Ce blog me permet de transmettre le message de l'Islam, pour éveiller les âmes à plus de compréhension du monde qui nous entoure et ranimer les mémoires trop endormies sur divers sujets. Les musulmans aspirent à voir une Oumma beaucoup plus unie et soudée bien au-delà de nos divergences.
Date de création : 10.06.2013
Dernière mise à jour :
03.12.2025
35314 articles
salam sœur
est-ce possible d’avoir ce livre en verrsion pdf ?
merci à vous
Par hamidou, le 22.11.2025
17:110 : prière à voix haute tout le temps
Par Anonyme, le 15.11.2025
assalamou alaykoum. merci d' avoir attiré l ' attention sur une erreur que beaucoup commettent. su ' allah vou
Par Mountapmbeme Mouss, le 08.11.2025
bien compris
Par Anonyme, le 03.11.2025
choukran sœur pour la réponse, j’en suis satisfait de bien comprendre
Par hamidou, le 24.09.2025
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LA REALITE DU REPENTIR
Dans la mesure où le repentir est le retour du serviteur à Allah ﷻ et sa séparation de la voie " de ceux qui encourent la colère, ni des égarés " (Coran 2:7) et que cela ne peut être réalisé sans la Guidance d'Allah vers le droit chemin et que Sa Guidance ne peut être atteinte que par Son Aide et l'affirmation par le serviteur de Son Unicité, c'est donc la sourate Al-Fâtiha qui inclut et commande tout cela de la manière la plus parfaite. Celui qui donne à la sourate Al-Fâtiha tout son droit, par la science, la contemplation, l'état et la connaissance, saura que sa récitation n'est pas valable sans un repentir sincère, car la guidance complète vers le droit chemin ne peut pas être obtenue en présence de l'ignorance de ses péchés ou si on continue de les commettre.
Voilà pourquoi le repentir n'est valable qu'après la connaissance du péché, l'aveu de ses péchés et la quête du salut de leurs conséquences funestes en premier lieu et en dernier.
L'auteur des Manâzil Al-Ansârî (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit : Le repentir consiste à considérer trois choses dans le péché :
Il est possible que ce qu'il entende par " la perte de la protection " soit l'incapacité de s'attacher à Allah, car si le pécheur s'était attaché à Lui, il ne serait pas sorti de la voie de l'obéissance. Le Très Haut dit : " Celui qui s'attache fermement à Allah est guidé sur une voie droite ". (Coran 3:101) Si son attachement à Allah ﷻ avait été complet, Allah ne l'aurait jamais laissé échouer, car le Très Haut dit : " Attachez-vous fermement à Allah : Il est votre Maître et quel excellent Maître, quel excellent Défenseur ! " (Coran 22:78) Autrement dit, si vous vous attachez à Allah, Il vous protégera et vous fera vaincre vos âmes et Satan, les deux ennemis inséparables dont l'inimitié est plus nuisible que l'hostilité des ennemis extérieurs. L'aide et la victoire contre cet ennemi sont plus importantes et le serviteur en a plus besoin, et l'étendue de cette aide dépend de l'attachement du serviteur à Allah.
Il est également possible que ce que l'auteur des Manâzil Al-Ansârî (qu'Allah lui fasse miséricorde) entende par " la perte de la protection " d'Allah, c'est que tu ne commets un péché que quand tu es déshabillé de la robe de protection divine. Quand l'individu se rend compte de son manque de protection, il se rend compte du grand danger dans lequel il se trouve et sa séparation du divin devient plus difficile. Il sait qu'après cela, il n'y a rien que ruine et perdition, à savoir : la réalité du fait d'avoir lâché. Allah ne te laisse à ton péché qu'après qu'Il t'ait abandonné et t'ait livré à toi-même. S'il t'avait protégé et accordé succès, le péché n'aurait pas eu accès à toi. Les connaisseurs d'Allah ﷻ ont convenu que le lâchage signifie qu'Allah te livre à toi-même, alors que le succès signifie qu'Allah ﷻ ne te met pas à la merci de ton âme. Derrière le fait que le Glorieux t'abandonne à ton péché et te lâche, il y a une sagesse et des secrets dont nous citerons quelques uns.
