Le jugement doit être émis avec science. Celui qui extériorise l’Islam et prononce les deux attestations de foi, il est obligatoire de se retenir à son sujet comme l’a indiqué le récit gravissime avec Usama, jusqu’à ce que se réalise clairement ce qui annule l’islam de la personne, par exemple s’il associe à Allah, qu’il invoque autre qu’Allah, ou qu’il commette un acte connu des gens de science comme faisant partie des annulatifs de l’Islam.

A ce moment là seulement, on statuera sur son apostasie.

Tant qu’il n’apparaît pas chez cette personne ce qui s’oppose et contredit l’Islam, on se doit de garder une bonne opinion au sujet de la personne et on le juge comme étant musulman, et ce même s’il émane de lui certaines déviances qui n’atteignent pas le degré de l’association [ash-chirk], ou de la mécréance.

Comme si par exemple cette personne commettait certains péchés, on ne statut pas de sa mécréance tant qu’il ne commet pas l’un des annulatifs de l’Islam connu des gens de science et qu’il n’ait pas d’ excuse car il se peut qu’il soit ignorant ou alors récemment converti à l’islam et qu’il ne sache pas que tel acte est une mécréance.

Lorsque le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) est sorti pour la bataille de Hunayn après la conquête de Mecque avec un groupe des gens de la Mecque qui avaient depuis peu embrassé l’Islam, ils virent que les associateurs s’arrêtaient près d’un jujubier autour duquel ils attachaient et nouaient leurs armes, un arbre qu'on appelait " dhat anwat ", et par lequel les associateurs recherchaient la bénédiction. Ce groupe de gens récemment entré en Islam demandait donc au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) : " Ô Messager d’Allah désigne-nous un " dhat anwat " comme eux possèdent le leur ".

À ce moment là, le Messager d’Allah (Salla allahu 'alayhi wa sallam) ne les a pas rendus mécréants en raison de leur ignorance, mais il a plutôt dit : " Allahu akbar ! Allahu akbar ! Allahu akbar ! Celles-ci [ces paroles] se répètent, par celui qui détient mon âme entre ses mains, vous avez dit comme ont dit les Enfants d’Israël à Moïse :

" Ô Moïse, désigne-nous une divinité semblable à leurs dieux ". Il dit : " Vous êtes certes des gens ignorants ".

(Coran 7:138) 

Le Messager (Salla allahu 'alayhi wa sallam) les a donc désapprouvés et à mis en évidence que leur parole était semblable à celle des Enfants d’Israël à Moïse.

Mais du fait qu’ils ignoraient le jugement de ce type de parole, le Messager (Salla allahu 'alayhi wa sallam) le leur a éclairci, et montré que cela était une forme d’association [chirk], mais tenant compte du fait qu’ils soient ignorants, il les a excusés en raison de l’ignorance et ne les a pas jugés mécréants. Et toute personne récemment convertie à l’Islam et qui n’a pas eu l’occasion d’apprendre les jugements législatifs de l’Islam, et qu’elle a commis ce qu’elle a commis, même si en apparence cela représente une forme d’association ou de mécréance, dans ce cas on lui éclairci l’affaire et on lui explique l’Islam ainsi on lui met en évidence ses annulatifs et s’il persiste là-dessus et ne le délaisse pas, alors là on le juge mécréant.

Donc dans toutes ces choses, il est nécessaire de les vérifier, car il se peut que celui qui émet ses jugements de mécréance sur les gens soit ignorant, tout comme il se peut que celui que l’on juge mécréant soit lui aussi ignorant et qu’il ne mérite pas cela jusqu’à ce que cela lui soit expliqué, ces choses la requièrent de la vérification et de s’assurer du bien fondé de tel ou tel jugement, ainsi qu’elles requièrent de revenir aux gens de science, les interroger au sujet de cela, et au sujet de la personne comment doit-on la juger.

