L'indécent m'interpelle avec insolence, me voir lui répondre me répugne.

L'indécent est celui qui n'a pas de respect pour celui qui est en face de lui. Répondre à une telle personne est par conséquent réellement répugnant.

Il n'augmente qu'en insolence et je n'augmente qu'en bonté, semblable à l'encens dont le feu n'augmente que l'odeur agréable.

Cet insolent n'augmente qu'en nuisance, semblable à une flamme qui cherche à nous brûler. De notre côté, soyons semblables à l'encens dont l'intensité du feu accroît la diffusion de son agréable odeur, qui est profitable à tous.

Source : Ash-Shâfi'î - Les perles méconnues

Les lions meurent de faim dans les forêts, alors que la viande de chevreuil est mangée par les chiens.

Le lion, malgré sa force physique et la crainte qu'il inspire, peut mourir de faim, tandis que le chien, malgré sa faiblesse si on le compare au lion et son image d'animal domestique, peut se nourrir d'une des viandes les plus appréciées qui est celle du chevreuil.

Cet exemple nous illustre les inégalités que l'on peut trouver sur terre, et qui émanent d'Allah par Sa Sagesse :

• Le fait de voir ces inégalités amène les personnes à la réflexion et au remerciements, car les gens ne reconnaissent les bienfaits qu'après avoir subi un malheur ou en avoir été témoins.

• Comprendre que la logique et le raisonnement ne sont pas toujours des valeurs stables, et que la seule valeur stable est ce qui est rattaché à Allah. C'est pour cela qu'il faut s'en remettre à Lui Seul et baser nos actions et nos réflexions sur le Coran et la Sunna.

• Cela amène les personnes à forger leur personnalité et à se renforcer, aussi bien physiquement que moralement.

On pourrait déduire d'autres utilités à ces inégalités, celles qui sont connues par les savants et les sages, quant aux autres, elles sont inconnues de tous sauf d'Allah.

Il nous suffit de savoir que cela provient d'Allah et de savoir que Sa Sagesse n'a pas de limites pour comprendre que toutes les questions revenant à assimiler et à déduire les sagesses d'Allah sont illimitées et indénombrables, tout comme l'est Sa Sagesse.

Aussi bien qu'un esclave peut dormir sur la soie, le noble peut avoir pour couche le sable.

L'esclave, qui a l'image d'une personne dénigrée, peut se trouver dans une situation de noble.

A l'inverse, le noble lui, peut se trouver dans une situation d'esclave.

Cet exemple est donné pour se méfier de la tournure que peuvent prendre les évènements et ne jamais faire confiance à la vie. De même, il ne faut jamais juger les choses au premier abord, car la réalité peut être complètement différente.

Source : Les perles méconnues

Ma science, tant qu'elle est utile, me suffit.

En effet, le but d'une science est d'être utile et une science ne peut être utile qu'une fois mise en pratique.

Dans le cas contraire, il ne sert à rien d'accumuler des connaissance juste pour le savoir.

L'humiliation ne se trouve que dans l'avarice.

Celui qui se suffit de ce qu'il possède, comme bien et comme science, ne peut se trouver humilié car il est indépendant, contrairement à celui qui est toujours en quête de biens, car il se retrouvera bientôt humilié et il se rabaissera et fera tout ce qu'on attend de lui.

Celui qui prend conscience de l'observation divine se repent.

L'observation divine n'apporte que des bienfaits : le repentir, le bon comportement, les œuvres pieuses et l'excellence dans tout ce qu'on entreprend, car l'homme a besoin de se savoir observé.

C'est ainsi qu'il n'entreprend une chose qu'après l'avoir dédiée à quelqu'un : si ce n'est pas à Allah, ce sera à autrui.

Tout oiseau qui vole et s'élève, chutera aussi vite qu'il s'est élancé.

Ici, l'oiseau représente l'homme : quel que soit le niveau qu'il atteindra dans cette vie, il devra forcément chuter, si ce n'est pas par la mort, ce sera par des épreuves de maladies, de pauvreté, de souci, etc.