Dans les deux interprétations possibles, le repentir dépend de ton attachement à Lui et de Sa Protection envers toi. Quant aux paroles de l'auteur des Manâzil Al-Ansârî (qu'Allah lui fasse miséricorde) : " ta joie quand tu l'a commis ", il faut savoir que la joie éprouvée pour la désobéissance est une preuve du fort désir pour celle-ci, de l'ignorance du statut de Celui à qui le serviteur a désobéi et de son ignorance de la mauvaise fin et du grand danger qui l'attendent. La joie qu'il éprouve recouvre tout cela et elle est plus nuisible que le péché lui-même. Le croyant n'éprouve jamais de plaisir pour une désobéissance, ni de joie entière. Au contraire, même en commettant le péché, son cœur est affligé, bine que l'ivresse du désir en dissimule le sentiment. Si jamais son cœur se vidait de la douleur provoquée par le remords et que la joie de désobéir l'emporte sur tout sentiment de remords, alors on devrait douter de sa foie et pleurer sur la mort de son cœur. Quand le cœur est vivant, le fait de pécher le rend triste, le met en colère et le resserre et il le sent. Après tout, la blessure ne fait pas souffrir un cadavre. Rares sont ceux qui perçoivent ce point subtil concernant le péché ou qui s'en méfient, alors que c'est une réalité qui conduit au désastre, sauf si on corrige cela par les trois choses suivantes :
Quant à ses paroles : " ta persistance à le commettre à nouveau ", il faut savoir que la persistance (al-Isrâr) signifie continuer à s'opposer au commandement divin et être déterminé à recommencer, ce qui constitue un autre péché, peut être pire que le péché lui-même. C'est une conséquence du péché, à savoir : que le premier conduit à un deuxième plus grave, puis celui-ci conduit à un troisième encore plus grave et ainsi de suite jusqu'à la destruction totale du pécheur. La persistance à pécher constitue un autre péché et s'abstenir de réparer son péché équivaut à continuer de le faire et à être satisfait de cela. C'est le signe de la perdition. Et ce qui est pire que tout cela, c'est le fait de parler et de se vanter de son péché, tout en ayant la certitude que le Seigneur le voit du haut de Son Trône. Si quelqu'un croit qu'Allah le voit et en dépit de cela s'engage à commettre un péché, il commet ainsi une énormité. S'il ne croit pas qu'Allah ﷻ le voit, c'est de l'incrédulité et une exclusion totale de l'Islam. Il est alors prisonnier de deux maux : l'impudence et le mépris de la garde d'Allah sur lui d'une part, et l'incrédulité et l'exclusion totale de la religion d'autre part.
Voilà pourquoi l'une des conditions du repentir est la certitude qu'Allah ﷻ veille sur le serviteur, le regarde et le voit clairement quand il commet un péché, car le repentir n'est valable que de la part d'un musulman, sauf s'il nie qu'Allah le voit. Dans ce cas, son repentir va correspondre à son entrée en Islam et à son affirmation des Attributs du Seigneur.
Une fois que le serviteur a réalisé la station de l'examen de conscience et qu'il y a séjourné, il reprend alors son voyage et se dirige vers la station du repentir. Car si l'examen de conscience lui a permis de distinguer ses devoirs et ses droits, il doit maintenant retrousser ses manches pour atteindre la station du repentir et y demeurer jusqu'à la mort, car c'est la première des stations, la médiane et la dernière. Le serviteur ne la quitte jamais et reste ans cette station jusqu'à la mort. Même lorsqu'il passe d'une station à l'autre, la station du repentir doit l'accompagner tout le long. Le repentir est le début du voyage et la fin, et le serviteur en a grandement besoin à la fin de son parcours comme au début. Le Très Haut dit :
" Et revenez tous à Allah, ô croyants !
Peut-être atteindrez-vous le succès ! "
(Coran 24:31)
Ce verset a été révélé à Médine et Allah S'est adressé à travers lui aux croyants et aux meilleurs hommes, après qu'ils eurent réalisé la foi, la patience, l'émigration et le jihad. Il a rattaché leur succès au repentir comme dans une relation de cause à effet. Il a utilisé le terme " la'alla " (peut-être) qui indique l'espoir, annonçant ainsi : " si vous vous repentez, vous pouvez espérer au succès ", car seuls les repentis ont le droit d'espérer. Qu'Allah ﷻ nous inclut parmi eux !
Puis, le Très Haut dit :
" Ceux qui ne se repentent pas sont vraiment les iniques ".
(Coran 49:11)
Il a divisé les serviteurs en repentis et en iniques, et il n'y a pas de troisième catégorie. Il a appliqué le terme " d'inique" à quiconque ne se repent pas. Personne ne peut avoir plus tort que celui qui ne se repent pas à cause de sa méconnaissance de son Seigneur et de Ses Droits, des défauts de son âme et des vices de ses actes. Il est rapporté dans un hadith authentique que le Prophète ﷺ a dit :
" Ô les gens, repentez-vous devant Allah, car par Allah, je me replus plus de soixante dix fois par jour ".
(Rapporté par Muslim 6307)
Ses Compagnons ont remarqué et rapporté qu'il disait une centaine de fois, en une seule séance, les paroles suivantes : " Ô Seigneur, pardonne moi et accepte mon repentir, car Tu est celui qui accepte le repentir et qui pardonne ". Après la révélation de la sourate An-Nasr, il n'a jamais terminé une prière sans dire : " Ô Allah, gloire et louange à Toi ! Ô Allah, pardonne moi ". (Bukhâri et Muslim). Il est rapporté qu'il a également dit : " Aucun d'entre vous n'entrera au Paradis par son œuvre " ; et " Aucun d'entre vous n'entrera au Paradis à cause de ses actions " ; et " Aucun d'entre vous ne sera sauvé par ses actions ". Les Compagnons lui demandèrent : " Pas même toi, ô Messager d'Allah ? " Il répondit : " Pas même moi. Sauf si Allah me couvre de Sa miséricorde et de Sa Grâce ". (Bukhari et Muslim) Que les prières et la paix d'Allah soient sur Muhammad qui connaissait le mieux Allah ﷻ, Ses Droits, Sa Magnificence et ce que Sa Majesté mérite comme adoration. Il connaissait mieux que quiconque la servitude et ses devoirs et il était le plus résolu à les remplir.