Et ceci ne revient pas aux étudiants débutants ou aux lecteurs, ceci ne leur revient pas de droit, de rendre mécréants les gens et les sortir de l’Islam alors qu’ils n’en connaissent pas les annulatifs, l’affaire est très grave.

Il incombe donc à toute personne étant tombé dans ce travers [faire le takfir sans science] de se repentir à Allah (Exalté soit-Il) , et de retenir sa langue quant au fait de proclamer le takfir, d’apprendre avant de parler, d’interroger les gens de science , de bien observer la situation de la personne : est-elle excusée ou non ?

Ces choses là nécessitent d’être détaillées tout comme elles demandent à posséder une compréhension de la religion. Que tu tues quelqu’un, en sachant que c’est un crime monstrueux est moins grave que le fait de le juger mécréant. Le fait de tuer volontairement un croyant expose à une sévère menace :

" Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment ".

(Coran 4:93)

Ceci concerne la sacralité du sang, et la sacralité du din [religion] est plus grande encore donc le fait que tu l’expulse de la religion, que tu le fasse sortir de l’islam est pire que le fait de le tuer pour Allah (Exalté soit-Il) .

Si tu t’accaparais de tout ces biens, ceci est interdit, le Messager (Salla allahu 'alayhi wa sallam a dit :

" Certes vos sangs ainsi que vos biens et vos honneurs sont sacrés et inviolables ".

(Rapporté par Bukhâri)

Si tu venais à t’accaparer tout ces biens de manière injuste et par transgression, cela serait moins grave que le fait que tu le juges mécréant et apostat alors qu’il ne mérite point cela.

Et sache que lorsque tu juges quelqu’un comme étant apostat ou mécréant ou que tu dise : " ô mécréant, ô ennemi d’Allah, ô hypocrite " et que cette personne ne mérite pas cela, alors ces paroles se retourneront contre toi, comme il nous est parvenu dans le hadith :

" Celui qui dit à son frère : ô mécréant ou ô hypocrite ou ô le mauvais ou ô ennemi d’Allah… alors qu’il n’est pas tel qu’il est décrit, cela lui retombera dessus ".

(Rapporté par Muslim)

Le sens est que le péché de cette parole ignoble revient sur celui qui l’a prononcé, et en aucun cas ne revient sur celui sur qui elle a été dite lorsque celui ci ne le mérite pas. Donc toi tu te fais du tort à toi même, alors crains Allah ô musulman et préserve ta langue et ne prononce pas le verdict de la mécréance sur celui qui ne le mérite pas, et ne te précipite pas. Reviens aux gens de science dotés de clairvoyance sur ce sujet avant que tu ne juges mécréant celui dont l’apparence est l’Islam.

Et les premiers à avoir fait le takfir de la communauté sont les khawârij.

Leur trouble est apparu à l’époque du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) lorsque vint l’un d’entre eux au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) alors qu’il partageait le butin, c’est a dire les prises de guerre après être revenu de la bataille de Hunayn. Cet homme lui a donc dit :

" Ô Muhammad ! Sois équitable, car tu ne t’es pas montré équitable ! "

Le Prophète lui répondit : " Malheur a toi ! Et qui sera équitable si moi je ne le suis pas ?! "

Puis il dit ensuite : " Sortiront des entrailles de cet homme des gens dont vous mépriserez votre prière en comparaison à la leur, votre jeûne en comparaison au leur, ils sortiront de l’Islam aussi rapidement que s’élance la flèche de son arc ".

(Rapporté par Bukhâri)

Ceci en raison du nombre considérable de leurs prières, jeûnes, lecture du Coran et évocation d’Allah.

Néanmoins, du fait qu’ils se lanceront dans le takfir des musulmans, le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) les a jugé comme quittant la religion car ils jugent mécréant celui qui ne le mérite pas.

