Ibn Al-Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) explique les conditions requises à l’interdiction du mal. Il dit :

" Le Prophète ﷺ a légiféré à sa communauté l’obligation d’interdire le mal, pour que, par cette interdiction, se produise ce qu’Allah et son Messager ﷺ aiment. Ainsi, si l’interdiction du mal implique ce qui est pire que le mal concerné et plus détesté d’Allah et de Son Messager ﷺ, il ne convient pas de l’interdire, même si Allah le déteste et déteste ses auteurs. Un exemple de cela est de réprouver les agissements des rois et des gouverneurs en se révoltant contre eux, ce qui est l’origine de tout mal et de tout trouble jusqu’à la fin des temps. Lorsque les Compagnons ont demandé au Prophète ﷺ  la permission de se révolter contre les dirigeants qui retarderaient la prière au-delà de ses horaires, en disant :

" Ne les combattrons-nous donc pas ? "

Il leur répondit : " Non, tant qu’ils accomplissent la prière ".

(Rapporté par Muslim dans Al-Imâra 2/899), n°1855, d’après Awf Ibn Mâlik Al-Achja'i)

Et dit encore :

" Celui qui voit chez son dirigeant quelque chose qu’il déteste, qu’il patiente et qu’il ne cesse pas de lui obéir (*).

Quiconque médite sur les troubles, grands et petits, que l’Islam a vécus, se rendra compte qu’ils sont la conséquence du non-respect de ce fondement et du manque de patience devant un mal que l’on a cherché à faire disparaître mais qui a entraîné un mal plus grand. Le Prophète ﷺ, à La Mecque, était le témoin des plus grands des méfaits et ne pouvait les changer. Et même lorsque Allah a accordé la reconquête de La Mecque et après qu’elle fut devenue une terre d’Islam, le Prophète ﷺ a eu la ferme intention de modifier La Ka'ba pour la reconstruire sur les fondations posées par Ibrahim, mais, alors qu’il en avait la capacité, il s’est abstenu de le faire, par crainte que ne se produise ce qui est pire, c’est à dire que Quraych ne supporte pas cet acte, puisqu’ils n’étaient que récemment sortis de la mécréance pour embrasser l’Islam. C’est pour cela qu’il n’a pas permis que l’on réprouve les actions des dirigeants par la main, car il en découlerait ce qui est encore pire, comme cela s’est effectivement produit ".

(I'lâm Al-Mouwaqqi`în 3/4)

(*) Ce texte est composé de deux parties tirées de deux hadiths : le premier est le hadith d’Ibn Abbâs où le Prophète ﷺ a dit : " Celui qui voit chez son dirigeant quelque chose qu’il déteste, qu’il patiente avec lui, car celui qui quitte le groupe d’un empan et meurt, meurt d’une mort digne de la Jâhiliyya ". (rapporté par Bukhâri dans Al-Fitan 7054 et Muslim dans Al-Imâra 1849) ; le deuxième est le hadith de Awf Ibn Mâlik il est dit : " Celui à la tête de qui est nommé un dirigeant et qui voit ce dernier commettre quelque péché, qu’il déteste le péché qu’il commet et ne cesse de lui obéir ".

Cheikh Sâlih ibn Muhammad Al-Luhaydân (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit :

" Ce qui nous incombe est de nous désavouer du Chirk avant toutes choses ! D’établir la prière comme il se doit ! De donner la Zakât ! Que nous soyons véridique dans la conduite adoptée avec Allah !Et si nous concrétisons cela, nous aurions certainement sauvé la mosquée Al-Aqsa.Cependant, les musulmans ont délaissé la prière et ont suivi les passions !

Vous avez probablement entendu, ou lu dans les journaux, ce que font les gens çà et là ! Et ce qu’ils font à l’occasion des anniversaires ! Donc est-ce que l’on peut sauver la mosquée Al-Aqsa sans l’Islam ?

La mosquée Al-Aqsa ne fut dérobée que lorsque les musulmans oublièrent leur Seigneur et oublièrent leur religion.

" Et ton Seigneur n’est nullement injuste envers les serviteurs ".

(Coran 41:46)

Le Prophète ﷺ dit :

" Lorsque vous vendez quelque chose à crédit à quelqu’un, à condition de le racheter à un prix inférieur, et que vous suivrez les queues des vaches, et que vous abandonnerez le combat sur le sentier d’Allah, Allah vous frappera d’un avilissement qu’Il n’ôtera pas de vous jusqu’à ce que vous reveniez à votre religion ".

Cet avilissement ne sera pas retiré de nous par l’unité arabe, ni [en organisant] des congrès islamiques, ni par une demande de secours de l’Amérique ou autre (pays) ! Allah n’ôtera cet avilissement qu’avec le retour à cette religion.

C’est ainsi que l’a dit votre Prophète ﷺ ! "

" Lorsque la mécréance et l’hypocrisie sont apparues parmi les musulmans, et que la situation des polythéistes et des gens du Livre devint de plus en plus forte, on a pu voir apparaître comme conséquence : la prise du pouvoir par les Jahmiyyahs, les Raafidahs et d’autres groupes, parmi les gens de l’égarement ; ainsi que le rapprochement [des musulmans avec] les Sabéens [courant Judéo-Chrétien] et leurs semblables parmi les philosophes. Ceux qui firent cela croyaient faire une chose juste et raisonnable; alors que c’est de l’ignorance et de l’injustice. Car mettre le croyant et l'hypocrite ; et le musulman et le mécréant à égalité, est la plus grande injustice. Et rechercher la guidance chez les gens de l’égarement est la plus grande ignorance ".

Source : Naqd Al-Mantiq p.19-20 - Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya

La bonne pensée sur Allah est que lorsqu’une personne accomplit une bonne action, elle bonifie sa pensée sur son Seigneur, pensant qu’Il acceptera d’elle. Que lorsqu’elle invoque Allah Azza wa Jall, elle bonifie sa pensée sur Allah, pensant qu’Il acceptera son invocation et l’exaucera. Que lorsqu’elle commet un péché, puis revient repentant à Allah et se repent de ce péché, elle bonifie sa pensée sur Allah, pensant qu’Il acceptera son repentir. Que lorsqu’Allah Ta’âlà fait que des calamités surviennent dans l’univers, la personne bonifie sa pensée sur Allah, pensant qu’Il Jalla wa Alà n’a fait survenir de telles tragédies que pour une sagesse grandiose et extrême.

L’homme bonifie sa pensée sur Allah, dans tout ce qu’Allah Azza wa Jall a décrété dans cet univers, ainsi que dans tout ce qu’Allah Ta’âlà a légiféré et transmis par Son Messager ﷺ, que c’est un bien et un avantage pour la créature – et ce même si certaines personnes ne perçoivent pas la teneur de cet intérêt ni ne perçoivent la sagesse de ce qu’Il a légiféré. Mais, nous nous devons tous nous soumettre aux décrets religieux et universels d’Allah Ta’âlà et bonifier notre pensée sur Lui, puisqu’Il Sobhânahou wa Ta’âlà est le digne détenteur d’éloges et de gloire.

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