Le troisième pilier de l'examen de conscience
Un gnostique a dit : " Sache que lorsque tu es satisfait de toi-même et de tes actes, Il n'est pas satisfait de toi. Comment celui qui sait que son âme est le refuge de tous les défauts et de tous les maux, et que ces actes sont exposés à tous les vices et toutes les imperfections, peut-il être satisfait de lui-même et de ses actes devant Allah ? "
Qu'Allah honore le cheikh Al-Husayn Abû Madyan pour ses paroles pleines de sagesses : " Celui qui réalise la servitude considère ses actes avec l'œil de l'ostentation, ses états avec l'œil de la prétention, ses paroles avec l'œil du mensonge ". Plus le But recherché sera magnifié dans ton cœur et plus ton âme t'apparaîtra méprisable et plus tes efforts te sembleront sans valeur. Plus tu contempleras la réalité de la Seigneurie et de la servitude et acquerras la connaissance d'Allah et de ton âme et plus il sera clair pour toi que tout ce que tu possèdes comme biens n'a aucune valeur devant le véritable Roi et que même si tu Lui offrais des œuvres équivalentes à celles de l'ensemble des hommes et des djinns, tu devrais craindre ta place dans l'Au-delà, car Allah ﷻ n'accepte et ne récompense que par un effet de Sa Grâce à Sa Générosité.
Lorsque l'auteur des Manâzil Al-Ansârî (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit : " Toute désobéissance que tu reproches à ton frère te reviens ", il entend que ton reproche se retournera contre toi et que tu le commettras inéluctablement. C'est ce que l'on peut déduire de la tradition suivante rapportée par At-Tirmidhî dans Jâmi'. Le Prophète ﷺ a dit : " Quiconque se moque de son frère pour un péché ne mourra pas avant de l'avoir commis ". L'imam Ahmad (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit à propos de cette Tradition, qu'il s'agit du péché dont on s'est repenti. De plus, dans la moquerie, il y a un sentiment de jubilation du moqueur à la souffrance d'autrui. At-Tirmidhî rapporte également, que le Prophète ﷺ a dit : " Ne te réjouis pas de la souffrance et des défauts de ton frère, car Allah peut lui pardonner et t'en affliger ". Il se peut qu'Ansârî entende par ces paroles : Le fait de te moquer de ton frère pour son péché est plus grave que son péché et sa désobéissance, car cela implique l'auto satisfaction et le sentiment d'être pur. C'est comme si le moqueur proclamait son innocence de toute faute et de tout péché et que son frère est le seul à les commettre. En revanche, le fait de te sentir écrasé par le péché et méprisable pour l'avoir commis, de fuir la maladie de la prétention, de l'arrogance et de l'égoïsme et de te tenir devant Allah la tête baissée, le corps humble et le cœur brisé, est plus bénéfique et meilleur pour toi que ton obéissance, ton ostentation et le sentiment qu'Allah et Ses créatures te doivent quelque faveur pour ta dévotion.
Combien le pécheur humble est proche de la Miséricorde d'Allah et combien le prétentieux est proche de la Colère d'Allah ! En effet, le péché qui engendre l'humilité est plus à cher à Allah ﷻ que la bonne action qui engendre une haute estime de soi et la suffisance. Mieux vaut dormir la nuit et se réveiller avec des remords que prier toute la nuit et se réveillé infatué de sa personne. L'œuvre de l'arrogant ne monte pas au ciel ! Et mieux vaut rire et reconnaître ses péchés que pleurer et se vanter. Les gémissements des pécheurs sont plus chers à Allah ﷻ que les chants à Sa gloire des orgueilleux. Il se peut qu'Allah administre à travers ce péché (commis par ton frère) un remède qui le guérira d'une maladie mortelle, une maladie dont tu souffres et dont tu n'as pas conscience. Allah ﷻ a des voies secrètes pour traiter ceux qui Lui sont obéissants et ceux qui Lui sont désobéissants, et Il est le seul à les connaître. Seuls ceux qui sont dotés de clairvoyances peuvent les contempler et ils n'en connaissent que ce qui est accessible aux hommes. Au-delà de cela, il y a des choses que même les nobles scribes (les Anges chargés d'enregistrer les actes humains) ne connaissent pas.
Al-Bukhâri et Muslim, rapportent que le Prophète ﷺ a dit : " Lorsque votre servante comme l'adultère, vous devez lui appliquer la peine prévue pour ce délit et ne pas lui jeter l'opprobre (lâ yathrib) ". C'est à dire qu'il ne faut pas lui adresser des reproches et la couvrir de honte. Ce terme (tathrîb) a été utilisé par Joseph lorsqu'il a dit à ses frères : " Aucun reproche ne vous sera adressé aujourd'hui ! " (Coran 12:92) Car la balance entre les Mains d'Allah et le Jugement Lui appartient. Le fouet avec lequel est puni ce pécheur est entre les Mains de Celui qui renverse les cœurs et le but est d'appliquer la peine prescrite, et non de jeter l'opprobre et de blâmer.