Donc celui qui juge mécréant quelqu’un qui ne l’est pas fait partie d’eux [les khawaridj], ces khawaridj au sujet desquels le Messager d’Allah (Salla allahu 'alayhi wa sallam) a dit :

" Où que vous les rencontriez tuez les ! "

(Rapporté par Bukhâri)

" Si je les rencontrais je les tuerais comme ont été tué le peuple de 'Ad ".

(Rapporté par Bukhâri)

La louange est à Allah Seigneur de l’univers, et que les prières et les salutations soient sur notre Prophète Muhammad ainsi que sur sa famille, ses Compagnons ainsi que ceux qui les ont suivi dans la bienfaisance jusqu’au jour de la résurrection.

Ceci dit. Le sujet qui va être traité est un sujet d’une grande importance, qui hier comme aujourd’hui suscite nombre de polémiques, faisant dévier et égarer, et pouvant mener à la destruction et à la division de la communauté. Ce sujet n’est autre que : " le takfir, tabdi’ et tafsiq sans science ni clairvoyance ". En raison de la dangerosité de s’aventurer dans de tels domaines, les savants se sont préoccupés du sujet en rédigeant des livres afin de mettre en évidence les actes annulatifs de l’Islam, le jugement législatif concernant celui qui commet un péché majeur n’atteignant pas le degré de ces annulatifs, ceci afin de repousser le danger guettant cette communauté.

Ils ont également mis en évidence ce qui devait l’être afin que ne puisse pas parler celui qui n’excelle pas dans ce sujet ni n’en maîtrise les règles et les fondements.

Également pour éviter la négligence de certains qui ne font pas preuve de jalousie pour leur religion et que de ce fait se répandent des dogmes corrompus qui auraient pour conséquence de faire passer le faux pour la vérité et introduire dans la communauté et dans la religion ce qui n’en fait pas partie. Et concernant ce sujet, il n’est pas permis à celui qui est dénué de science, de connaissances et de clairvoyance d’en parler.

De même qu‘il n’est permis de rendre mécréant uniquement celui qu’Allah et Son Messager ont rendu mécréant explicitement, pour avoir commis un des actes annulatifs de l’Islam et au sujet duquel les gens de science sont unanimes quant au fait que l’acte en question fasse partie des annulatifs de l’Islam.

De plus, il incombe au musulman d’apprendre avant de parler, et qu’il ne s’exprime qu’avec science.

Sinon, s’il vient à rendre mécréant un musulman à tort, alors il aura commis deux crimes, l’un des deux étant pire que l’autre :

1 – Le fait de parler sur Allah sans science, alors qu’Allah (Exalté soit-Il) a dit :

" Et qui est plus injuste que celui qui aura forgé un mensonge au sujet d’Allah ".

(Coran 6:21)

Dis : " Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes [les grands péchés]), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l’agression sans droit et d’associer à Allah ce dont Il n’a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas ".

(Coran 7:33)

Allah a donc établit que le fait de parler à son sujet sans science était pire encore que le fait de lui associer quoique ce soit dans son adoration, ceci car il a mentionné dans le verset cette transgression après avoir mentionné le chirk [l’association]. De même qu’Il (Exalté soit-Il) a dit :

" Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le coeur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé ".

(Coran 17:36)

Donc à partir de là, il faut nécessairement que la personne apprenne avant qu’elle ne parle, et la science passe avant la parole ainsi que l’acte. Allah (Exalté soit-Il) a dit :

" Sache donc qu’il n’y a pas de divinité digne d’adoration si ce n’est Allah et demande pardon pour ton pêché ainsi que pour les croyants et croyantes ".

(Coran 47:19)

Ce noble verset indique que la science précède la parole et l’acte. Concernant la parole qui n’est pas basée sur la science, spécifiquement dans ce qui à trait aux affaires de la religion et plus précisément encore ce qui concerne les sujets sur la croyance, alors cette parole est vaine, considérée même comme un mensonge à l’encontre d’Allah et elle représente le premier de ces deux crimes qui est le fait de parler au sujet d’Allah sans science.

