Abd Allah Ibn Mas'ûd (qu'Allah l'agrée) a dit :

" Le Croyant voit ses péchés comme quelqu'un qui, assis au bord d'une montagne, craint que celle-ci ne lui tombe sur la tête ; l'impie voit ses péchés comme si c'étaient des mouches qui passent devant son nez et Abû Chihâb fit passer sa main au-dessus de son nez ".

(Rapporté par Bukhâri)

D'après 'Ubaydallâh Ibn Abd Allah Ibn 'Utba, Ibn Abbâs (qu'Allah les agrée lui et son père) a rapporté qu'un homme vint trouver le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) et lui dit :

" Cette nuit j'ai vu en songe un nuage qui laissait tomber en gouttes du beurre et du miel et la foule se précipitait pour les recueillir dans leurs paumes, les uns en prenant peu, d'autres beaucoup, lorsque tout à coup une corde unit le ciel et la terre, et je te vis saisir cette corde et l'élever dans les airs.

Puis vint un autre homme qui saisit la corde et s'éleva également ; il en vint ensuite un autre qui fit la même chose, puis un troisième et un quatrième qui firent de même, enfin la corde se rompit et se rejoignit de nouveau.

Ô Messager d'Allah, toi pour qui je donnerais la vie de mon père, dit alors Abû Bakr, au nom d'Allah, laisse moi donner l'interprétation de ce songe.

Interprète le, répondit le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam).

Le nuage, reprit Abû Bakr, c'est l'Islam ; le miel et le beurre qui en tombaient, c'était le Coran, dont la douceur tombe en gouttes et dont les uns prenaient beaucoup et les autres peu. Quant à la corde qui unissait le ciel et la terre, c'était la Vérité que tu nous as apportée et c'est en t'y attachant qu'Allah t'élevait. Après toi, viendra un homme qui se saisira de cette corde et qui, grâce à elle, s'élèvera. Un autre homme viendra ensuite et fera de même. Enfin, viendra un homme qui se saisira de la corde qui se rompra puis se rejoindra, et l'homme s'élèvera.

Ô Messager d'Allah, toi pour qui je donnerais la vie de mon père, réponds moi si j'ai dit juste ou si j'ai fait erreur.

Ton interprétation, répliqua le Prophète, en est partie juste et en partie fausse.

Par Allah, ô Messager d'Allah, dis moi, je t'en conjure, en quoi je me suis trompé.

N'adjure pas ".

(Rapporté par Bukhâri)

Abd Allah Ibn Umar (qu'Allah l'agrée lui et son père) rapporte que le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) a dit :

" Lorsque d'un de vous est mort, sa place dans la vie future est offerte à sa vue, matin et soir : s'il est du nombre des élus, sa place au Paradis, s'il est du nombre des damnés, sa place en Enfer (*) ".

(Rapporté par Bukhâri)

(*) S'il fait partie des gens du Feu, sa place dans le Feu.

D'après Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée), le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) a dit :

" Il y a dans le Paradis un arbre à l'ombre duquel un cavalier pourrait cheminer cent années ; récitez donc si vous voulez : " et les gommiers aux feuilles étagées " (Coran 56:29).

(Rapporté par Bukhâri)

Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée) rapporte que les fidèles dirent un jour :

" Ô Messager d'Allah, verrons-nous notre Seigneur le Jour de la Résurrection ? "  

Doutez-vous, répondit le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), de la vue de la lune la nuit où elle est pleine et où aucun nuage n'est placé entre elle et vous ? - Non, ô Messager d'Allah, répliquèrent-ils.

Doutez-vous de la vue du soleil lorsqu'il n'est masqué par aucun nuage ? repris le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam). - Non, dirent-ils.

Eh ! Bien, s'écria t-il, vous verrez Allah de la même façon quand les hommes seront assemblés le Jour de la Résurrection. Allah (Exalté soit-Il) dira alors : " Que quiconque a adoré quelque chose suive ce qu'il a adoré ". Il en est qui suivront le soleil, d'autres la lune, d'autres enfin les idoles. Seuls les gens de ma communauté demeureront, y compris ceux qui d'entre eux sont des hypocrites.

