- Amr Ibn As-Sakan rapporte qu'il se trouvait chez Sufyan Ibn Uyayna. Un homme de Baghdad alla le voir et lui dit : " Entre Matraf d'un côté qui préfère être épargné et reconnaissant plutôt qu'éprouvé et patienter et son frère Abû Al-Alâ qui se satisfait de ce qu'Allah décrète pour lui, laquelle des deux attitudes t'est préférable ? " Sufyan garda le silence un instant puis affirma que l'attitude de Matraf gagnait plus ses faveurs que l'autre. Mais l'homme voulait davantage de précision, il dit : " Comment peux-tu dire cela alors que son frère se satisfait de ce qu'Allah choisit pour lui ? " Sufyan s'expliqua : " J'ai lu le Coran et y ai constaté que Sulayman a été épargné de tout méfait et y est décrit comme un serviteur plein de dévotion et enclin au repentir. Or, j'y ai aussi constaté que Ayoub a été éprouvé qu'il a aussi été décrit comme un serviteur plein de dévotion et enclin au repentir. Ils ont donc les mêmes qualités, mais l'un est éprouvé et l'autre est épargné. Être reconnaissant des bienfaits est du même rang que patienter face aux épreuves. Et puisqu'il en est ainsi, je préfère être épargné et me montrer reconnaissant des bienfaits plutôt qu'éprouvé et patienter ".

(Hilyat Al-Awliya 2/212)

Awn Ibn Abd Allah Ibn Utba Ibn Mas'ûd a dit : " Le bien qui ne comporte aucun mal est le suivant : être reconnaissant des bienfaits tout en étant épargné des méfaits et patienter quand on est éprouvé. Combien de gens sont comblés de bienfaits sans pour autant les remercier. Et combien de gens sont éprouvés sans pour autant patienter ".

(Al-Mujâlasa wa Jawâhir Al-Ilm 6/313)

- Ibn Rajab a dit : " Les épreuves permettent au fidèle de se souvenir de ses péchés. Sans doute se repentira t-il et reviendra à son Seigneur. Les épreuves permettent aussi d'éradiquer la dureté du cœur, de l'attendrir, de le soumettre à son Seigneur en toute humilité. Pour Allah, ceci est préférable aux nombreux actes d'obéissance de Ses fidèles. En effet, c'est avec son cœur que ce dernier revient ainsi à son Seigneur et se tient devant sa porte en toute soumission ".

(Mawârid Adh-Dham'ân Li-Durûs Az-Zamân 1/53)

- Ibn Al-Qayyim a dit : " Les épreuves et les calamités qui s'abattent sur le fidèle sont tels des médicaments contre l'orgueil, la vanité, l'arrogance, la dureté du cœur. Tous ces maux sont une cause de perdition tôt ou tard. Il fait donc partie de la miséricorde divine que, de temps à autre, il fasse goûter à Son serviteur différents types de médicaments sous forme de calamités. Elles sont pour lui comme cure contre ces maladies ".

(At-Tibb An-Nabawî p.145)

- Wahb Ibn Munabbih a dit : " L'épreuve est au croyant ce que le harnais est à l'animal ". - " Quiconque est touché par une épreuve, qu'il sache qu'on lui a fait emprunter le chemin des Prophètes ".

(Hilyat Al-Awliya 4/56)

- Abû Al-Jald a dit : " Les épreuves toucheront particulièrement les gens qui font la prière et personne d'autre. Les autres communautés autour d'eux se prélasseront en toute sécurité jusqu'à ce que certains redeviennent Juif ou Chrétiens ".

(Hilyat Al-Awliya 6/65)

- Nawwâf Al-Bukâli a dit : " Cette communauté est à l'image d'une femme enceinte, on espère qu'elle connaîtra la délivrance qu'une fois son enfant mit au monde. Et cette communauté, quand ses membres sont touchés par les épreuves, elle ne connaît de délivrance avant l'Heure ".

(Hilyat Al-Awliya 6/50)

- Al-Junayd Ibn Muhammad a dit : " On peut considérer les épreuves sous trois angles : pour ceux qui commettent de bonnes et de mauvaises actions, ce sont des châtiments ; pour ceux qui sont sincères et véridiques, les épreuves constituent une purification des péchés. Et pour les Prophètes, les épreuves révèlent leur sincérité parce qu'ils les ont acceptées sans les discuter ".