Te moques-tu des invocations, les dénigrant ainsi ?

Ignores-tu ce que les invocations accomplissent ?

La plupart des Musulmans ignorent la force et la portée des invocations, et cette ignorance est spécifiquement la raison qui les pousse à les dénigrer.

L'invocation est semblable à une arme, une arme bien particulière dont nous ne devrions jamais nous séparer.

En effet, elle a prouvé plus d'une fois son efficacité. Malgré cela, les Musulmans ne l'utilisent pas assez ou pas du tout.

Il est évident pour tous que lorsque nous recherchons protection, secours, guidée, subsistance, réussite ou gloire, nous devons nous nous diriger directement vers Allah, sans intermédiaire ni intercesseur, et ce non pas par obligation religieuse uniquement, mais également par simple raisonnement cohérent : puisque nous attestons qu'Allah est Celui qui détient tout pouvoir sur toute chose et qu'Il contrôle nos faits et gestes, pourquoi donc ne nous orienterions-nous pas vers Lui pour l'invoquer, Lui demander de nous guider dans le droit chemin, de nous préserver dans ce chemin, de diriger nos actions dans ce qui Lui plaît, de nous enrichir de Ses bienfaits aussi bien spirituels que matériels, de nous donner victoire sur nos ennemis, de renforcer nos personnalités, de protéger nos familles, de nous enseigner de Son savoir, de nous faire entrer dans Son Paradis et de nous éloigner de l'Enfer, etc ?

Au lieu de cela, nous nous retrouvons à implorer autre qu'Allah, nous humiliant devant une créature dont nous n'obtiendrons rien.

Notre remise en question à ce sujet est primordiale, car nous sommes semblables à une personne dont le besoin qui a ce qu'elle recherche entre ses mains.

Notre situation est encore plus aberrante : nous sommes démunis de tout, attaqués de tous, mais malgré cela nous n'employons pas notre arme la plus efficace et la seule en notre possession.

Elle est efficace par sa puissance car elle provient d'Allah, efficace parce qu'elle est en nous : nous pouvons l'employer à tout moment de jour ou de nuit et quel que soit le lieu.

Efficace enfin car elle ne demande pas un grand effort.

Concernant les conditions pour employer cette arme et pour qu'elle soit réellement efficace, laissons le Coran nous répondre :

" Et quand Mes serviteurs t'interrogent à Mon sujet, réponds : Je suis tout proche : Je réponds à l'invocation de celui qui M'invoque quand il M'invoque.

Qu'ils obéissent à Mes commandements, et qu'ils croient en Moi, afin qu'ils soient bien guidés ".

(Coran 2:186)

Il y a donc deux conditions :

• Croire fermement en Allah avec tout ce que cela implique.
• Obéir sans conteste à Ses commandements.

Celui qui réunit ces deux conditions, qu'il emploie à volonté les invocations et qu'il sache qu'Allah les exaucera, mais qu'il ne s'impatiente point et ne s'empresse pas de les voir se réaliser car cela annule leur effet.

Ces flèches de nuit ne manquent jamais leur cible, mais elles ont un terme, et tout terme doit aboutir.

Les invocations ont plusieurs fins : soit elles atteignent leurs cibles au moment où l'homme l'a demandé, soit leur terme est retardé par Sagesse d'Allah.

Mais l'homme, par son empressement, n'observe pas cette sagesse et ne reconnaît que sa volonté basée sur une science extrêmement limitée, rejetant ainsi, consciemment ou non, la Sagesse d'Allah.

Il se peut que l'invocation ne soit pas exaucée, et cela est dû a celui qui l'effectue : manque de sincérité, nombre important de péchés, le fait d'être élevé et nourri dans l'illicite, etc.

Enfin, l'invocation peut aussi être stockée et dévoilée en tant que bonne action le Jour du Jugement, et cette fin est la meilleure, et c'est elle que tous les invocateurs aimeraient voir se réaliser sur l'ensemble de leurs invocations, en ce Jour où le seul besoin sera d'obtenir des bonnes actions.