Seuls ceux qui ne connaissent pas Allah ﷻ se sentent à l'abri des changements et des revirements du Décret divin. A ce propos, le Très Haut dit au plus savant des hommes et au plus proche de lui : " Si Nous ne t'avions pas raffermi, tu te serais presque incliné vers eux ". (Coran 17:73) Et Joseph, le véridique (que la paix soit sur lui) a dit : " Mon Seigneur ! Je préfère la prison à ce qu'elles m'incitent à commettre. Mais si tu ne détournes pas de moi leurs ruses, je leur céderai et serai parmi les insensés ". (Coran 12:33)
L'un des serments fréquents du Prophète ﷺ était : " Non, par Celui qui renverse les cœurs ! " (Bukhâri et d'autres) Il a dit aussi : " Il n'y a pas de cœur qui ne soit entre deux des Doigts du Miséricordieux - que Sa Puissance et Sa Majesté soient proclamées - s'Il le veut, Il le redresse et s'Il le veut, Il le renverse ". Puis il poursuivit : " Ô Allah, Toi qui retournes les cœurs, affermis nos cœurs sur Ta religion ! Ô Allah, Toi qui diriges les cœurs, diriges nos cœurs vers Ton obéissance ". (Ahmad et Ibn Mâja)
Source : Les Degrés des Itinérants 1/166-174 d'Ibn Al-Qayyim
Le troisième pilier de l'examen de conscience
Parmi les piliers de l'examen de conscience, il y a ce troisième et dernier que l'auteur des Manâzil Al-Ansârî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a mentionné en disant : " Le troisième, c'est que tu saches que toute obéissance qui te procure du plaisir est à ta charge et que toute désobéissance que tu reproches à ton frère te revient ".
Quand le serviteur est satisfait de sa servitude, cela signifie qu'il se fait une haute opinion de lui-même, qu'il ignore les droits de la servitude et ce que son Seigneur ﷻ mérite. En résumé, son ignorance de lui-même, de ses qualités, de ses vices, des défauts que comportent ses actions et son ignorance de son Seigneur et de Ses Droits et de ce qu'il convient de faire vis à vis d'Allah engendrent sa satisfaction et la haute opinion qu'il se fait de sa servitude. Cela donne lieu à son tour à la vanité, à l'arrogance et à des péchés pus grands que l'adultère, la consommation de vin, la désertion du champ de bataille, etc.
Le sentiment de satisfaction de l'individu par rapport à la servitude fait partie de la frivolité et de la sottise de l'âme. Les maîtres de la résolution et de la clairvoyance sont les serviteurs qui implorent le plus pardon après leurs actes de dévotion, car ils sont parfaitement conscients qu'ils ne rempliront jamais suffisamment leurs devoirs et ne seront jamais assez reconnaissants envers Allah et comme il sied à Sa Gloire et à Sa Puissance. Et ils savent que s'il ne leur avait pas été ordonné d'accomplir ces actes, aucun d'eux n'aurait su, ni pu pratiquer un tel culte et ne serait satisfait de l'offrir à son Seigneur.
Allah ﷻ a ordonné aux délégations qui rendent visite à Sa Maison à la Mecque et aux pèlerins d'implorer Son Pardon juste après leur déferlement de la station de Arafat, qui est la plus noble et la plus bénie des stations. En effet, Il dit :
" Vous ne commettez pas de faute en recherchant une faveur de votre Seigneur. Lorsque vous déferlez de Arafat, invoquez Allah auprès du moment sacré et souvenez-vous de la façon dont Il vous a dirigés, alors que vous étiez auparavant, au nombre des égarés. Déferlez ensuite par où les gens déferlent. Et demandez pardon à Allah, car Allah est Pardonneur, Miséricordieux ".
(Coran 2:198-199)
" Ceux qui sont patients, sincères, soumis, qui dépensent en aumônes et qui, dès l'aube, implorent le pardon ".
(Coran 3:17)
Al-Hasan Al-Basrî a dit : " Ce sont ceux qui ont prié jusqu'à l'aube, puis se sont assis en implorant le pardon d'Allah ". Il est rapporté dans la Tradition authentique que lorsque le Prophète ﷺ faisait ses salutations finales de la prière, il implorait le pardon d'Allah trois fois, puis il disait :
" Ô Allah, Tu es la Paix, la Paix vient de Toi, bénis sois-Tu, ô Détenteur de la Majesté et de la Magnificence ".
(Rapporté par Muslim 591)
Allah a ordonné au Prophète ﷺ d'implorer Son Pardon après avoir délivré Son Message, après avoir porté toutes les charges et avoir rempli les obligations du pèlerinage et de la lutte sur le chemin d'Allah et à l'approche de sa mort, en Lui disant dans la dernière sourate an-Nasr :
" Quand viennent le secours d'Allah et la victoire et que tu vois les hommes entrer en foule dans la religion d'Allah, célèbre les louanges de ton Seigneur et demande-Lui pardon. Lui, en vérité, accueille tout repentir ".