2 – Quant au second crime [commis par celui qui aura rendu un musulman mécréant sans science, ni connaissance ni clairvoyance], c’est le fait de rendre mécréant un musulman, de le faire sortir de l’Islam, ce qui automatiquement conduit à lui appliquer des jugements législatifs liés a cela comme par exemple le fait de le séparer de sa femme musulmane, ou encore le fait que ni il peut recevoir d’héritage, ni on peut hériter de lui. Ou bien encore le fait que s’il meurt, on ne le lave pas, on ne l’enveloppe pas d’un linceul, on ne prit pas sur lui ni n’invoque en sa faveur de même qu’on ne l’enterre pas dans les cimetières musulmans. Donc celui qui a établi le jugement de le rendre mécréant sans droit endosse la responsabilité de tout cela, car toutes ces conséquences découlent de sa parole.

Il est donc impératif que l’homme apprenne quelles sont ces choses qui impliquent la mécréance et l’apostasie, il est nécessaire qu’il apprenne cela et qu’il ne parle pas par ignorance ou qu’il ne considère pas que toute personne s’opposant à son avis mécroit, en plus du fait que celui qui est mécréant n’est que celui au sujet duquel on dispose d’une preuve quant à sa mécréance tirée du Livre d’Allah ou de la Sunna de Son Messager (Salla allahu 'alayhi wa sallam) ou bien du consensus du musulman.

Et d’où prend-on cette science ? La prend t'on directement des livres, en les parcourant simplement ou en se contentant de mémoriser les textes ? Non, la science ne s’acquiert qu’auprès des gens de science, des savants éducateurs, enracinés dans la science.

On ne prend pas la science à travers la lecture de livres ni en mémorisant uniquement les textes, même si la personne a énormément mémorisé. Car ce n’est pas toute personne ayant beaucoup mémorisé, ayant mémorisé le Coran ou un nombre important de hadiths qui est savante, cela ne fait pas de cette personne un savant.

Le savant c’est le faqih, celui qui a la compréhension. La science c’est la compréhension de la religion d’Allah et ceci n’est réalisable que par l’apprentissage et le fait de prendre sa science des fuqahas pluriel de faqih, ainsi que des gens de science qui éclaircissent et mettent en évidence le sens voulu et contenu dans ces textes que la personne a lus et mémorisés.

Il se peut qu’il en ait eu une compréhension erronée et éloignée, n’ayant aucun lien avec le Livre d’Allah ou la tradition de Son Messager (Salla allahu 'alayhi wa sallam) , et que s’il revenait vers les gens de science, alors il lui apparaîtrait clairement qu’il avait une mauvaise compréhension et qu’il s’était trompé par rapport à ce qu’il pensait.

Il est donc obligatoire à cette personne de revenir vers les gens de science, ainsi que de prendre la science profitable auprès d’eux, afin qu’il soit clairvoyant quant à ce qu’il dit, ce qu’il fait et ce au sujet de quoi il se prononce et émet des jugements. Et également, lorsqu’il aura appris et qu’il se sera ancré dans la compréhension de la religion d’Allah, et qu’il aura connu les actes annulatifs de l’Islam et quelles sont les choses qui font sortir de celui-ci ; alors il devra obligatoirement vérifier scrupuleusement la situation de la personne avant d’émettre un jugement sur lui, avant qu’il ne juge qu’untel est mécréant, ou associateur.

Il convient avant toute chose de vérifier dans ce cas. Et un groupe de compagnons est sorti pour quelques campagnes puis un homme qui conduisait son troupeau est passé à côté d’eux [des compagnons] et leur adressa le salam " as-salamu ‘alaykum " puis ils se sont précipités à le tuer pensant qu’il était mécréant, et prirent son troupeau et ont fait preuve de précipitation dans cette affaire.