Ici, il est fait allusion aux invocations de nuit, parce qu'il existe des moments favorables qui renforcent, intérieurement comme extérieurement, l'effet de l'invocation : le dernier tiers de la nuit par exemple.

Je fais le serment, par Allah, qu'il est mieux d'avoir comme subsistance des graines pilées et une eau d'un puits salé.

Ces deux aliments, consommés généralement par les pauvres, ne rassasient et n'abreuvent point la personne qui les consomme. Le but ici est de rejeter un comportement et un acte beaucoup plus répugnantes que ne le sont ces deux aliments sans grand intérêt.

Que d'être un homme rempli d'avarice ou d'implorer ceux qui ont le visage renfrogné.

L'avarice est un fléau qui atteint un grand nombre de coeurs, alors que ce coeur pourrait accueillir en son sein tellement d'amour, de générosité et de miséricorde. Au lieu de cela, le coeur se retrouve rempli de l'attachement à la vie d'ici bas, à la richesse, la gloire et le pouvoir, qui n'ont laissé aucune place pour les actions de bien.

Quant à l'orgueil, il fut le premier péché commis et à l'origine d'un grand nombre d'autres péchés. C'est la raison pour laquelle Allah a menacé toute personne atteinte par l'orgueil d'une destruction qui l'atteindra certainement s'il ne se repent pas, qu'Allah nous en préserve.

Source : Ash-Shâfi'î - Les perles méconnues

Lorsque une catastrophe s'abat sur l'homme et qu'il ne lui trouve aucune issue, cette issue se trouves certes chez Allah.

La vie est faite de catastrophe qui touchent tout un chacun.

Lorsqu'elles nous atteignent, on en recherche instinctivement l'issue.

Le croyant a la certitude, grâce à sa foi, que l'issue, même s'il l'ignore, est entre les mains de son Créateur.

Au moment où elle le cerne de tous côtés et l'étouffe, l'issue arrive alors, à l'instant où il n'y croyait plus.

Allah éprouve Ses serviteurs jusqu'à ce qu'ils ne s'attendent plus à voir arriver une issue.

Alors Allah, par Grâce, Miséricorde et Sagesse, leur accorde une issue qu'ils n'auraient jamais pu imaginer.

Les louanges doivent donc s'adresser à Allah, le Meilleur des Créateurs.

Je me suis plaint à Waki' (*) [mon enseignant] de ma mauvaise mémorisation, il me conseilla de délaisser les péchés.

La science passe certainement par la mémorisation. A quoi bon une science qui ne découle pas d'informations emmagasinées en nous ?

Mais la mémorisation demande une pureté dans le coeur, et nécessite donc de s'écarter des péchés qui l'assombrissent.

Et il m'informa que la science est une lumière, et la lumière d'Allah ne peut être offerte au pécheur.

Toute science sur terre émane d'Allah. Elle fut divulguée afin d'illuminer la voie à suivre dans les diverses connaissances.

Cette lumière ne peut être offerte qu'à une âme pieuse, qui s'est donnée entièrement à Allah.

Le pécheur, quant à lui, se retrouve loin d'Allah, de Sa lumière et de Ses enseignements.

(*) Waki' Ibn Al-Jarrah Ibn Malîh Ibn 'Adî, appelé Abu Sufiya, est né à Kûfa en 129 H. Il fut un grand savant d'Irak, excellant aussi bien dans le hadith que dans le fiqh. Le calife voulut lui donner le poste de Qâdî, ce qu'il refusa. Il écrivit un grand nombre d'ouvrages, et il fut l'un des enseignants de Shâfi'î. Il mourut en l'an 197 H.

Rien ne pourra gratter ta peau comme ton ongle, prends donc en main l'ensemble de tes affaires.

Aussi bien que tu est le seul à savoir avec exactitude ce que tu recherches et ce dont tu as besoin, tu es aussi le seul à pouvoir résoudre tes problèmes et à trouver les solutions adéquates.