(Coran 110:1-3)
Umar et Ibn Abbâs comprirent qu'il s'agissait de l'annonce de la fin de la Mission du Messager d'Allah ﷺ, une annonce dans laquelle Il lui a ordonné de demander pardon après l'accomplissement de son devoir. C'est comme s'Il disait : " Tu as rempli tes devoirs et tu n'est plus redevable de rien. Maintenant, tu dois faire en sorte que la fin soit la recherche du pardon divin, de même que la fin des prières, du pèlerinage et des prières nocturnes, ainsi qu'après les ablutions ". Car on dit après cela : " Ô Allah, gloire et louange à Toi ! J'atteste qu'il n'y a de dieu que toi. J'implore Ton pardon et je me repens à toi ! Ô Allah, inclus-moi parmi ceux qui se repentent et qui sont purifiés ". Tel est l'état de celui qui connaît les Droits d'Allah et ce qui convient à Sa Majesté en matière de devoirs et de conditions de servitude et non l'état d'ignorance et les locutions extatiques des gens prétentieux.
Le deuxième pilier de l'examen de conscience
Le deuxième pilier consiste à distinguer ce que tu doit à Allah ﷻ par le biais de tes devoirs de servitude, d'adhésion à l'obéissance et d'évitement de la désobéissance d'une part, et ton droit, à savoir : ce que la Loi divine te permet d'autre part. Ainsi, tu as des devoirs et des droits. Tu dois distinguer les deux et leur donner ce qui leur revient. Beaucoup confondent leurs devoirs avec leurs droits et se donnent le droit de choisir s'ils doivent les exécuter ou non et s'ils le font, ils considèrent cela comme une faveur plutôt qu'un devoir accompli. De même, il y a ceux qui voient la commission ou l'omission de nombreux actes qui relèvent en fait de leur choix comme des actes qu'ils sont religieusement obligés de faire ou d'éviter. Ainsi, ils adorent Allah ﷻ par le renoncement à ce qu'ils devraient faire, comme le renoncement à de nombreuses choses permises et ils pensent que c'est leur devoir d'agir ainsi, ou encore, en faisant des actes qu'ils ont le droit de ne pas faire.
Le premier cas, est celui de l'individu qui cherche à adorer en renonçant au mariage ou à la consommation de viande, de fruits ou d'autres bonnes nourritures, ou aux vêtements et il considère cela comme une obligation en raison de son ignorance. Il se force à abandonner cette chose et considère cela comme un acte d'adoration de grande vertu et une très haute obéissance, bien que le Prophète ﷺ ait clairement exprimé son mécontentement envers ceux qui prétendent de pareilles choses. En effet, il est rapporté dans la Tradition authentique que des Compagnons du Prophète ﷺ s'interrogèrent sur leur adoration privée et ont pensé que c'était trop peu :
L'un d'eux dit : " Quant à moi, je ne mangerai pas de viande ". Un deuxième dit : " Quant à moi, je n'épouserai pas de femmes ". Et un troisième dit : " Quant à moi, je ne dormirai pas dans mon lit ".
Quand leur propos furent rapportés au Prophète ﷺ, il fit un sermon et dit :
" Que comprennent donc ces gens qui disent : Je ne mangerai pas de viande ; Je ne me marierai pas ; Je ne dormirai pas dans mon lit. En ce qui me concerne, je me marie, je mange de la viande, je dors et je me réveille pour prier la nuit, je jeûne un jour et je romps mon jeûne un autre jour. Quiconque se détourne de ma voie n'est pas des miens ".
(Rapporté par Bukhâri 5063 et Muslim 1401)
Ainsi, il a désavoué ceux qui se détournent de sa voie et qui adorent Allah ﷻ en abandonnant certaines bonnes choses qu'Il a permises à Ses serviteurs, en croyant que le fait d'y renoncer est un acte d'adoration. Voilà donc l'exemple de quelqu'un qui ne fait pas de distinction entre ses devoirs et ses droits.
Le deuxième cas, est celui de l'individu qui adore Allah par des actes inventés qui, selon lui, lui procureront un état spirituel, un dévoilement et des pouvoirs supérieurs. Il croit que pour obtenir ces choses, il doit remplir certaines obligations et il se tourne donc vers l'adoration à travers ces actes obligatoires, soit en pratiquant certaines choses, soit en abandonnant certaines choses. Il considère que ce sont des devoirs, même si ces choses sont ses droits. Il a le droit de renoncer à ces choses, telles que les exercices spirituels et autres pratiques que de nombreux aspirants ont établies, en fonction de leurs goûts, leurs états et leurs terminologies personnels, sans faire de distinction entre les choses que le serviteur a le droit de prendre ou de laisser et ses devoirs. Or, ces deux types de choses sont complètement différents.
Le premier pilier de l'examen de conscience
L'auteur des Manâzil Al-Ansârî (qu'Allah lui fasse miséricorde) p.16 a dit : " L'examen de conscience repose sur trois piliers. Le premier consiste à comparer Ses Bienfaits à tes délits ".