Allah (Exalté soit-Il) viendra vers eux et leur dira : " Je suis votre Seigneur (1) ". Nous ne quitterons pas cette place, répondront-ils, jusqu'à ce que notre Seigneur se montre à nous, et lorsqu'il viendra nous le reconnaîtrons.

Allah (Exalté soit-Il) se montrera alors à eux et leur dira : " Je suis votre Seigneur ". Tu es bien notre Seigneur, répondront-ils.

Allah (Exalté soit-Il) les appellera ensuite sur le Pont [As-Sirât] (2) qui sera jeté entre les deux bords de la Géhenne.

Alors, continua le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), je serai le premier des prophètes qui franchira le Pont avec sa communauté. Ce jour là, personne ne parlera, sinon les prophètes, et leurs paroles seront à ce moment : " Ô Allah, accorde le salut, accorde le salut ".

Dans la Géhenne il y aura des crochets pointus comme des épines de sa'dân (3). Vous avez vu, n'est-ce pas des épines de sa'dân ? dit le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam). - Oui, répondirent ses auditeurs. Eh bien, reprit le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam), ces crochets seront semblables à des épines de sa'dân, avec cette différence, toutefois, que Allah seul sait quelle est leur dimension.

Ces crochets saisiront les hommes selon leurs actions, les uns seront anéantis à cause de leurs oeuvres, d'autres seront hachés en menus morceaux, mais plus tard ils seront sauvés.

Le Jour où Allah (Exalté soit-Il) voudra étendre Sa miséricorde sur qui Il voudra des habitants de l'Enfer, Il donnera à Ses anges l'ordre de faire sortir de la Géhenne ceux qui ont adoré Allah. Les anges les feront sortir et les reconnaîtront aux traces occasionnés par leurs [prosternations], car Allah a interdit au Feu de l'Enfer de dévorer les traces des [prosternations].

Ceux là donc seront tirés de l'Enfer. Tout le corps de l'homme sera dévoré par le Feu, sauf les traces de [prosternations]. On les retirera du Feu tout noircis, puis on versera sur eux l'eau de vie et ils renaîtront comme le grain planté dans le limon du torrent. Allah (Exalté soit-Il) achèvera ensuite de décider du sort des hommes. Un homme restera entre le Paradis et l'Enfer, ce sera le dernier des réprouvés qui aura accès au Paradis. Le visage tourné du côté de l'Enfer, il criera : " Seigneur détourne ma face de cette fournaise dont le souffle m'emprisonne et dont l'ardeur me brûle ". Allah lui répondra : " Il se pourrait que, si l'on faisait cela, tu demandes encore autre chose ". - Non, exclamera t'il j'en jure par Ta puissance. Et il fera tous les serments et toutes les promesses que Allah voudra. Alors Allah (Exalté soit-Il) détournera la face de cet homme du Feu et lorsque celui-ci aura en face de lui le Paradis et qu'il verra sa splendeur, il se taira aussi longtemps que Allah voudra qu'il se taise, puis il dira : " Seigneur, fais moi approcher de la porte du Paradis ". Mais répliquera Allah, n'avais-tu pas pris l'engagement formel et fait serment de ne rien demander en dehors de ce que tu avais demandé primitivement ? " Seigneur, répondra cet homme, ne fais pas que je sois la plus misérable de Tes créatures ". Mais dira Allah (Exalté soit-Il) si Je t'accorde cela tu me demanderas encore autre chose. - J'en jure par Ta puissance, s'écrie l'homme je ne Te demanderai rien autre chose. Cet homme fera tous les serments et toutes les promesses que Allah voudra et alors le Seigneur le fera approcher de la porte du Paradis.

