Traduire les termes d'une phrase est une chose, permettre au lecteur d'en saisir le sens, la portée et le contexte en est une autre. C'est pour cette raison que l'imam At-Tabarî dit :

" Je m'étonne de celui qui lit le Coran sans en connaître l'explication. Comment peut-il apprécier sa lecture ? "

(Mu'jam Al-Udaba' 18/63)

Iyâs Ibn Mu'âwiya dit :

" Ceux qui lisent le Coran sans en connaître l'explication sont semblables à des gens qui, de nuit, auraient reçu un livre de leur roi, mais qui n'auraient pas de lampe pour le lire.

Ils en éprouvent de la crainte, mais ils ne savent pas ce qu'il contient.

Celui qui en connaît l'explication est semblable à un homme leur apportant une lampe leur permettant de lire ce Livre ".

(Al-Jâmi' Li Ahkâm Al-Qur'ân 1/26)

Qatada 5qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :

" En vérité, ce Coran vous parle de vos maladies et de vos guérisons.Quant à vos maladies, ce sont vos péchés. Quant à vos guérisons, c'est la recherche du pardon d'Allah ".

Source : Shu'ab al-Iman 6643

L'imam Al-Awzâ'i a dit :

" Il n'y a pas une heure des heures de l'ici bas sans qu'elle ne soit exposée au serviteur le Jour de la Résurrection, jour après jour et heure après heure. Et il ne se passe pas une heure en laquelle Allah n'y a pas été mentionné sans que son âme ne s'y déchire en regret. Alors qu'en est-il de celui dont s'écoulent heure après heure, jour après jour et nuit après nuit alors qu'il n'a pas évoqué son Seigneur ?  "

(Hilyat Al-Awlia' 6/142)

La parole des ignorants :

" Vous avez ramené une nouvelle religion ".

Il est probable que quelqu’un dise : " Ô combien de choses nouvelles vous innovez, chaque jour vous venez avec quelque chose de nouveau ! "

Nous disons : Nous venons avec du nouveau en l’appuyant par des preuves. Ce sentiment de nouveauté n’est que partiel, et n’est ressenti que par celui qui ignore cette chose qu’il considère nouvelle pour lui.Et pour cette raison, lorsque cette prédication bénie [le cheikh fait référence à la Da’wa réformatrice du cheikh Muhammad Ibn Abd Al-Wahhâb] vit le jour ils ont dit : " Ils ont apporté une nouvelle religion ! "

Et la religion n’est pas nouvelle cependant elle a été revivifiée.

La définition de la revivification est la suivante ici :

Lorsque les gens se sont détournés de l’Islam et qu’ils ont ignoré ce qu’était la religion, ce avec quoi était venu le Prophète ﷺ, alors le revivificateur vint à eux pour leur clarifier, leur exposer la réalité de la religion islamique.

La revivification ne consiste pas à ce que l’individu apporte une chose nouvelle ne faisant pas partie de l’islam, non. La religion est encrée mais il se peut que ses partisans l’ignorent ou s’en détournent et s’en éloignent.

Appeler les gens à nouveau à la religion, la leur faire comprendre une nouvelle fois, c’est cela qu’on appelle la revivification, voilà le sens voulu lorsqu’on parle de revivification de la religion.

Quant à cette prétendue revivification en ajoutant des choses nouvellement introduites comme ce qui est répandu aujourd’hui, consistant à ce que chacun apporte une pensée nouvelle et qu’il réussisse à convaincre ses suiveurs que celle ci est une prédication islamique qu’elle soit en accord ou non avec la religion. Puis se définit lui même comme étant le leader untel, de tel groupe. Ceci est une forme de revivification inacceptable car elle représente un détournement la religion originelle.

La revivification dont nous parlons n’est pas celle qui implique d’apporter une chose nouvelle mais simplement de faire revivre la bonne compréhension de l’Islam que les gens ont modifié.

Muhammad Ibn Sirin a dit : " Cette science est une religion, regardez donc de qui vous prenez votre religion ".

Le fait que la personne qui s'adonne au prêche et à l'appel à Allah soit connue et recommandée des gens de science est un point important à considérer avant de s'asseoir pour enseigner la science aux gens. En effet, cela est la voie des pieux prédécesseurs, comme il est rapporté de l'imam Mâlik qu'il a dit : " En ce qui me concerne, je ne me suis pas assis [pour enseigner aux gens] avant que soixante-dix savants de Médine aient jugé que j’étais apte à le faire ".

De même, il est de la responsabilité de ceux qui apprennent auprès d'un prédicateur, de se renseigner sur son parcours scientifique et ce que disent les gens de science à son sujet. Tout en sachant que la recommandation des gens de science pour un prédicateur n'est pas gage d'infaillibilité. Ces derniers étant des hommes, qui ne connaissent pas l'invisible, et au final, comme l'a dit le savantissime Cheikh Rabi' Al-Madkhaly : " En vérité, ce sont les actes de la personne qui la recommandent ".