Sourate 105 Al-Fil

Atâ Ibn Yasâr, entre autres, affirme que tous ne furent pas châtiés à cet instant, certains soldats moururent sur le champ alors que d'autres voyaient leurs membres tomber l'un après l'autre tandis qu'ils prenaient la fuite. Tel fut le sort d'Abraha qui perdit ses membres l'un à la suite de l'autre pour finalement succomber à ses blessures en terre de Khath'am.

Ibn Is'hâq relate : " Les soldats quittèrent la ville en laissant sur leur chemin les membres de leurs corps, qui tombaient l'un après l'autre, et en succombant sur le bord des routes. Abraha, gravement blessé, fut transporté vers San'â alors que son corps se déchiquetait petit bout par petit bout. On dit même que, arrivé au Yémen, il ressemblait à un oisillon et ne rendit l'âme que lorsque sa poitrine se fendit pour laisser sortir son coeur ".

Selon Ibn Is'hâq, lorsque Allah suscita Muhammad (Salla Allah 'alayhi wa sallam) comme Messager, celui-ci ne cessa de rappeler à Quraych, parmi toutes les grâces d'Allah en leur faveur, qu'Il les avait sauvés des Abyssins, leur permettant ainsi de continuer à exister.

Ubayd Ibn Umayr, pour sa part, affirme : " Lorsque Allah voulut anéantir les gens de l'éléphant, Il leur envoya des oiseaux marins semblables à des hirondelles. Chaque oiseau tenait trois pierres : une dans chaque patte et la troisième dans le bec. Les oiseaux arrivèrent, formèrent des rangs au-dessus d'eux puis se mirent à leur jeter les pierres en poussant des cris. Il n'est pas une pierre qui touchait un homme à la tête sans qu'elle ne ressorte par son derrière. Plus génralement, les pierres transperçaient les corps pour ressortir du côté opposé. De plus, Allah fit souffler un fort vent qui projeta avec plus de violence les pierres. Ils furent ainsi anéantis jusqu'au dernier ".

Allah les a donc détruits et anéantis, faisant échouer leur plan et chassant ceux qui étaient venus pleins de colère et de haine.

Ils n'obtinrent donc aucun bien mais au contraire ils furent presque tous décimés, à l'exception de quelques rares blessés qui retournèrent dans leur pays et informèrent les gens de leur sort.

Tel fut le cas de leur roi, Abraha, dont la poitrine se fendit pour laisser sortir son coeur à son arrivée dans sa ville, San'â.

Il les informa des évènements avant de succomber à ses blessures. Son fils Yaksum lui succéda au pouvoir, suivi par son frère Masruq, fils d'Abraha.

Ensuite, Sayf Ibn Dhi Yazan Al-Himyari se rendit auprès de Chosroes en lui demandant son soutien contre les Abyssins. Chosroes envoya avec lui une partie de son armée qui combattait à ses côtés et Allah permit ainsi aux Arabes de la tribu des Himyar de retrouver leur souveraineté sur le Yémen. Les autres tribus arabes lui envoyèrent des délégations pour le féliciter de sa victoire.

Lorsque le Messager d'Allah (Salla Allah 'alayhi wa sallam) regarda du haut du col de montagne menant vers Quraych, le jour du traitée de Hudaybiyya, sa chamelle s'agenouilla.

Les gens tentèrent de la forcer à se lever, mais elle s'y refusa obstinément. Ils dirent alors : " Al-Qaswâ  [nom de la chamelle du Prophète] est devenue rétive ".

Le Prophète (Salla Allah 'alayhi wa sallam) rétorqua alors : " Al-Qaswâ n'est pas rétive. D'ailleurs ce n'est pas dans ses habitudes. Elle a seulement été arrêtée par Celui [Allah] qui a arrêté l'éléphant ".

Puis, il ordonna à la chamelle de se lever et elle s'exécuta aussitôt.

Source : Tafsîr de Ibn Kathîr