C'est à dire que tu compares ce qui vient d'Allah ﷻ et ce qui vient de toi. Cela t'indiquera la différence et tu sauras qu'en l'absence de Son Pardon et de Sa Miséricorde, tu es exposé à la ruine et à la perdition. Cette comparaison te permettra de savoir que le Seigneur est le Seigneur et que le serviteur est serviteur. La réalité de l'âme et ses qualités t'apparaîtra, ainsi que la magnificence de la Majesté du Seigneur et Sa Singularité absolue par rapport à la Perfection et à la Grâce. Il t'apparaîtra aussi que tout acte de bonté de Sa Part est un acte de grâce et que toute punition de Sa Part est un acte de justice. Avant cette comparaison, tu ignorais la réalité de ton âme et la seigneurie de son Producteur et Créateur. Quand tu auras fait cette comparaison, il deviendra très clair pour toi que ton âme est la source de tous les maux, l'origine de toutes les imperfections et qu'elle est par définition ignorante et tyrannique. Tu sauras alors que sans la Grâce et la Miséricorde d'Allah ﷻ, elle ne serait jamais pure, sans Sa Guidance, elle ne serait jamais dans le droit chemin et sans Ses Indications et Son Aide, elle ne pourrait réaliser rien de bon. Tout ce qu'elle a obtenu vient de son Producteur et Créateur. Elle dépend de Lui pour son bien autant qu'elle dépend de Lui pour sa propre existence. De même, qu'elle n'a pas d'existence autonome, elle n'a pas de perfection autonome. Tout ce qu'elle possède par elle-même, c'est le néant, le néant en matière d'essence et de perfection. Voilà pourquoi tu es contrait d'avouer : " Ô Seigneur ! Je reviens vers toi par Ta bonté et je reviens avec mes péchés ! " Ensuite, tu compares tes bonnes actions et tes mauvaises et cette comparaison te permettra de savoir quelles sont les plus nombreuses et les meilleures. Cette deuxième comparaison est celle entre tes actes et la part qui t'échoit.
L'auteur des Manâzil Al-Ansârî poursuit : Cette comparaison est difficile pour celui qui ne possède pas les trois choses suivantes :
C'est à dire que cette comparaison et cet examen de conscience dépendent de la lumière de la sagesse, à savoir : la lumière avec laquelle Allah ﷻ éclaire le cœur des disciples de Ses Messagers. C'est par cette lumière de la sagesse que tu constates la différence entre les bienfaits d'Allah et tes crimes, et que tu parviens à faire ton examen de conscience. Ici, la lumière de la sagesse est la connaissance qui permet de distinguer la Vérité du mensonge, la guidance de l'égarement, le bénéfique du nuisible, la perfection de l'imperfection et le bien du mal. Cette lumière permet de voir clairement les degrés des actions, les plus désirables et celles qui le sont moins, celles qui sont acceptées et celles qui sont rejetées par Allah. Plus cette lumière est grande et plus l'examen de conscience est complet et solide.
Quant à la mauvaise opinion de son âme, elle est nécessaire parce que l'auto satisfaction empêche l'individu de faire un examen approfondi de son état et le trompe. L'auto satisfaction fait apparaître les vices comme les vertus et les défauts comme des perfections, comme l'amant qui ne voit que les bonnes qualités de sa bien aimée et qui est aveugle à ses défauts.
L'œil de l'amour est aveugle à tous les défauts.
Et l'œil du mécontentement les révèle tous.
Seuls ceux qui connaissent vraiment leur âme en ont une mauvaise opinion et ceux qui ont une haute opinion de leur âme sont ceux qui la connaissent le moins.
Quant à la distinction entre le bienfait et la tentation, cela signifie qu'il faut distinguer le bienfait qui est un acte de bienveillance et de bonté de la part d'Allah dont il faut se servir pour atteindre le bonheur éternel d'une part, et le bienfait qui est un appât. Combien de serviteurs ont mordu à l'appât sans en avoir conscience, satisfaits des louanges des ignorants et trompés par l'accomplissement par Allah de leurs besoins et la dissimulation de leur état intérieur ! Pour la plupart, ces trois choses semblent être de signes de succès et de bonheur. Tel est leur plus haut degré de connaissance. Lorsque ces trois choses sont réunies chez un individu, il sait alors que tous les bienfaits d'Allah qui lui permettent de s'unir à Lui sont les véritables bienfaits, alors que tout ce qui le sépare de Lui et l'éloigne de Lui est une calamité sous l'apparence d'un bienfait et une calamité sous la forme d'une faveur. Il doit se méfier, car c'est un appât. Il doit également faire la distinction entre la faveur et la preuve contre lui et ne pas confondre l'une avec l'autre. Le serviteur est toujours situé entre le bienfait et la preuve d'Allah contre lui et il n'y a pas de troisième possibilité.
Le statut de la Religion consiste en Sa faveur et en Sa preuve. En effet, le Très Haut dit :
" Allah a répandu un bienfait sur les croyants lorsqu'Il leur a envoyé un Messager choisi parmi eux ".
(Coran 3:164)
" Mais c'est Allah qui les a favorisés en les guidant vers la foi ".
(Coran 49:17)
Dis : " C'est à Allah qu'appartient la preuve ultime ".
(Coran 6:149)
Pareillement, l'ordre ontologique consiste en la faveur et en la preuve divines. Quand un ordre de prédestination est donné, s'il est en accord avec l'ordre normatif, c'est une faveur de Sa part pour le serviteur, sinon, c'est Sa preuve contre lui. De même, si Son ordre normatif est combiné avec Son ordre de prédestination, son exécution par le serviteur est une faveur d'Allah ﷻ envers lui et s'il n'est pas combiné avec Son ordre de prédestination, cela devient une preuve contre lui. Ainsi, il s'agit d'une faveur quand les deux ordres sont combinés et d'une preuve quand ces deux ordres sont dissociés.