Emploie pour cela les moyens dont tu disposes et même si ces moyens peuvent te paraître dérisoires, ils ont le mérite d'être indépendants et de ne rien devoir à personne.

Et si tu veux demander un besoin, oriente toi donc vers celui qui estime réellement ta valeur.

Si, malgré toi, tu devais demander une aide à quelqu'un, cherche parmi les personnes qui t'entourent celui qui t'estime à ta juste valeur, car lui seul saura te respecter, garder ton secret, ne jamais te prendre en dérision et ne jamais se vanter de t'avoir aider.

Il n'existe point de répit pour l'homme doué de raison et de courtoisie, délaisse donc la patrie et émigre.

L'homme doué de raison et ayant reçu une bonne éducation sait que cette vie n'est pas celle du repos, mais plutôt celle des épreuves. Ainsi, il ne doit jamais rester sans activité et ne pas laisser ses sentiments et son attachement à une patrie le freiner. Bien au contraire, il doit voyager pour apprendre les multiples sciences. Le secret qui réside dans cet apprentissage est que lorsque l'homme se trouve dans une terre étrangère, rien ne peut le détourner, tous ses efforts sont dirigés uniquement sur la raison qui l'a poussé à émigrer.

Voyage, et tu trouveras une compensation de ce que tu as quitté. Et endure, car le plaisir de vivre vient avec la fatigue.

Le voyageur trouve une compensation à l'effort fourni et aux difficultés rencontrées lors de son voyage, et il compensera les êtres qu'il a quittés par d'autres qu'ils rencontrera. S'il rencontre des gens honnêtes, le bénéfice est évident, et s'il rencontre des gens malhonnêtes, l'utilité sera de le former à classer et à tester les personnes qu'il rencontrera avant de leur accorder sa confiance. Ainsi, sa personnalité se renforcera et il accumulera des expériences qui le rendront plus sage.

Ceux qui ont l'expérience de la vie savent qu'on n'obtient rien sans effort, et que plus l'effort fourni est grand, plus le résultat est en conséquence. C'est pour cela que celui qui est rempli d'ambition se doit d'endurer et de considérer la fatigue qu'il subit comme le résultat escompté.

J'ai observé que la stagnation de l'eau l'altère : lorsqu'elle ruisselle, douce nous la trouvons, et lorsqu'elle stagne, amère nous la jugeons.

Ce sont là des exemples donnés pour nous démontrer que ce qui stagne s'altère, alors que ce qui est en mouvement prend de la valeur.

Par exemple, l'eau des rivières s'écoule, elle est douce et buvable, à l'inverse de celle des marécages, stagnante et immobile, qui est amère et non potable.

Le lion, s'il ne quittait sa terre, ne trouverait aucun gibier. Et la flèche, si elle ne quittait l'arc, n'atteindrait aucune cible.

Le lion, s'il veut chasser et trouver du gibier, se doit de quitter sa tanière.

De même pour la flèche, si elle ne quittait point l'arc, elle ne pourrait atteindre sa cible.

Si le soleil était constamment figé dans les cieux, les gens, Arabes et autres peuples, l'auraient alors trouvé ennuyeux.

Tout peuple, qu'il soit arabe ou non, se laisserait de voir un soleil constamment figé dans les cieux. C'est son mouvement qui fait qu'il est resté pour tous ces peuples un signe divin, une merveille de ce monde et une beauté qui nous éblouit chaque jour.

L'or brut enfoui est semblable à la terre, et l'encens brut est semblable au bois.

L'or brut enfoui sous terre n'a aucune valeur parce qu'il est caché et donc hors de portée, de même pour l'encens brut qui ressemble au bois.

Mais si l'un et l'autre sont dégagés de leurs endroits, l'un devient prisé et l'autre semblable à l'or.

Dès lors qu'ils sont dégagés de leurs endroits d'origine et sont modifiés, l'or devient un bijou prisé et l'encens un musc qui a la valeur de l'or.