(Hilyat Al-Awliya 10/271)

- Hudhayfa Ibn Al-Yamân a dit : " Habituez-vous à la patience, car vous ne tarderez pas à être éprouvés. Mais vous ne le serez pas autant que nous l'avons été avec le Prophète ﷺ ".

(Hilyat Al-Awliya 1/283)

- Sufyan Ath-Thawri a dit : " N'a pas une bonne compréhension de la religion, celui qui ne considère pas une épreuve comme un bienfait et l'aisance comme une calamité ".

(Hilyat Al-Awliya 4/281)

- Ibrahim An-Nakha'î a dit : " Il m'arrive de voir des choses que je répugne en mon for intérieur. Mais ce qui m'empêche de les dénigrer est la crainte d'être éprouvé par ces mêmes choses ".

(Hilyat Al-Awliya 4/231)

Tâous a dit : " N'a pas connu la difficulté de l'épreuve celui qui n'a pas eu en charge un orphelin ou a été juge pour trancher les différents entre les gens concernant leurs biens ou a été gouverneur et les a administrés ".

(Hilyat Al-Awliya 4/13)

- Abd Al-Malik Ibn Abhar a dit : " Tous les gens sont éprouvés par l'aisance ou la difficulté. Ceux qui sont éprouvés par l'aisance afin qu'on puisse voir comment ils font montre de gratitude. Et ceux qui sont éprouvés par les difficultés pour qu'on puisse voir commet ils patientent ".

(Hilyat Al-Awliya 5/85)

- Amr Ibn Abd Allah Ibn Utba a dit : " Allah contrait ses serviteurs à subir des épreuves comme une famille contrait un de ses membres malades ou son enfant à ingérer un sirop en lui disant : bois ça, c'est pour ton bien ".

(Hilyat Al-Awliya 4/252)

- Hamza Ibn Al-Abdî a dit : " Nous sommes allés voir Sharâhîl et il dit : " Allah n'a pas destiné une épreuve à un fidèle sans qu'il ne lui la fasse subir, même si ce fidèle lui obéit. Et il ne lui a pas destiné une subsistance sans la lui octroyer, même s'il lui désobéit ".

(Hilyat Al-Awliya 4/163)

- Dhû An-Nûn a dit : " L'épreuve est pour le croyant comme le sel. S'il n'est pas éprouvé, ses biens sont corrompus ".

(Hilyat Al-Awliya 9/373)

Wahb Ibn Munabbih a dit : " Un des signes qu'un homme est éprouvé, est qu'il soit coupable d'hérésie ".

(Hilyat Al-Awliya 8/108)

Yahyâ Ibn Ma'în a dit :

" Nous critiquons des hommes qui se sont peut être installés au Paradis depuis plus de deux cent ans ". Ibn Mahrawayh rapporte : " Je suis entré chez Ibn Abî Hâtim alors qu'il lisait aux Gens du Livre " la critique et l'éloge " je lui ai rapporté ce propos et il se mit à pleurer, ses mains tremblèrent au point que le livre ne tombe et il ne cessa de pleurer et me faire répéter cette parole ".

(As-Siyar 11/95)

Maymûn Ibn Mihrân a dit :

" Si un homme se rend chez le gouverneur et que ce dernier refuse de le recevoir, qu'il se rende aux maisons du Miséricordieux, car elles sont ouvertes. Qu'il accomplisse deux unités de prière et demande ce dont il a besoin ".

(As-Siyar 5/75)

Alî Ibn Abî Tâlib (qu'Allah soit satisfait de lui) était connu pour ses pleurs et sa crainte. Et les deux choses qu’il craignait plus encore étaient les fausses espérances et le suivi des passions. Il dit :

" Les fausses espérances font oublier l’Au-delà, et le suivi des passions empêche de parvenir à la vérité. Ce bas monde s’en va, l’Au-delà arrive, et tous deux ont des enfants, alors soyez des enfants de l’Au-delà et ne soyez pas des enfants de ce bas monde. Aujourd’hui on peut œuvrer sans jugement, alors que demain viendra le jugement sans qu’on ne puisse plus œuvrer ".

(Az-Zuhd 692)