Sifat as-Safwâ - Ibn Al-Jawzi

Il était surnommé Abâ Abd Ar-Rahma. Sa mère est Zaynab Bint Madh'ûn. Il a embrassé l'Islam en même temps que son père, alors qu'il n'était pas encore adulte. Il a émigré avec lui à Médine. Il se présenta devant le Prophète ﷺ pour participer à la bataille de Badr, mais il le congédia en raison de son jeune âge. Il en fut de même à Uhud. Mais il l'accepta le jour de la bataille du Fossé, alors qu'il était âge de 15 ans.

Nâfi rapporte à cet effet d'après Ibn Umar que ce dernier s'est présenté le jour de Uhud devant le Prophète, alors qu'il était âgé de 14 ans, mais il l'a congédié et il s'est présenté de nouveau lors de la bataille du Fossé, alors qu'il avait 15 ans et il l'accepta.

De son côté, Sâlim rapporte que Ibn Umar a dit : " Lorsque quelqu'un faisait un rêve du vivant du Prophète, il le lui racontait. Quant à moi, j'étais un jeune homme célibataire qui dormait dans la mosquée du vivant du Prophète. Un jour, je fis un rêve où je vis deux anges m'emmener vers la Géhenne. Celle-ci était enroulée comme un puits, elle avait deux cornes et j'y ai vu des gens que je connaissais. Je me suis alors mis à dire : " Je me mets sous la protection d'Allah contre le feu ! Je me mets sous la protection d'Allah contre le feu ! " C'est alors qu'un autre ange arriva et me dit : " N'aie aucune crainte ! " J'ai raconté ce rêve à Hafsa qui le raconta au Prophète ﷺ. Celui-ci dit alors : " Quel excellent homme que Abd Allah s'il pouvait prier la nuit ! " Sâlim ajoute : " Depuis ce jour là, Abd Allah ne dormait qu'une partie de la nuit ". (Rapporté par Bukhâri 1122)

Nâfi a dit aussi : " Abd Allah Ibn Umar m'a raconté qu'il s'est vu en rêve, tenant un morceau de brocart. Là où il dirigeait ce morceau de brocart dans le Paradis, il l'y transportait. Hafsa rapporta ce rêve au Prophète qui lui dit : " Ton frère est un homme vertueux ! " (Rapporté par Bukhâri 7016)

Abî Az-Zanâd a dit pour sa part : " Un jour, Mus'ab, Urwa, Abd Allah Az-Zubayr et Abd Allah Umar se sont rencontrés devant la Ka'ba. Ils se sont alors dit : " Que chacun fasse un souhait ! " Abd Ibn Az-Zubayr dit : " Moi, je souhaite assumer les charges de calife ". Urwa dit de son côté : " Moi, je souhaite que les gens prennent la science de moi ". Mus'ab dit pour sa part : " Moi, je souhaite assumer les fonctions de gouverneur de l'Irak et épouser Aïcha Bint Talha et Sabrîna Bint Al-Husayn ". Quant à Abd Allah Ibn Umar, il dit : " Moi, je souhaite le pardon d'Allah ". Tous ont eu ce qu'ils souhaitaient ajoute Abî Az-Zanâd et il se peut que Umar ait obtenu le pardon.

Nâfi a dit : " Ibn Umar est un jour, entré dans la Ka'ba et je l'ai entendu dire, alors qu'il était prosterné : " Tu sais bien que seule Ta crainte m'empêche de concurrencer les Quraychites pour ce bas monde ! "

Tâwus a déclaré : " Je n'ai jamais vu un homme aussi scrupuleux que Ibn Umar, ni un homme aussi savant que Ibn Abbâs ".

Sa'îd Ibn Al-Musayyib a dit dans ce même ordre d'idées : " Si je devais témoigner en faveur d'un homme de science qu'il sera au Paradis, je témoignerai en faveur de Abd Allah Ibn Umar ".

Nâfi rapporte qu'un homme ayant interrogé Ibn Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) au sujet d'une question de jurisprudence, celui-ci baissa la tête et ne lui répondit pas. Les gens crurent alors qu'il ne l'avait pas entendu. L'homme lui dit alors : " Qu'Allah vous accorde sa miséricorde ! Vous ne m'avez pas entendu ? " Ibn Umar répondit : " Si, mais vous pensez qu'Allah ne nous interrogera pas au sujet de ce dont vous nous interrogez, laisse moi, qu'Allah t'accorde Sa miséricorde, jusqu'à ce que je comprenne ta question. Ensuite, s'il y a une réponse à cela nous te la communiquerons, sinon nous te dirons que nous n'avons aucune science là-dessus ".

Ibrahim a dit pour sa part : " Le jeune homme le plus renonçant à ce bas monde parmi les jeunes de Quraych est Abd Allah Ibn Umar ".

Al-Mut'im Ibn Miqdâm As-San'âni a dit : " Al-Hajjâj Ibn Yûsuf a envoyé un message à Ibn Umar dans lequel il y est dit : " Il m'a été rapporté que tu revendiques le califat. Or, le califat ne convient pas à un incapable, à un avare ou à un jaloux ".

Ibn Umar lui répondit en ces termes : " Pour ce qui est de la question du califat, pour laquelle tu prétends dans ton message que je le revendique, sache que je ne l'ai jamais revendiqué et je ne pense jamais à le faire. Quant à l'incapacité, à l'avarice et à la jalousie, dont tu parles dans ton message, sache que celui qui a appris tout le Livre d'Allah ne peut être un incapable. En outre, celui qui s'acquitte de la zakât de ses biens, n'est jamais un avare. Quant à la jalousie à laquelle tu fais allusion, je l'ai exprimé à bon droit à l'égard de mon fils, car je suis jaloux que quelqu'un soit associé avec moi dans mon fils ".