Chaque connaissance accompagnée d'une pratique qui satisfait le Tout Puissant est une faveur, sinon c'est une preuve à charge. Chaque pouvoir extérieur ou intérieur, accompagné d'une réalisation dans le but d'obtenir l'Agrément d'Allah et pour suivre Ses ordres est une faveur, sinon c'est une preuve à charge. Chaque état accompagné d'un effet pour la cause de la Religion d'Allah ﷻ et pour appeler à Lui en une faveur, sinon c'est une preuve à charge. Chaque dépense effectuée pour la Cause d'Allah et Son obéissance plutôt que pour obtenir une récompense ou une gratitude est une faveur, sinon c'est une preuve à charge. Chaque moment de loisir rempli par ce que le Seigneur attend de Son serviteur est une faveur, sinon c'est une preuve à charge. Chaque expression de gratitude, de considération et d'estime des gens envers toi, accompagnée d'humilité, de contrition et de brisure du cœur de ta part, de ta prise de conscience de tes propres défauts et de tes actes, puis de tes conseils sincères aux créatures est une faveur, sinon c'est une preuve à charge contre toi.
Chaque perspicacité, exhortation, rappel et enseignement qu'Allah ﷻ accorde à un serviteur, accompagnée d'attention, de raison plus forte, de conscience et de foi, est une faveur, sinon c'est une preuve à charge contre lui. Chaque état ou station avec Allah, accompagné d'un cheminement vers Allah et du choix de ce qu'Il désire par rapport au propre désir du serviteur est une faveur d'Allah ﷻ. En revanche, s'il est accompagné d'auto satisfaction et du choix de son propre plaisir et de sa tranquillité, c'est alors une preuve d'Allah ﷻ contre lui.
Chaque serviteur doit donc envisager cet énorme risque et faire la distinction entre les cas de faveur et les cas de preuve. Combien de fois les deux sont confondus même par l'élite et les maîtres de voie spirituelle, or
" Allah guide qui Il veut vers le droit chemin ".
(Coran 2:213)
LA STATION DE L'EXAMEN DE CONSCIENCE
(al-Muhâsaba)
Revenons à la mention des stations de " C'est Toi que nous adorons et c'est à Toi que nous demandons de l'aide " que le serviteur doit franchir. Parmi elles, l'éveil, la clairvoyance, la réflexion et la résolution. Parmi les autres stations spirituelles, ces quatre sont comme les fondations d'un édifice et on ne peut concevoir un voyage vers Allah ﷻ sans passer par ces stations. Ces stations s'accordent avec l'ordre du voyage physique, car celui qui est à l'aise dans sa maison et son environnement familier n'entreprend pas de voyage, à moins qu'il ne prenne conscience de la nécessité de celui-ci. Ensuite, il réfléchit sur le voyage et les dangers qu'il comporte, sur les avantages et les bénéfices qu'il peut en tirer, sur les provisions et les préparatifs qui s'y rapportent. Après quoi, il se résout à l'entreprendre et une fois qu'il est résolu et qu'il y concentre son attention, il arrive à la " station de l'examen de conscience ", qui consiste à faire la distinction entre ce qu'il possède et ce qu'il doit. Il emmène alors ce qui lui appartient et paye ses dettes, car il s'embarque pour un voyage dont il ne reviendra jamais. Après avoir franchi la station de l'examen de conscience, il est maintenant capable d'arriver à la station du repentir (at-Tawba), car une fois qu'il a fait rendre des comptes à son âmes, il sait ce qu'il lui reste à faire et passe à la station associée, qui est l'essence du repentir. Voilà pourquoi il est préférable de placer l'examen de conscience avant la station du repentir. Il est également possible de le placer après, car le vrai examen de conscience ne se produit qu'après un repentir correctement réalisé.
Le repentir se situe entre deux examens de conscience :
Le repentir est donc préservé par deux examens de conscience. Allah ﷻ l'évoque dans Sa Parole : " Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et que chacun considère ce qu'il a avancé pour demain ! " (Coran 59:18) Ainsi, Allah ﷻ a ordonné au serviteur de considérer ce qu'il a fait pour demain, ce qui signifie qu'il doit faire son examen de conscience et se demander si oui ou non ce qu'il a avancé est utile et bon pour se présenter avec devant Allah ﷻ. La but de cette considération est la préparation parfaite de ce qu'elle exige et demande pour le Jour du Retour et la présentation de ce qui sauvera le serviteur du châtiment d'Allah ﷻ et illuminera son visage devant Lui. Umar Ibn Al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit : " Examinez vos consciences avant que l'on ne les examine, pesez les avant que l'on ne les pèse et embellissez les pour le Jour de la Comparution. Car " ce Jour là, vous comparaitrez sans qu'aucun de vos secrets ne reste caché " (Coran 69:18) Et dans une variante, il a ajouté : " Vous comparaitrez devant Celui auprès de qui vos actions ne sont pas cachées ".
LA STATION DE LA RÉFLEXION (Tafakkur)
Lorsque l'éveil est assuré, il en résulte une réflexion qui, comme mentionné précédemment, rend le regard du cœur aiguisé par rapport au but et à sa recherche. L'auteur des Manâzil Al-Ansârî place la réflexion après la clairvoyance. Il dit à ce sujet : " Elle concentre la clairvoyance sur l'objectif ". C'est à dire, la concentration de l'intellect sur le but désiré en le cherchant.