Allah (Exalté soit-Il) a révélé à ce propos :

" Ô les croyants ! Lorsque vous sortez pour lutter dans le sentier d’Allah, voyez bien clair [ne vous hâtez pas] et ne dites pas à quiconque vous adresse le salut de l’Islam : "Tu n’es pas croyant», convoitant les biens de la vie d’ici bas. Or c’est auprès d’Allah qu’il y a beaucoup de butin. C’est ainsi que vous étiez auparavant ; puis Allah vous a accordé Sa grâce. Voyez donc bien clair. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites ".

(Coran 4:94)

Le Messager d’Allah (Salla allahu 'alayhi wa sallam) les a donc blâmés alors qu’ils sont ses compagnons lorsqu’ils ont fait preuve de précipitation, il est donc obligatoire de vérifier attentivement et de ne pas se lancer promptement dans le jugement des gens excepté avec clairvoyance.

De même qu’il y eut un groupe de compagnons parti pour une expédition parmi tant d’autres avec parmi eux le compagnon Usama Ibn Zayd (qu'Allah l'agrée) , bien aimé du Messager d’Allah ainsi que le fils de l’un de ces bien aimés.

Puis la bataille s’engagea entre eux et les associateurs. L’un d’entre eux prit la fuite et tomba face à Usama ainsi qu’un des hommes qui appartenait aux Ansârs, ils voulurent le tuer. Juste avant qu’ils ne le fassent l’associateur dit : " La ilaha illa Allah ".

Lorsqu’il dit cette parole, l’Ansâr retint son coup mais Usama pensa qu’il ne prononça cette parole que pour se prémunir d’être tué. Il le tua donc en étant persuadé qu’il n’avait dit la chahada que pour se protéger de l’épée, et qu’il ne l’avait pas dit en étant véridique.

Quand il rejoint le Messager d’Allah (Salla allahu 'alayhi wa sallam) celui ci lui dit : " l’as-tu tué après qu’il ait attesté qu’il n’y a pas de divinité digne d’adoration si ce n’est Allah ? Que feras-tu de la parole " La ilaha illa Allah " lorsqu’elle se présentera le jour du jugement ? " Puis il répéta : " l’as-tu tué après qu’il ait attesté qu’il n’y a pas de divinité digne d’adoration si ce n’est Allah ? " Puis encore une troisième fois : " l’as-tu tué après qu’il ait dit : La ilaha illa Allah ? " Puis il [Usama] répondit : " Ô Messager d’Allah, il ne l’a dit que pour se protéger de l’épée ". Il dit (Salla allahu 'alayhi wa sallam) : " as-tu ouvert son coeur afin de savoir s’il l’a dit pour se protéger ? Que feras-tu de la parole : " La ilaha illa Allah " lorsqu’elle viendra le jour du jugement ? " C’est alors que Usama dit : " j’aurais souhaité ne pas avoir embrassé l’Islam avant cela ", lorsqu’il a constaté avec quelle rudesse le Messager d’Allah (Salla allahu 'alayhi wa sallam) a désapprouvé son acte.

Ceci est donc une preuve de l’obligation de vérifier avec précaution, et de ne pas se précipiter dans le jugement d’autrui.

Et sois comme le Sâmirî lorsque tu es touché !

" Va t’en, dit [Moïse].

Dans la vie, tu auras à dire [à tout le monde] :

" Ne me touchez pas ! "

(Coran 20:97)

Moïse ('alayhi salam),a dit au Sâmirî, après le méfait abominable et l’égarement énorme qu’il institua et fit naître chez les Bâni Israël lorsqu’il les appela à l’adoration du veau et qu’il dit :

" C’est votre divinité et la divinité de Moïse ; il a donc oublié ! "

(Coran 20:88)

" Va t’en, dit [Moïse].

