrement vers Lui. Ce dernier état est le plus élevé de ses états et le plus haut. C'est vers lui que s'attèle celui qui combat et ce qu'il obtient comme récompense pour son combat et sa patience, il l'obtient pour s'être attelé à atteindre le degré de la sérénité auprès d'Allah. Il est donc, comme celui qui avance sur un long chemin effrayant dans une terre vide et désertique pour arriver à la Maison sacrée, son cœur s'apaisant alors à sa vue et en faisant le Tawâf autour d'elle.

L'autre est comme celui qui y est occupé, faisant le Tawâf autour d'elle, s'y tenant debout en prière, incliné et prosterné, ne se tournant vers rien d'autre. Il est occupé par l'objectif et le premier par le moyen. Chacun a une récompense, mais il y a une différence entre la récompense pour les objectifs et la récompense pour les moyens.

Et ce qui arrive à celui qui est serein comme états, servitude et foi est supérieur à ce qui arrive à celui qui combat son âme pour la Cause d'Allah le Très Haut (même s'il accomplit plus d'actes), mais la valeur des actes du repentant serein, de leur ensemble et leur manière, est supérieure, même si les actes de celui qui combat son âme sont plus nombreux. Telle est la grâce d'Allah, Il l'accorde à qui Il veut. Le Véridique ne devançait pas les autres Compagnons par l'abondance des actes. Parmi eux, il y avait ceux qui jeûnaient plus que lui, accomplissaient plus le pèlerinage, récitaient et priaient plus que lui, mais il les devança par autre chose qui avait eu lieu dans son cœur, au point que les autres Compagnons cherchaient à le concurrencer, mais ne faisaient que le trouver devant eux. Cependant, il se peut que la servitude de celui qui combat son âme contre le plaisir du péché et des désirs soit plus pénibles, mais cette difficulté n'implique pas forcément qu'elle soit plus élevée en degré. Le meilleur des actes est la foi en Allah et le combat est plus difficile que cela, mais il lui est inférieur en degré.

Parmi les signes du fait de revenir repentant est délaisser le mépris des insouciants et avoir peur pour eux, tout en ayant ouvert la porte de l'espoir pour soi-même. Ainsi, tu espères la Miséricorde pour toi-même et tu crains le châtiment pour les insouciants. Cependant, tu devrais espérer la Miséricorde pour eux et craindre le châtiment pour toi-même. Et si tu ne peux t'empêcher de les mépriser et de les détester, parce que leur situation t'a été dévoilée et que tu as vu ce sur quoi ils sont, déteste alors ton âme plus encore que tu ne les détestes et espère plus la Miséricorde d'Allah pour eux que pour toi.

L'un des prédécesseurs dit : " Tu n'auras pas la science au complet avant de détester toutes les créatures pour Allah, puis t'être tourné vers ton âme et la détester encore plus ".

En fait partie le fait d'inspecter ce qui entache les actes parmi les parts que l'âme veut prendre et de distinguer le droit du Seigneur d'entre ces actes de la part que l'âme veut en prendre et il se peut que la plupart d'entre eux, voire tous soient pour ton âme, sans que tu t'en rendes compte.

Il n'y a de divinité d'adoration, si ce n'est Allah ! Combien les âmes comprennent de maladies, d'objectifs et de parts empêchant les actes d'être exclusivement pour Allah et d'arriver à Lui ! Il peut arriver que le serviteur accomplisse un acte sans qu'aucun être humain ne le voie, mais qu'il ne soit pas sincère pour Allah ou qu'il agisse alors que les regards sont fixés sur lui de tous côtés, mais qu'il le fasse sincèrement pour la Face d'Allah. Seuls les clairvoyants distinguent ceci de cela, ainsi que les médecins des cœurs qui en connaissent les maux et les maladies.

Il y a donc une distance entre l'acte et le cœur. Dans cette distance se trouvent les bandits de grands chemins empêchant l'acte d'atteindre le cœur, ainsi l'homme agit beaucoup, mais cela ne fait parvenir ni amour, ni peur, ni espoir à son cœur, ni ascèse envers la vie d'ici bas, ni désir de l'Au-delà, ni lumière avec laquelle il distinguerait entre les alliés d'Allah et Ses ennemis, entre la Vérité et le faux, ni force dans son affaire. Si les effets de ses actes parvenaient à son cœur, il s'illuminerait et resplendirait, il verrait la Vérité et le faux et distinguerait entre les alliés d'Allah et Ses ennemis, et ceci susciterait nécessairement en lui d'autres états.

De plus, il y a une distance entre le cœur et le Seigneur, et dans cette distance se trouvent des bandits de grand chemin qui empêchent l'acte de Lui arriver, parmi l'orgueil, l'émerveillement, la vantardise, la considération accordée aux actes, l'oubli des bienfaits et d'autres maladies subtiles qui, si on cherchait à les énumérer exhaustivement, on verrait ce qui est étonnant, et il fait partie de la Miséricorde d'Allah le Très Haut de les dissimuler à la plupart de ceux qui agissent. S'ils les voyaient de leurs yeux, ils tomberaient dans ce qui est pire que cela, parmi le désespoir, le regret, l'abandon des actes, la diminution et la relâche de la résolution et de l'ardeur.

Source : L'ELIXIR p.99-103