Question :
Le jeûne de celui qui prend le Suhur (repas rapide pris avant l'aube), fait la prière de Subh (de l'aube) puis s'endort jusqu'au moment de la rupture du jeûne pour ne se réveiller qu'à intervalles afin d'accomplir la prière de Zhuhr (de midi), puis celle de Asr (de l'après-midi) est-il valide ?
Réponse :
Son jeûne est valide, mais il est à noter que le jeûneur qui dort pendant plusieurs heures de la journée de Ramadan est négligent, car les moments de ce mois sont glorieux et il incombe au musulman d'en profiter en récitant le Coran, en gagnant sa vie et en s'instruisant dans la science.
Qu'Allah vous accorde la réussite et prière et salut sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Source : Le Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance desFatwas Al-Iftâ' - La question 5 de la Fatwa numéro 12901
Dans les calendriers de Ramadan, on trouve une colonne imsâk qui est environ un quart d’heure avant l’heure du Fajr. Imsak signifie retenue, c’est à dire qu’il faudrait s’arrêter de manger et boire à partir de ce moment là par crainte d’atteindre l’heure du Fajr en mangeant. C’est en réalité une innovation qu’il incombe de blâmer.
Al-Hafiz Ibn Hajar dit :
Parmi les innovations : Ce qui a été inventé à notre époque: de faire le deuxième adhan du Fajr environ vingt minutes avant le Fajr durant Ramadan. Et d’éteindre les lampes qui sont placées comme signes d’interdiction du manger et du boire pour celui qui veut jeûner. Celui qui a inventé ça prétend que c’est par précaution pour la validité de l’adoration.
(Fâth Al-Bari 4/199)
Cheikh Uthaymin a dit :
Cela fait partie des innovations. Il n'a pas d'origine dans la Sunna. Plus encore, la Sunna prouve le contraire. En effet, Allah le Très Haut a dit dans son noble livre : " Et mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir de l'aube ". (Coran 2:187). Et le Prophète ﷺ a dit : " Certes, Bilal fait l’adhan de nuit. Mangez donc et buvez jusqu’à ce que vous entendiez l’adhan d’Ibn Umm Maktum car il ne fait l’adhan que lorsque l’aube se lève ". Et cet imsak que certaines personnes mettent en place est plus que ce qu'Allah a imposé. C'est donc caduc et fait partie de l'exagération dans la religion d'Allah alors que le Prophète ﷺ a dit : " Ont péri les exagérateurs. Ont péri les exagérateurs. Ont péri les exagérateurs ".
(Fatâwa Arkan Al-Islam p.482)
Question : Qu’est-ce qui est préférable pendant les jours du Ramadan : lalecture du Coran ou les prières surérogatoires ?
Réponse : La pratique prophétique consistait à multiplier les actionscultuelles pendant le mois de Ramadan.Jibrîl y aidait le Prophète ﷺ à se remémorer le Coran dans lanuit et quand Jibrîl le rencontrait, il devenait aussi généreux qu’un ventdéchaîné.
En fait, il était l’homme le plus généreux, et sa générosité s’intensifiaitpendant le Ramadan.
Il y multipliait les aumônes, les actes de charité, la lecture du Coran, laprière, le dhikr et les retraites spirituelles.Voilà ce qui caractérisait la pratique cultuelle du Prophète ﷺ pendant ce mois béni.
Quant à savoir si la lecture du Coran est préférable ou la prièresurérogatoire, cela dépend des situations individuelles et ne peut êtreappréciée que par Allah le Puissant, le Majestueux dont la scienceembrasse tout.
Source : Cheikh Ibn Bâz / Al-Jawab As-Aahih Min Akkamisalât al-layli wa Tarawih p. 45
Question :
Qu’en est-il du fait de manger et de boire pendant que le muezzin appelle à la prière, ou quelques instants après, dans le cas où l’on ne connaît pas le moment exact de l’apparition de l’aube ?
Réponse :
La limite claire qui rend interdit au jeûneur le fait de manger et de boire est l’apparition de l’aube, car Allah le Très Haut a dit :
" Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu’Allah a prescrit en votre faveur ; mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit ".
(Coran 2:187)
Le Prophète ﷺ a dit :
" Mangez et buvez jusqu’à ce que Ibn Umm Maktûm fasse l’appel à la prière, car il ne le fait qu’à l’apparition de l’aube ".
(Rapporté par Bukhâri 617 et Muslim 1092)
C’est donc l’apparition de l’aube qu’il faut prendre en considération… si donc le muezzin est une personne de confiance et qu’il affirme n’appeler à la prière qu’à l’apparition de l’aube, il devient obligatoire de cesser de consommer toute boisson ou aliment dès que l’on entend l’appel.
Si par contre, le muezzin appelle à la prière en s’assurant bien de l’apparition de l’aube, il vaut mieux alors ici aussi par mesure de précaution s’abstenir de consommer quoi que ce soit dès que l’on entend l’appel. Cependant, si la personne est en rase campagne et qu’elle peut percevoir l’apparition de l’aube, alors elle n’est pas dans l’obligation de cesser de manger ou de boire, même si elle entend l’appel à la prière, à condition qu’elle n’ait pas encore aperçu l’aube et que rien ne l’empêche de l’apercevoir.
En effet, Allah le Très Haut a lié le jeûne à la distinction du fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Le Prophète ﷺ a dit au sujet de l’appel à la prière de Ibn Umm Maktûm : " … Car il ne le fait qu’à l’apparition de l’aube ".
Je profite de cette occasion pour attirer l’attention sur un comportement qu’ont certains muezzins de faire l’appel à la prière du matin quatre ou cinq minutes avant l’heure prescrite, en prétextant que c’est une mesure de précaution pour le jeûne.
Mais nous décririons plutôt cette mesure de précaution comme de l’exagération, et non pas une précaution légitime.
Or, le Prophète ﷺ a dit :
" Les exagérateurs (ou extrémistes) ont couru à leur perte ".
(Rapporté par Muslim 2670)
Cette précaution n’est donc pas correcte, car s’ils prennent une précaution pour le jeûne, ils agissent d’une mauvaise façon pour la prière, car beaucoup de gens lorsqu’ils entendent le muezzin se lèvent pour accomplir la prière du Fajr. Ainsi, cette personne qui a accompli sa prière à l’appel du muezzin que ce dernier a effectué avant l’heure aura prié avant l’heure. Or, la prière avant l’heure prescrite est nulle. Ces muezzins indisposent donc les fidèles.
De plus, ils indisposent aussi les jeûneurs, car ils empêchent ceux qui veulent jeûner de bien manger et boire jusqu’au moment où Allah l’a permis. Ces muezzins commettent donc une faute grave à l’encontre des jeûneurs car ils les empêchent de faire ce qu’Allah a permis, ainsi qu’à l’encontre des fidèles car ces derniers prient avant l’heure prescrite, ce qui annule leur prière.
Il faut donc que le muezzin craigne Allah (Exalté soit Il) et qu’il recherche la vérité selon ce qu’indiquent le Coran et la Sunna.
Source : Cheikh Ibn Uthaymîn, Kitâb ud-Da’wa, n°5, vol. 2, p. 146-148.