Dans la vie, tu auras à dire [à tout le monde] :

" Ne me touchez pas ! "

(Coran 20:97)

Il est dit dans les livres de Tafsîr que " Ne me touchez pas !  " signifie que personne ne me touche, car si on le touche, il sera affecté par une forte fièvre et en sera également affecté quiconque l’aura touché. Donc qu’il touche ou qu’il soit touché, il sera affecté par une forte fièvre. Et également, celui qui le touche en sera affecté. Il a été dit cela. Donc lorsque les gens fréquentaient ce Sâmirî, il les prévenait pour que personne ne le touche. Car un quelconque toucher lui apporterait comme conséquence une terrible souffrance. Sur lui et sur celui qui touche.

Il (l’auteur) dit : " Fréquente les et sépare toi d’eux avec méfiance et sois comme le Sâmirî lorsque tu es touché ". C’est à dire que dans le fait de les fréquenter, prends garde à ce que ne te touche une chose de leur pandémie, perversité et égarement. La base est que tu t’éloignes mais ce en quoi tu as été contrait comme fréquentation alors que cela soit sur une forte prudence. " Et s’ils se comportent avec  ignorance avec toi alors dis : paix ! "

" Lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : " Paix ".

(Coran 25:63)

Cela est la manière d’être des serviteurs du Tout Miséricordieux. C’est à dire : ne t’adresse pas aux ignorants de la même façon ignorante que la leur : insulte pour insulte, affront pour affront. Mais seulement éloigne toi des ignorants et dis : paix ! Lorsqu’ils s’adressent avec ignorance envers toi, alors dis " paix " et peut- être seras tu préservé si tu le fais, c’est à dire de par ton éloignement des ignorants et d’avoir dit " paix " et ne pas te précipiter au conflit avec eux avec eux. Peut-être seras tu préservé de par ton éloignement des ignorants.

Source : Abder-Razzâq Al-Abbâd

Parmi les nobles caractères, renouer avec ceux qui ont rompu avec toi parmi les proches, et dont l’obligation du lien avec eux se doit d’être, même si eux rompent avec toi. Donc, renoue avec eux et ne dis pas : " Celui qui renoue avec moi, je renoue avec lui ! " Car ceci ne fait pas partie du lien, comme le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) l’a dit : 

" Celui qui renoue les liens ne le fait pas en contrepartie, mais celui qui noue les liens est celui qui si on rompt les liens [du sang], il renoue avec lui, il les rénove ".

(Rapporté par Bukhâri)

Donc, celui qui noue les liens, c’est celui qui renoue les liens de sang après qu’ils aient été rompus. 

Un homme a demandé au Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) :

" Ô Messager d’Allah, j’ai des proches, je maintiens les liens avec eux mais eux rompent avec moi. Je suis vertueux avec eux mais eux me causent du tort, je suis compatissant à leur encontre mais eux m’ignorent ! "

Le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam)a répondu : " Si tu es, certes, comme tu l’affirmes, tu dois les agacer en leur paraissant stupide, et Allah ne cessera d’être un soutien pour toi et contre eux aussi longtemps que tu seras comme cela ". (Rapporté par Muslim)

Sa parole signifie : Comme si tu mettais de la terre ou des cendres chaudes dans leurs bouches. 

Si nouer des liens avec celui qui rompt avec toi fait parité des nobles caractères, donc nouer avec celui qui lie avec toi l’est plus encore. Car celui qui noue avec toi et qui est proche a deux droits à ton encontre : Le droit de la parenté et le droit de la rétribution [récompense], d’après la parole du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam): 

" Celui qui accomplit un bien envers vous, alors rétribuez-le ".

(Rapporté par Abû Dâwûd et An-Nasâ’i) 

De même, donne à celui qui t’interdit, c’est à dire celui qui ne t’accore pas et ne dis pas : " Il me refuse, alors je ne lui donne pas ".

Pardonne à celui qui te fait des injustices, c’est à dire celui qui diminue ton droit, que ce soit par inimité ou que ce soit par le non accomplissement de son obligation envers toi.