Arrivé près de cette porte, l'homme en voyant l'éclat du Paradis, sa splendeur et les plaisirs qu'il renferme, se taira aussi longtemps que Allah voudra qu'il se taise, mais ensuite il dira : " Seigneur, fais moi entrer dans le Paradis ". Malheureux, fils d'Adam, s'écriera Allah, pourquoi trahir ainsi tes serments ? Ne M'avais-tu donc pas promis de la façon la plus solennelle de ne rien demander en dehors de ce que Je t'avais accordé ? " Seigneur dira l'homme, ne fais pas que je sois la plus misérable de Tes créatures.

En entendant ces mots, Allah (Exalté soit-Il) sourira : Il autorisera cet homme à entrer dans le Paradis et lui dira : Formule un souhait. L'homme souhaitera diverses choses, et lorsqu'il s'arrêtera, Allah lui dira : " Ajoute encore ceci, puis ceci, en lui suggérant bien, tu auras tout cela et une autre quantité égale en plus ". Dans un autre récit : " et dix fois autant ".

(Rapporté par Bukhâri)

(1) Allah ne se présentant pas à eux sous la forme qu'ils Lui avaient prêtée, les mécréants ne reconnaitront pas Allah.

(2) Désigne le pont fin comme un cheveu, tranchant comme une lame, que les élus devront traverser pour gagner le Paradis.

(3) Le sa'dân est le neurada procumbuns, plante dont les fruits recouverts d'aiguillons s'attachent à tous les objets.

D'après An-Nu'mân Ibn Bashîr : Mon père m'ayant fait une donation, ma mère Amra Bint Rawâha lui dit :

" Je n'accepte pas tant que le Messager d'Allah (Salla allahu 'alayhi wa salam) n'aura pas été pris à témoin ".

Mon père se rendit à cette fin chez le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) qui lui demanda : " As-tu fait don de la même chose à chacun de tes enfants ?  - Non ", lui répondit mon père. Et le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) de répondre : " Craignez Allah et soyez équitables envers vos enfants ". Puis il reprit : " Je ne peux être témoin d'une injustice ". Mon père ajouta An-Nu'mân revint et annula la donation.

(Rapporté par Bukhâri et Muslim)

Jâbir rapporte que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) a dit :

" Grâce à l'intercession, un certain nombre d'hommes sortiront du Feu [infernal], ils seront pareil à des thu'rur. - Qu'est-ce que des thu'rur ? demanda Hammâd à Amr - Ce sont, répondit-il, des dughbus (1). Amr avait perdu toutes ses dents (2) ".

Hammâd Ibn Zayd a dit : " Je demandai à Amr Ibn Dinâr : Ô Abû Muhammad, as-tu entendu Jâbir préciser qu'il avait entendu le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) dire : " Grace à l'intercession, un certain nombre d'hommes sortiront du Feu [infernal] ? Il répondit : Oui ".

(Rapporté par Bukhâri)

(1) Petits concombres ou hommes chétifs.

(2) Il prononçait shu'rur au lieu de thu'rur.

Abû Musa Al-Ash’ari rapporte que le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) a dit : 

" Le croyant qui lit le Coran est comme le citron, son odeur et son goût sont bons ; le croyant qui ne lit pas le Coran est comme la datte : elle n’a pas d’odeur et son goût est bon ; l’hypocrite qui lit le Coran est comme le basilic : son odeur est bonne et son goût est amer ; et l’hypocrite qui ne lit pas le Coran est comme la coloquinte [sorte de concombre] : elle n’a pas d’odeur et son goût est amer ".

(Rapporté par Bukhâri et Muslim)

D'après Abû Hurayra (qu'Allah l'agrée), un bédouin vint trouver le Prophète (Salla allahu 'alayhi wa salam) et dit :

" Ô Messager d'Allah ! Ma femme vient de mettre au monde un enfant nègre.

" As-tu des chameaux ? " demanda le Prophète.

" Oui ".

" De quelle couleur sont-ils ? "

" Roux "

" Il y en a bien des cendrés ? "

" Oui ".

" Et comment cela se fait-Il ? "

" Peut-être est-ce un phénomène d'atavisme ", repris l'homme.

" Alors, répliqua le Prophète, peut-être en est-il de même pour ton fils ".

(Rapporté par Bukhâri)