L'auteur des Manâzilp.18 poursuit : Il y a trois sortes de réflexion :
Je dis (Ibn Al-Qayyim) que la réflexion est de deux types :
Un autre type de réflexion dérive de la dernière. C'est celle qui concerne la voie qui conduit à l'obtention de ce qui utile pour la suivre et celle qui conduit à ce qui est nuisible pour le discerner et l'éviter. Telles sont les six sortes de réflexion et il n'y en a pas une septième. C'est le domaine de réflexion de gens raisonnables.
La réflexion sur le Tawhîd consiste à faire venir à l'esprit les éléments de preuve et les Signes qui établissent que l'associationnisme est un mensonge et une impossibilité, qu'il est impossible d'attribuer la qualité et la fonction de divinité à deux entités, tout comme il est impossible d'affirmer la seigneurie pour deux entités. Voilà pourquoi, il est faux d'adorer deux dieux et de placer sa confiance en eux. Seul le Vrai Dieu et le Vrai Seigneur est digne d'adoration, à savoir Allah, l'Unique, le Dominateur.
Source : Les Degrés des Itinérants 1/143 d'Ibn Al-Qayyim
Lorsque l'objectif est consolidé, il se transforme en ferme résolution. Cela nécessite alors d'entreprendre le voyage et de se faire accompagner par la confiance en Allah. Allah ﷻ dit :
" Et lorsque tu as pris une résolution, place ta confiance en Allah. Allah aime ceux qui mettent leur confiance en Lui ".
(Coran 3:159)
La résolution est l'objectif ferme corrélé à l'action. C'est pourquoi les savants ont dit : " La résolution, c'est le premier mouvement pour aller chercher le but ". En fait, le premier mouvement vient de la résolution et n'en fait pas partie. Mais dans la mesure où il suit immédiatement la résolution, il est parfois confondu avec elle. En fait, la réalité de la résolution, c'est la concentration de toutes les facultés de la volonté sur l'action.
Il y a deux sortes de résolutions :
Dans cette demeure spirituelle, le voyageur doit distinguer ce qui lui revient et ce qu'il doit, afin de prendre possession de ce qui lui revient et de rendre ce qu'il doit. Il s'agit de la station de l'examen de conscience qui précède celle du repentir, car lorsque le serviteur sait ce qui lui revient et ce qu'il doit, il s'emploiera à rendre et à se libérer de ce qu'il doit. Autrement dit, il se repent.
L'auteur des Manâzil place le repentir avant l'examen de conscience, car il considère que le repentir est la première station de l'aspirant après son éveil et que le repentir ne saurait être complet sans examen de conscience. Ainsi, l'examen de conscience complète la station du repentir et son but est de continuer à préserver le repentir, de peur que l'on ne le perde. C'est comme la promesse de se repentir.
Source : Les Degrés des Itinérants 1/129-130 d'Ibn Al-Qayyim
Lorsque l'individu est éveillé et clairvoyant, il se dirige alors vers un but avec une volonté sincère. Il rassemble son but pour entreprendre le voyage et l'émigration vers Allah ﷻ, sachant avec certitude que cela doit être fait. Il emballe ses affaires et ses provisions nécessaires pour le voyage et se libère de tous les attachements qui l'empêchent de s'en aller.
L'auteur des Manâzil p.63-65 a divisé le but en trois degrés :
Quant à sa parole : " Le but de traverser l'océan du Fanâ ", il entend le but ultime des soufis. Selon certains d'entre eux, le Fanâ est un état nécessaire dans la voie, mais n'est pas l'objectif final. Alors que pour d'autres, c'est l'un des obstacles qui se dressent sur la voie et non l'objectif final. Ce n'est pas non plus un état nécessaire pour chaque aspirant. Cet état ne survient pas chez ceux qui ont de la force et de la détermination, car l'état de conscience et de permanence (Baqâ) est plus parfait. C'est pour cette raison que le Baqâ était l'état de notre Prophète ﷺ durant le Voyage Nocturne. Il était pleinement conscient de ce qu'il voyait. En revanche, l'état de Moïse (que la paix soit sur lui) était le Fanâ et c'est pourquoi il s'effondra, foudroyé, quand Allah ﷻ Se manifesta à la montagne.
" Mais lorsque son Seigneur Se manifesta à la montagne, Il la réduisit en poussière et Moïse, s'effondra, foudroyé ".
(Coran 7:143)
L'amour de la femme du grand Intendant pour Joseph (que la paix soit sur lui) était plus parfait que celui des autres femmes et c'est pour cette raison que ce qui leur arrivé ne lui est pas arrivé à elle quand elles virent Joseph. Elles étaient dans un état de Fanâ, alors que la femme du grand Intendant était dans un état de Baqâ.
" Lorsqu'elles virent Joseph, elles s'extasièrent et se tailladèrent les mains en s'exclamant : " A Allah ne plaise ! Celui-ci n'est pas un mortel ; ce ne peut être qu'un ange noble ! "
(Coran 12:31)
Source : Les Degrés des Itinérants 1/128-129 d'Ibn Al-Qayyim