L’injustice tourne autour de deux choses : La transgression ou l’outrage et le rejet ou le reniement. C’est à dire, ou on s’en prend à toi en te frappant, en subtilisant ton bien, en te diffamant dans ton honneur, ou bien en te rejetant et en refusant ton droit.

La perfection de l’homme est de pardonner à celui qui te fait une injustice. Mais le pardon ne se fait qu’avec la capacité de pouvoir se venger. Donc, tu pardonnes avec la possibilité de pouvoir répondre et ceci pour :

• L’espoir du pardon d’Allah ainsi que sa miséricorde, car celui qui pardonne et qui réforme, sa récompense est auprès d’Allah.

• La réforme de l’amitié entre toi et ton compagnon, car si tu réponds au mal par le mal, le mal perdurera entre vous. Mais si tu réponds au mal par la vertu, alors la vertu reviendra, et il sera confondu. Allah a dit :

" La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse le mal par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux ".

(Coran 41:34)

Le pardon avec la capacité fait partie des nobles caractères mais à condition que le pardon entraîne une réforme. Si le pardon induit un mal, celui-ci n’est pas recommandé car Allah a conditionné Sa parole en disant :

" Mais quiconque pardonne et réforme ".

(Coran 42:40) 

C’est à dire celui dont le pardon est une réforme. Mais celui dont le pardon est un mal ou une cause de mal alors ici nous disons : " Ne pardonne pas ! " Par exemple, pardonner à un criminel : Son pardon sera une cause pour la continuité du crime de ce criminel, donc ici, délaisser, le pardon est plus méritoire et même, l’obligation de le délaisser peut être bonne.

Source : Les nobles caractères, chapitre 9, Cheikh Al Uthaymin

L’Imam Ibn Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit : Cheikh Al-Islam Ibn Taymiya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit dans une lettre qu’il a écrit en prison :

" Nous sommes dans des bienfaits énormes, des grâces innombrables, et la louange est à Allah ".

Puis il dit après un long passage :" Dans tout ce qu’Allah décrète, il y a le bien, la miséricorde et la sagesse ".

Et le Cheikh a dit cette célèbre citation :

" Il y a dans ce bas monde un Paradis ; celui qui n’y est pas entré n’entrera pas dans le Paradis de l’Au-delà ".

Puis il dit :

" Que feront de moi mes ennemis ? Mon Paradis et mon jardin sont dans mon cœur. Peu importe où je vais, il me suit et ne me quitte jamais. Mon emprisonnement est une retraite pieuse pour moi. Me tuer ferais de moi un martyr et de m’exiler de ma cité est pour moi une occasion de visiter le monde ".

Source : La croyance islamique et son histoire

O Musulmans !

Les femmes du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam) vécurent avec lui dans des maisons modestes, dans des chambres qui étaient construites avec des briques cuites au soleil et des branches de palmier, mais elles étaient remplies de foi et de piété.

Elles patientèrent avec le Messager (Salla allahu 'alayhi wa sallam) et endurèrent la pauvreté et la faim ; parfois, le feu n'était pas allumé dans leurs maisons durant un mois ou deux ; et parfois, durant plusieurs jours, il n'y avait dans leurs maisons qu'une seule datte ; et parfois, il n'y avait que de l'eau sans aucune nourriture. Elles vécurent avec résignation et endurance à la faim, et en patientant pour obtenir ce qu'Allah leur a promis :

" La vie dernière t'est, certes, meilleure que la vie présente ".

(Coran 93: 4)

" Et celle d'entre vous qui est entièrement soumise à Allah et à Son messager et qui fait le bien, Nous lui accorderons deux fois sa récompense, et Nous avons préparé pour elle une généreuse attribution ".

(Coran 33:31)

Source : Abdulmuhsin Al-Qasim

Ibn Taymiya (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : Il est trois choses qui poussent le cœur des hommes vers Allah, ce sont :

L'amour,

La crainte,

L'espérance.

L'Islam est ce que tu as obtenu de mieux, alors ne néglige pas cette religion et ceci malgré les tentatives des autres à t`écarter de cette religion. Sois fier de ton Islam !

N'impute pas à l'Islam les erreurs commises par les musulmans car il peut arriver au musulman de commettre une erreur et entraver les enseignements du Coran.

Ton amour pour les musulmans et ton soutien à eux est une preuve de la force de ton Islam. Allah le Très Haut dit :

" Les musulmans sont uniquement

frères entre eux ".

(Coran  49:10)

AFIN QUE TU T'AFFERMISSES DANS L'ISLAM, PAR LA VOLONTE D'ALLAH :

- Apprends toujours plus sur l'Islam et accroît ta compréhension du Coran.

- Lis la vie du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam), de ses Compagnons et des imams de l'Islam.

- Sois assidu à accomplir tes prières dans leurs temps respectifs [l'homme est régulier dans l'accomplissement de ses prières à la mosquée et est toujours présent lors de la prière et le sermon du vendredi].

- Accompagne et assois-toi avec les musulmans pieux.

Persévère dans l'apprentissage de la langue arabe, langue du Coran et du Prophète (Salla allahu 'alayhi wa sallam), afin que tu comprennes mieux l'Islam.

FAIS AIMER AUX AUTRES L'ISLAM :

- Par ton application de l'Islam et par l'Amour que tu éprouves pour cette religion et dans ton empressement à exécuter ses commandements.

- Par tes bonnes relations avec autrui et par la perfection de ce que tu fais. Insiste sur cela afin que les autres ressentent l'impact de l'Islam sur toi.

Tu as la même récompense de celui dont tu as été la cause de sa guidance. Commence par prêcher ta famille et tes amis de la plus belle manière.

Offre un livre ou une cassette appropriée à qui tu prêches, cela t'aidera dans l'explication que tu donnes de l'Islam.

Invoque Allah pour qu'il t'accorde ce qui est dans ton intérêt  et pour qu'il guide les autres vers l'Islam.

Ne réponds pas à une question, concernant l'Islam et ses lois, dont tu ignores la réponse. Ne Pose pas de questions, sur ce même sujet, uniquement à ceux dont tu prêtes confiance vis à vis de leur science et de leur sincérité.

Ne partage aucune fête religieuse si ce n'est avec les musulmans, car tu es un musulman, c'est toi qui est le seul sur la vérité. Il n'y a pour le musulman que deux fêtes annuelles : la fête du Fitr [le premier jour du dixième mois lunaire] et la fête Al-Adha [le dixième jour du douzième mois lunaire].

Que ton intention, lorsque tu effectues un noble travail, soit la satisfaction d'Allah et sa récompense.

Demande l'aide d'Allah dans toutes tes affaires et rappelle-toi que tu as continuellement besoin de lui. Remercie-le pour tout bienfait.

Rappelle-toi toujours qu'Allah te voit et a science de tous tes actes et de tous tes états et qu'il a tous les pouvoirs sur toi, rien ne le rend impuissant.

Chaque fois que tu commets une faute, repens-toi à Allah et demande lui pardon. Ne dis pas " mes fautes sont trop nombreuses, mon repentir est alors inutile ", car la miséricorde d'Allah est vaste.

Veux-tu réussir ?

Sois alors patient. La route menant au Feu dans l'au-delà est simple, chacun peut y parvenir, alors que le Paradis est une marchandise très onéreuse. Il te faut être patient et tu dois contenir les vices de ton âme afin que tu y parviennes [au paradis].

Et si une personne t'affronte en te causant tort ou en se moquant de ta religion, alors sache que cela est arrivé aux prophètes et aux pieux d'avant toi. Ils patientèrent pour Allah le Très Haut, et ne firent aucune comparaison entre les préjudices des gens et le châtiment d'Allah.

Source :Cheikh Ibrahim Alî Sultan - Cours de bases sur la religion de l'Islam